Vie de Cour pour le mois de mai 1791
Début mai 1791, M. de Goguelat retourne, auprès du marquis de Bouillé, muni d’une lettre du Roi.
Mardi 3 mai 1791
Le comte d’Affry, colonel des gardes suisses, passe ce régiment, en revue dans la plaine des Sablons. On remarque la bonne tenue, la vivacité des manœuvres et la grande discipline du corps.
Le marquis de Monteynard, ancien secrétaire d’état à la guerre sous Louis XV, meurt à Paris.
Lundi 9 mai 1791
La Maison du Roi doit être renvoyée en entier, et on s’occupe d’en former une autre. Les places doivent être données, indistinctement, à des nobles et à des roturiers. Toutes les dénominations anciennes devaient être changées.
La garde du château des Tuileries est augmentée de 100 hommes, à la demande de M. Bailly, maire de Paris, pour surveiller le Roi.
Mardi 10 mai 1791
Décret supprimant les gardes de la Prévôté
Samedi 21 mai 1791
Le comte de Saint-Priest, ministre d’état, en cabriolet et avec un seul domestique, quitte Paris en direction de Boulogne pour passer en Angleterre rejoindre son épouse. Il émigre.
Vendredi 27 mai 1791
Louis XVI écrit au marquis de Bouillé qu’il partirait le 19 juin, entre minuit et 1 heure ; qu’il irait dans une voiture bourgeoise jusqu’à Bondy… Il lui ordonne aussi de lui envoyer le duc de Choiseul ou M. de Goguelat, pour lui donner encore tous les deux détails qui étaient nécessaire à sa route.
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Il y a de l’agitation à Versailles. Le régiment de Flandre, qui y est stationné depuis le 23 septembre 1789, a reçu l’ordre d’en partir pour retourner dans le Nord. Les versaillais, qui les aimaient, ont voulu s’opposer à leur départ, et ont mal accueilli le régiment Royal Roussillon arrivant pour les remplacer.
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Samedi 28 mai 1791
Le marquis de Bouillé ordonne au duc de Choiseul de se rendre à Paris, et d’y attendre les ordres du Roi. Il doit aussi ordonner à ses gens d’être à Varennes, le 18 juin, avec des chevaux qui devaient servir de relais à la voiture du Roi. Il remet au comte Charles de Damas l’ordre pour le mouvement de son régiment qui devait se trouver à Sainte-Ménehould le 19 juin, et y séjourner le 20 juin, jour que le Roi devait passer.
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Lundi 30 mai 1791
Le marquis de Bouillé fait partir M. de Goguelat pour porter au Roi tous les détails qui pouvaient être essentiels à la sûreté de son voyage.
Le Roi prévient qu’il ne pourra pas partir avant le 8 juin, car une femme de chambre de M. le Dauphin, très démocrate, ne sortirait de son service que le 11 juin, et qu’il devait remettre son départ au dimanche 12 juin, jour de la Pentecôte, et qu’il désirait aussi attendre le paiement de la Liste Civile, qui ne devait se faire que dans les premiers jours du mois de juin.
Le Roi prévient qu’il ne pourra pas partir avant le 8 juin, car une femme de chambre de M. le Dauphin, très démocrate, ne sortirait de son service que le 11 juin, et qu’il devait remettre son départ au dimanche 12 juin, jour de la Pentecôte, et qu’il désirait aussi attendre le paiement de la Liste Civile, qui ne devait se faire que dans les premiers jours du mois de juin.
La Cour est toujours fort triste. Cependant, Marie Antoinette sort, de temps en temps, avec M. le Dauphin et Madame Royale, pour prendre l’air et se distraire.
Louis XVI et la Famille Royale continue, tous les dimanches, à se faire voir en public, soit au dîner soit à la chapelle.
A cette époque, il faisait une grande chaleur. Louis XVI et la Famille Royale en souffre beaucoup. Ils auraient désiré aller, au château de Saint-Cloud, respirer le bon air, mais cela est impossible depuis le 18 avril 1791.
Louis XVI et la Famille Royale, espionnés de toutes parts, ne peuvent plus écrire qu’avec de l’encre sympathique, sauf pour les courriers officiels.