Vie de cour pour le mois de septembre 1790
Louis XVI est toujours sombre et rêveur. Marie Antoinette, au contraire, est gaie. Elle donne des concerts comme elle le faisait l’année dernière, à pareille époque et dans les mêmes circonstances.
Jeudi 2 septembre 1790
Louis XVI fait une promenade à cheval, au Butard, à 15 heures, avec les bassets, et à tuer une biche.
Ayant appris les événements survenus dans la soirée, aux Tuileries, le marquis de Paroy se rend, sans attendre et avant le marquis de La Fayette, à Saint-Cloud, pour informer le Roi. On a craint à une nouvelle marche comme le 5 octobre 1789.
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Dimanche 5 septembre 1790
La Cour est revenue aux Tuileries, et repart, le jour-même, à Saint-Cloud.
A cette occasion, le marquis de Noailles, ambassadeur du Roi auprès de la Cour de Vienne, qui est en France pour congé, est présenté, à Louis XVI, par le comte de Montmorin, ministre et secrétaire d’état aux affaires étrangères.
A cette occasion, le marquis de Noailles, ambassadeur du Roi auprès de la Cour de Vienne, qui est en France pour congé, est présenté, à Louis XVI, par le comte de Montmorin, ministre et secrétaire d’état aux affaires étrangères.
Dimanche 12 septembre 1790
L’affluence est considérable au château de Saint-Cloud. Les présents paraissent chercher la présence du Roi et de la Reine qui caractérise l’amour du peuple pour leurs souverains.
Louis XVI et Marie Antoinette se promène, le soir, dans le parc, et accueillis par des applaudissements. On se presse autour de leur voiture.
Louis XVI et Marie Antoinette se promène, le soir, dans le parc, et accueillis par des applaudissements. On se presse autour de leur voiture.
Louis XVI est peu satisfait du décret relatif à ses chasses pris lors des séances du 13 et 14 septembre 1790.
Jeudi 15 septembre 1790
La garde nationale de Paris prend le deuil, pour 8 jours, en l’honneur de ses frères d’armes qui ont péri dans l’affaire de Nancy.
Vendredi 16 septembre 1790
Marie Antoinette, par une suite de sa bienfaisance envers les prisonnières, ou poursuivies pour dettes de mois de nourrice, envoie 100 000 livres qui ont procuré la liberté à 76 pères et mères de famille.
Marie Antoinette remonte à cheval.
Dimanche 18 septembre 1790
M. Augier fait, à Saint-Cloud, l’expérience de sa machine hydraulique devant le Roi et la Famille Royale. Il descend, dans l’eau, un de ses ouvriers, qui y fait plusieurs actions : scier et clouer. On lui envoie des pièces de monnaie, qu’il a parfaitement reconnues, et il est sorti de l’eau sans avoir éprouvé la moindre incommodité.
Presque tous les gardes du corps sont, à Paris, en habits de bourgeois.
La Cour est fort mécontente des décrets, de l’Assemblée nationale, sur la chasse, de la nécessité où le Roi s’est trouvé de supprimer sa Vénerie. Marie Antoinette a pris son époux par son seul endroit sensible, en le persuadant qu’on voulait le priver du plaisir de la chasse. Louis XVI a eu l’humeur, et l’a même laissé entrevoir à la députation de l’Assemblée nationale, en lui disant qu’il n’avait pas le cœur content. On assure que les braconniers répandus dans le parc de Versailles sont une ruse de la reine, qui a fait courir le bruit qu’on pouvait chasser librement sur les plaisirs du Roi.