Vie de cour pour le mois de juin 1790
Mardi 1er juin 1790
M. Bailly, maire e Paris, avait prié, le marquis de La Fayette, d’envoyer au château de Saint-Cloud, un détachement de la garde nationale pour la garde du Roi et de sa famille.
Depuis le 1er juin 1790, le comte de Mirabeau est en rapport constant avec la Cour.
Jeudi 3 juin 1790 - Jour de la Fête de Dieu
Les députés de l’Assemblée nationale sont invités à participer à la cérémonie qui aura lieu à l’église paroissiale de Saint-Germain l’Auxerrois, paroisse du château des Tuileries. Ils se réunissent, à 7h30, dans la salle du Manège, lieu des séances.
A 8 heures, le président, précédé des huissiers, ouvre la marche pour se rendre à l’église paroissiale de Saint-Germain l’Auxerrois, par le passage des feuillants, la rue Saint-Honoré, et la cour du Louvre.
Dans l’église, à la tête de la nef, du côté droit, un fauteuil et un prie dieu ont été occupés par le président de l’Assemblée nationale, et des deux côtés de la nef, des banquettes ont été installées pour les députés.
Le Roi et la Reine, accompagnés de Monsieur et de Madame Elisabeth, se sont rendus à l’église paroissiale de Saint-Germain l’Auxerrois. La Grand’ Messe est célébrée.
Après celle-ci, la procession du Saint-Sacrement défile entre deux haies de gardes nationaux de Paris. Il est fait une première station a un reposoir construit dans la cour du Louvre ; une seconde dans la chapelle du château des Tuileries, où la procession s’est rendue par la rue Saint-Nicaise et le carrousel ; et une troisième dans le reposoir du Louvre, où elle est revenue par le quai des Tuileries. Les députés ont marché sur deux lignes au-devant du Dais, à côté et derrière. Derrière le Dais, au milieu des deux lignes venaient le Roi, et à sa droite un pas en avant le président de l’Assemblée nationale.
Louis XVI et Marie Antoinette suivent, suivant l’usage, la procession du Saint-Sacrement, à pied.
Le cortège revient dans cet ordre à Saint-Germain l’Auxerrois ; la cérémonie s’achève et se sépare.
Madame Royale, trop jeune et trop délicate pour en supporter la fatigue, reste au château des Tuileries, avec son frère. Tous deux vont voir la procession dans la galerie du Louvre.
A 8 heures, le président, précédé des huissiers, ouvre la marche pour se rendre à l’église paroissiale de Saint-Germain l’Auxerrois, par le passage des feuillants, la rue Saint-Honoré, et la cour du Louvre.
Dans l’église, à la tête de la nef, du côté droit, un fauteuil et un prie dieu ont été occupés par le président de l’Assemblée nationale, et des deux côtés de la nef, des banquettes ont été installées pour les députés.
Le Roi et la Reine, accompagnés de Monsieur et de Madame Elisabeth, se sont rendus à l’église paroissiale de Saint-Germain l’Auxerrois. La Grand’ Messe est célébrée.
Après celle-ci, la procession du Saint-Sacrement défile entre deux haies de gardes nationaux de Paris. Il est fait une première station a un reposoir construit dans la cour du Louvre ; une seconde dans la chapelle du château des Tuileries, où la procession s’est rendue par la rue Saint-Nicaise et le carrousel ; et une troisième dans le reposoir du Louvre, où elle est revenue par le quai des Tuileries. Les députés ont marché sur deux lignes au-devant du Dais, à côté et derrière. Derrière le Dais, au milieu des deux lignes venaient le Roi, et à sa droite un pas en avant le président de l’Assemblée nationale.
Louis XVI et Marie Antoinette suivent, suivant l’usage, la procession du Saint-Sacrement, à pied.
Le cortège revient dans cet ordre à Saint-Germain l’Auxerrois ; la cérémonie s’achève et se sépare.
Madame Royale, trop jeune et trop délicate pour en supporter la fatigue, reste au château des Tuileries, avec son frère. Tous deux vont voir la procession dans la galerie du Louvre.
Le soir, Louis XVI fait appeler, M. Briois de Beaumetz, président de l’Assemblée nationale. Il le charge de prévenir l’Assemblée nationale qu’il va passer quelques jours à Saint-Cloud, mais que dans ce voyage, comme dans tous ceux qu’il pourra faire dans la belle saison, il reviendra assez fréquemment à Paris pour que sa communication avec l’Assemblée nationale continue d’être prompte et facilité.
Vendredi 4 juin 1790
Les présentations, permettant d’avoir les Honneurs de la Cour, cessent. Le comte de Saint-Priest, ministre et secrétaire d’état à la Maison du Roi adresse une lettre dans ce sens à M. Chérin :
« Le Roi me charge, Monsieur, de vous prévenir que sa Majesté ne veut plus que vous receviez les titres généalogiques qu’il était d’usage de vous remettre pour avoir l’honneur de lui présentés. Vous voudrez vous conformer à cet ordre de Sa Majesté. » |
A 10h30, la Cour est partie pour le château de Saint-Cloud. Louis XVI viendra fréquemment du château de Saint-Cloud à Paris pour y tenir son Conseil et dîner en public.
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Louis XVI demande, au comte de Saint-Priest, de faire porter, à la Monnaie, la vaisselle qu’il n’a pas encore disposée. Louis XVI désire que sa valeur soit payée en récépissés du directeur de la Monnaie. Il destine cette somme pour l’achat de hardes d’hiver pour les indigents.
Dimanche 6 juin 1790
La Cour quitte le château de Saint-Cloud pour revenir à celui des Tuileries.
L’Empereur Léopold II écrit à sa sœur Marie Antoinette pour lui signifier de l’entrer à son service du prince de Lambesc, Grand Ecuyer de France, et de son frère le prince de Vaudémont, avec l’accord de Louis XVI. Ils ont émigré à la suite de la charge dans le jardin des Tuileries du 12 juillet 1789.
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M. Briois de Beaumetz, président de l’Assemblée nationale, se rend auprès du Roi, pour lui rendre compte que l’Assemblée nationale avait, par acclamation, décrété que le Roi serait supplié de fixer, lui-même, la dépense de sa personne et celle de sa maison. Louis XVI lui a témoigné sa satisfaction, et répond qu’il ferait incessamment, donner à l’Assemblée nationale, ses intentions.
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Le bailli de Virieu, ministre plénipotentiaire de l’Infant d’Espagne, duc de Parme, et le chevalier de La Porte, tenant un faucon sur son poignet, présentent à Louis XVI, pendant la vacance de l’ambassadeur de Malte, les faucons que le Grand Maître de la Religion est en usage d’envoyer annuellement au Roi de France. Ce présent est reçu par le chevalier de Forget, capitaine-commandant le Vol du Cabinet du Roi.
Lundi 7 juin 1790
Les Cent Suisses de la Garde du Roi, ayant le duc de Brissac à leur tête, ont prêté le serment civique en allemand sur la place de l’Hôtel de Ville, en présence de la municipalité, de M. le maire et de M. le commandant général de la garde nationale parisienne.
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Les soldats de la garde nationale font le service chez le Roi à Saint-Cloud comme ils le faisaient à Paris ; ils ont refusé toute espèce de paie ou d’indemnité.
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Vendredi 10 juin 1790 - Fête de l'Octave de la Fête de Dieu
Louis XVI et Marie Antoinette, accompagnes de Monsieur, Madame, et de Mme Elisabeth, assiste la messe pastorale dans l’église Saint-Germain l’Auxerrois.
Louis XVI fait fermer la porte de l’église de Saint-Germain l’Auxerrois au nez des députés, qui doivent attendre la fin des cérémonies sur le parvis.
A l’issue de la messe, le Roi et la Reine suivent la procession.
Louis XVI fait fermer la porte de l’église de Saint-Germain l’Auxerrois au nez des députés, qui doivent attendre la fin des cérémonies sur le parvis.
A l’issue de la messe, le Roi et la Reine suivent la procession.
Le marquis de Bonnay, président de l’Assemblée nationale, s’est présenté, chez le Roi, pour lui porter le décret de l’Assemblée nationale de la veille, sur les dépenses de sa personne et de sa maison :
« L’Assemblée nationale, après avoir entendu la lettre et le message du Roi relatif à la Liste civile de Sa Majesté, et au douaire de la Reine, a voté par acclamation, et décrète à l’unanimité, toutes les dispositions et demandes portées dans ledit message. Elle a, de plus, fixé à 4 millions le douaire de la Reine ; et elle ordonne que son président se retirera sur l’heure par devers Leurs Majestés, pour leur fait part de la détermination qu’elle vient de prendre. »
Louis XVI lui répond :
« Je suis fort touché de l’empressement que l’Assemblée a mis pour prendre la détermination que vous m’annoncez ; je le suis particulièrement de sa résolution, par rapport aux intérêts de la Reine, et je vous prie, Monsieur, de le lui témoigner de ma part. »
Puis, le marquis de Bonnay se présente chez la Reine pour lui annoncer le décret la concernant. Elle lui demande, avec la plus vive émotion, d’exprimer à l’Assemblée nationale toute sa sensibilité.
« L’Assemblée nationale, après avoir entendu la lettre et le message du Roi relatif à la Liste civile de Sa Majesté, et au douaire de la Reine, a voté par acclamation, et décrète à l’unanimité, toutes les dispositions et demandes portées dans ledit message. Elle a, de plus, fixé à 4 millions le douaire de la Reine ; et elle ordonne que son président se retirera sur l’heure par devers Leurs Majestés, pour leur fait part de la détermination qu’elle vient de prendre. »
Louis XVI lui répond :
« Je suis fort touché de l’empressement que l’Assemblée a mis pour prendre la détermination que vous m’annoncez ; je le suis particulièrement de sa résolution, par rapport aux intérêts de la Reine, et je vous prie, Monsieur, de le lui témoigner de ma part. »
Puis, le marquis de Bonnay se présente chez la Reine pour lui annoncer le décret la concernant. Elle lui demande, avec la plus vive émotion, d’exprimer à l’Assemblée nationale toute sa sensibilité.
Samedi 11 juin 1790
M. Bailly, à la tête des députés de la commune, va au château des Tuileries, adresser au Roi, pour le pacte fédéral, le souhait de la commune qu’il honore la fédération de ses bontés et de sa bienveillance. Louis XVI, depuis longtemps peu accoutumé aux fêtes, répond : « J’ai sanctionné volontiers le décret de l’Assemblée nationale sur le pacte de la fédération que vous lui avez proposé, et je verrai avec plaisir la réunion des députés, des gardes nationaux et des corps d’armée dans la capitale. »
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La Cour retourne au château de Saint-Cloud.
Le marquis de La Suze, Grand Maréchal des Logis, fait maréchal de camps des armées du Roi.
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Vendredi 12 juin 1790
La Cour a pris le deuil, pour 7 jours, à l’occasion de la mort de la duchesse douairière de Bavière.
Dimanche 20 juin 1790
La Cour quitte, à 9 heures, le château de Saint-Cloud. A son retour au château de Tuileries, à la descente de sa voiture, Marie Antoinette entend le peuple crié « Vive la Reine ».
De 10 heures à 12 heures, Louis XVI a passé en revue 1 500 hommes de la Garde Nationale des 1ère, 3ème et 5ème divisions, au Champ de Mars
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Le lord comte Gover, ambassadeur extraordinaire et ministre plénipotentiaire d’Angleterre, a eu une audience particulière avec Louis XVI, pendant laquelle a remis sa lettre de créance. Il y est conduit, ainsi qu’à celles de la Reine et de la Famille Royale, par M. de Tolozan, introducteur des ambassadeurs du Roi ; M. de Séqueville, secrétaire à la conduite des ambassadeurs les précède.
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Mercredi 23 juin 1790
Louis XVI prend médecine, puis va à la messe.
Jeudi 24 juin 1790
La 6ème Légion est passée en revue, par Louis XVI, aux Champs Elysée. Il paraît avec un panache tricolore à son chapeau ; Marie Antoinette l’accompagne, parée de plumes et de falbalas aux trois couleurs. Elle tient par la main M. le Dauphin qui est en uniforme national.
Dimanche 27 juin 1790
Demande de gratification
« Monsieur le marquis de Brézé, Grand Maître des cérémonies, supplie Votre Majesté de déterminer la somme des honoraires qui lui seront alloués ainsi qu’aux deux autres officiers des cérémonies pour la session actuelle de l’assemblée nationale. Votre Majesté n’ignore pas que les émoluments des officiers des cérémonies n’ont consisté jusqu’à présent que dans les gratifications qui leur sont accordées à l’occasion des cérémonies où ils sont employés. On n’a aucune trace de qu’il leur a été payé dans les précédentes tenues d’Etats généraux. Leur service n’a ailleurs pas été très actif dans la circonstance actuelle, cependant le travail préparatoire qu’ils avaient fait et les fonctions qu’ils ont remplies au début de l’assemblée nationale, les rend susceptibles d’un traitement et je pense même qu’il doit être supérieur à celui qui leur a été accordé pour l’assemblée des Notables en 1787. Il fut alors expédié à Monsieur de Brézé une ordonnance de gratification de 12 000 livres, au maître de cérémonies une de 9 000 livres, à l’aide une de 3 000 livres. J’ai l’honneur de proposer à Votre Majesté d’accorder présentement à Monsieur le Grand Maître des cérémonies 15 000 livres et de traiter les autres officiers dans la même proportion. » Décision de Louis XVI : « bon » |
Louis XVI passe en vue les 2ème, 4ème et 6ème divisions de la Garde Nationale.
La comtesse de Sutherland, épouse de l’Ambassadeur de Grande Bretagne, est présentée à la Cour, comme l’Etiquette l’exige. En revanche, il n’y a pas le dîner à laquelle elle est obligée d’assister, et présidé par le premier maître d’hôtel.
La même cérémonie se déroule au Luxembourg, pour Monsieur et Madame, puis revient aux Tuileries, pour Mme Elisabeth. Louis XVI et la Famille Royale reparte pour le château de Saint-Cloud.
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Mardi 29 juin 1790
Dans une lettre, Louis XVI assure, le marquis de La Fayette, de son entière confiance. Il lui affirme que sa place de commandant de la garde nationale de Paris, chargé de la sécurité des Tuileries, lui est plus utile, et qu’il ne peut suffire à tout.
Mercredi 30 juin 1790
Mesdames ont quitté le château de Bellevue, et viennent dîner au château de Saint-Cloud.
Madame Elisabeth se rend à Saint-Cyr accompagné d’un capitaine de chasseurs.
Louis XVI fait faire un superbe habit national : il est certain qu’il en sera paré, ainsi que M. le Dauphin et Monsieur, le jour du 14 juillet. La Ville de Paris leur fera également présent à chacun d’un magnifique uniforme.
Vers la fin du mois, on dit au comte de Paroy de ne pas s’éloigner de Paris, et de se tenir prêt au cas où on aurait besoin de lui. A la même époque, le bruit court que lors du séjour, du Roi et de la Famille Royale, à Saint-Cloud, masquait un projet de fuite.