Vie de cour pour le mois de novembre 1790
Lundi 1er novembre 1790 - Fête de la Toussaint
Le Roi et la Famille Royale ont assisté dans la chapelle du château des Tuileries, à la grand’messe, célébrée par Mgr de Villoutreix de Faye, évêque d’Oléron, et chantée par la Musique du Roi. La quête a été faite par Mme de Montléar, dame pour accompagner Madame.
L’après-midi, la Cour, après avoir entendu le sermon prononcé par l’abbé Rioust, vicaire général de Nevers, a assisté aux Vêpres et au Salut. |
Le prince de Lichenstein, chambellan de l’Empereur, envoyé pour remettre au Roi les lettres de notification du couronnement de Sa Majesté Impérial, a l’honneur de prendre congés de Louis XVI et de Marie Antoinette.
|
Mercredi 3 novembre 1790
Retour définitif de la Cour du château de Saint-Cloud au château des Tuileries. La Famille Royale reprend ses habitudes. Marie Antoinette verra, tous les jours, chez elle, le comte de Fersen.
Louis XVI écrit à la duchesse de Polignac :
« J’arrive de la campagne ; l’air nous a fait du bien, mais que ce séjour nous a paru changé ! Le salon du déjeuner, qu’il était triste ! Aucun de vous n’y était. Je ne perds pas l’espoir de nous y retourner. Dans quel temps ? je l’ignore… La santé de votre amie se soutient, malgré toutes les peines qui l’accablent. »
« J’arrive de la campagne ; l’air nous a fait du bien, mais que ce séjour nous a paru changé ! Le salon du déjeuner, qu’il était triste ! Aucun de vous n’y était. Je ne perds pas l’espoir de nous y retourner. Dans quel temps ? je l’ignore… La santé de votre amie se soutient, malgré toutes les peines qui l’accablent. »
Depuis son retour à Paris, Louis XVI passe peu de jours sans monter à cheval. Le Roi, passant par le faubourg Saint-Antoine, est accompagné par une multitude de citoyens qui exprimaient par leurs acclamations, la joie que leur inspirait le restaurateur de la Liberté française. Louis XVI paraît très sensible à ces témoignages de la bienveillance populaire.
Accusé par certains députés d’avoir gaspillé l’argent du Royaume et craignant d’être arrêté, le comte d’Angiviller émigre sans son épouse qui ne veut pas le suivre.
Samedi 13 novembre 1790
L’Hôtel de Castries, rue de Varennes à Paris est livré au pillage. Cela fait suite au duel, qui s’est déroulé la veille, entre le duc de Castries et Charles de Lameth, tous deux députés à l’Assemblée nationale. Le dernier avait insulté le premier à la tribune.
Le duc de Castries se cache, chez la princesse de Tarente, dans son hôtel qui est au 131 rue Saint-Dominique. Elle lui obtient, du maire de Paris Bailly, un passeport au nom de M. Delacroix. Ayant ce passeport, il prend la direction de l’Allemagne, et rejoint ensuite sa famille au château d’Ouchy près de Lausanne.
Le duc de Castries se cache, chez la princesse de Tarente, dans son hôtel qui est au 131 rue Saint-Dominique. Elle lui obtient, du maire de Paris Bailly, un passeport au nom de M. Delacroix. Ayant ce passeport, il prend la direction de l’Allemagne, et rejoint ensuite sa famille au château d’Ouchy près de Lausanne.
Nuit du 13 au 14 novembre 1790
Une foule patiente une partie de la nuit devant le château des Tuileries. La garde nationale chasse les intrus.
Mardi 16 novembre 1790
Mercredi 17 novembre 1790
Le baron de Blôme, envoyé extraordinaire du Danemark, présente, à Louis XVI, des gerfauts d’Islande.
Ce présent, que Sa Majesté Danoise, est dans l’usage de faire annuellement au Roi de France, est reçu par le chevalier Forget, capitaine du vol du cabinet du Roi.
Ce présent, que Sa Majesté Danoise, est dans l’usage de faire annuellement au Roi de France, est reçu par le chevalier Forget, capitaine du vol du cabinet du Roi.
Dimanche 21 novembre 1790
La Cour prend le deuil, pour huit jours, à l’occasion de la mort du prince Frédéric Christian, fils aîné du prince Auguste-Ferdinand, oncle du Roi de Prusse, à l’âge 19 ans :
Les femmes porteront la robe noire, garnie de gaze, bonnet et ajustement de gaze rayée, les diamants.
Les femmes porteront la robe de soie blanche, ou noire et blanche ; on continuera les diamants
- 1ère époque du 21 au 24 novembre
Les femmes porteront la robe noire, garnie de gaze, bonnet et ajustement de gaze rayée, les diamants.
- 2ème époque du 25 au 28 novembre
Les femmes porteront la robe de soie blanche, ou noire et blanche ; on continuera les diamants
Lundi 22 novembre 1790
La Société Royale d’Agriculture, avec sa tête son directeur M. Parmentier, a présenté à M. le Dauphin, un moulin à bras en petit, propre à réduire les grains en farine, inventé et construit par MM Durand père et fils.
Jeudi 25 novembre 1790
A l’occasion de l’élection de la nouvelle municipalité de Paris, une députation, ayant le maire à sa tête, est conduite à l’audience du Roi et de la Reine, par le marquis de Dreux-Brézé, Grand Maître des Cérémonies, de M. de Nantouillet, maître des cérémonies, et M. de Wattronville, aide des cérémonies. M. Bailly, maire de Paris, qui la préside, porte la parole.
Vendredi 26 novembre 1790
Marie Antoinette écrit une lettre à la duchesse de Polignac qui se trouve à Venise. Louis XVI y ajoute un mot de sa main.
Samedi 27 novembre 1790
Paraît un décret qui règle la forme du serment à prêter par le clergé. Lorsque Louis XVI le sanctionne le décret relatif au serment du Clergé, il dit au comte de Fersen « J’aimerai mieux être Roi de Metz que demeurer Roi de France dans une telle position ; mais cela finira bientôt».
28, 29 et novembre 1790
De retour à Paris, le duc de Penthièvre vient, chaque jour, aux Tuileries, faire sa cour au Roi et à la Famille Royale.
Nuit au 29 au 30 novembre 1790
Les cœurs de Louis XIII et Louis XIV reposaient dans l’église des Jésuites, rue Saint-Antoine. La municipalité de Paris les fait transférer à l’Hôtel des Invalides, où ils devaient être depuis 5 ans. Ce transfert n’avait pas été fait car il fallait faire une trop grande dépense : appeler toutes les députations de tout le Clergé de France, des députations de toutes les régions, et habiller de neuf toute la Maison du Roi. Le Roi, la Reine et toute la Famille Royale auraient dû suivre ce transport. Cette cérémonie a peu coûté.
Louis XVI commande, aux ouvriers du faubourg Saint-Antoine, une grande quantité de bois de lits, de chaises et de tables qui sont distribués aux indigents.
Louis XVI monte à cheval. Il est allé dernièrement visiter le château de Vincennes, qu’on parle de réparer pour en faire une prison d’état, et y transférer une multitude d’accusés de crime de lèse-nation dont regorge le Châtelet.
Lors d’une de ses promenades dans le jardin des Tuileries, suivant l’usage la garde nationale et les suisses chargés conjointement du service au Tuileries, M. le Dauphin, très content de ce spectacle, passe tout prêt des gardes nationaux, quand la marquise de Tourzel, Gouvernante des Enfants de France, le prend par la main, et le fait passer, avec affection, du côté des suisses.
Mme de La Motte est à Paris pour la révision de son fameux procès. Elle a fait meubler un superbe hôtel, place Vendôme. C’est le duc d’Orléans qui en fait la dépense ; c’est lui qui l’a engagé à revenir à Paris pour narguer la Reine. Son époux est aussi à Paris, et vit publiquement avec la belle Semour qu’il entretient.
La Reine informée de la détresse où se trouvait l’école royale gratuite de dessin, Marie Antoinette, fondatrice de cet établissement, s’est empressée suivant les mouvements habituels de sa bienfaitrice, d’envoyer à cette école une somme de 1 200 livres pour que le nombre des prix destinés à exciter l’émulation des 1 500 élèves qu’elle instruit ne soit pas diminuée.
Cette faveur et cette grâce inattendue viennent d’être annoncées dans les 12 classes de l’école ; elles ont été reçues avec un sentiment profond que devait inspirer l’intérêt que Marie Antoinette a daigné prendre à l’éducation de cette jeunesse laborieuse.
Cette faveur et cette grâce inattendue viennent d’être annoncées dans les 12 classes de l’école ; elles ont été reçues avec un sentiment profond que devait inspirer l’intérêt que Marie Antoinette a daigné prendre à l’éducation de cette jeunesse laborieuse.
Accusé par certains députés d’avoir gaspillé l’argent du Royaume et craignant d’être arrêté, le comte d’Angiviller émigre sans son épouse qui ne veut pas le suivre.