LOUIS XVI
Né le 23 août 1754 au château de Versailles
Guillotiné le 21 janvier 1793, place de la révolution, à Paris
Guillotiné le 21 janvier 1793, place de la révolution, à Paris
Louis XVI est monté sur le Trône de France à la mort de son grand-père Louis XV, le 10 mai 1774. Il est âgé alors de 20 ans. Louis XV ne l'a pas associé aux affaires comme il l'avait avec son fils, père de Louis XVI, ou comme Louis XIV l'avait fait avec son fils Monseigneur et son petit-fils M. le duc de Bourgogne.
Quatre ans plutôt, alors Dauphin de France, il avait épousé, le 16 mai 1770, en la chapelle du château de Versailles, l'Archiduchesse d'Autriche, Marie Antoinette.
Ils ont eu quatre enfants dont deux sont morts : Sophie Béatrix le 19 juin 1787 et son fils aîné Louis Joseph le 4 juin 1789. Ce dernier décès a beaucoup touché Louis XVI.
Depuis son accession au Trône, Louis XVI est confronté à une crise financière importante que les différents contrôleurs généraux des finances qui vont se succéder n'arrivent pas à juguler sauf en ayant recours à l'emprunt. Le déficit s'accentue aussi par la participation de la guerre d'indépendance des Etats Unis d'Amérique ; d'autre part, les réformes qu'il souhaite mettre en place son combattu par une partie de la Noblesse conduit par son frère M. le comte d'Artois, et par une partie du Clergé. Ces deux ordres ne veulent pas renoncer à leurs privilèges.
En mai 1789, il réunit les Etats Généraux à Versailles. Mais, la maladie puis la mort de son fils vont le perturber et le toucher très fortement. Alors que dans le même temps, les députés du Tiers Etat commence à saper son autorité.
Les événements vont d'enchaîner pour aboutir aux journées du 5 et 6 octobre 1789 où le peuple de Paris vient à Versailles réclamer du pain et venir chercher "le boulanger, la boulangère et le petit mitron".
Au château des Tuileries, la nouvelle résidence de la Famille Royale, inhabité par le Roi et la Cour depuis juin 1722, Louis XVI va prendre rapidement ses habitudes et faire aménager ses cabinets pour continuer à pratiquer ses passions : la serrurerie, la géographie...
Louis XVI avait ses heures de réception à son Lever et à son Coucher pour ceux avaient été présentés. Le public le voyait quand il passait, avec la Famille Royale, pour aller à la messe.
Il installe à côté de sa chambre celle de son fils. Par une petite ouverture dans le mur, il peut veiller sur ce dernier.
Chaque matin, Louis XVI descend au rez de chaussée, dans un petit cabinet donnant sur le jardin des Tuileries. Dans ce cabinet, qui ne peut contenir qu'une personne, il a fait installer un thermomètre où il relève la température et l'inscrit sur un cahier. Au fil du temps, les sans-culottes apprennent l'existence de cabinet et la présence du Roi quotidiennement. Ils vont donc venir régulièrement l'injurier sachant qu'il peut tout entendre.
D’octobre 1789 à septembre 1790, Louis XVI n’a pas chassé. Il croit bon de réformer, momentanément, sa vénerie. Mais il n’y renonce pas à ce délassement et à le reprendre quand il aura le cœur plus satisfait.
Il reprendra ses promenades à cheval mais ne chassera plus. Pour le distraire et lui faire faire de l'exercice, Marie Antoinette et Mme Elisabeth vont l'obliger à jouer au billard, mais cela ne va pas l'empêcher de prendre de l'embonpoint qu'il a hérité de son grand-père maternel Auguste III de Saxe Roi de Pologne et Electeur de Saxe, mais aussi de son arrière-grand père paternel le Rois Stanislas Leszczynski.
Louis XVI ne fait pas venir sa bibliothèque de Versailles aux Tuileries. Il ne fait venir que quelques volumes dont l’histoire de Charles Ier d’Angleterre. Lorsqu’il veut d’autres ouvrages, il puise dans la Bibliothèque du Roi devenue nationale.
Un jour, le Roi se promène dans la galerie à la suite de son travail journalier. Il aperçoit un officier de la garde nationale, s’approche de lui et lui demande s’il ne joue pas quelques fois au tric-trac. Sur l’affirmative, Louis XVI le tire par la manche et lui propose d’aller faire une partie. Lorsqu’ils sont tous les deux assis à la table de tric-trac, Louis XVI tire un petit écu, le joue, gagne la partie, la revanche et le tout. Alors il se lève et dit à l’officier : « Ah ça, la première fois que vous serez de garde, je vous donnerai votre revanche. »
M. Puget d’Orval, ancien sous-gouverneur de feu M. le Dauphin, converse régulièrement de géographie et de sciences avec Louis XVI.
L’Assemblée nationale lui ayant retiré ses prérogatives, et la vie de Cour étant extrêmement réduite, Louis XVI s’absorbe dans son particulier à l’étude et au travail. Il lit de nombreux ouvrages d’histoire, dont l’histoire de Charles Ier d’Angleterre, mais aussi religieux ; il écrit également sur tout : les chevaux qu’il a montés, le nom des chiens de ses anciennes meutes, le nombre de ses sorties... Il a fait transférer de Versailles des cartes de géographies.
Quatre ans plutôt, alors Dauphin de France, il avait épousé, le 16 mai 1770, en la chapelle du château de Versailles, l'Archiduchesse d'Autriche, Marie Antoinette.
Ils ont eu quatre enfants dont deux sont morts : Sophie Béatrix le 19 juin 1787 et son fils aîné Louis Joseph le 4 juin 1789. Ce dernier décès a beaucoup touché Louis XVI.
Depuis son accession au Trône, Louis XVI est confronté à une crise financière importante que les différents contrôleurs généraux des finances qui vont se succéder n'arrivent pas à juguler sauf en ayant recours à l'emprunt. Le déficit s'accentue aussi par la participation de la guerre d'indépendance des Etats Unis d'Amérique ; d'autre part, les réformes qu'il souhaite mettre en place son combattu par une partie de la Noblesse conduit par son frère M. le comte d'Artois, et par une partie du Clergé. Ces deux ordres ne veulent pas renoncer à leurs privilèges.
En mai 1789, il réunit les Etats Généraux à Versailles. Mais, la maladie puis la mort de son fils vont le perturber et le toucher très fortement. Alors que dans le même temps, les députés du Tiers Etat commence à saper son autorité.
Les événements vont d'enchaîner pour aboutir aux journées du 5 et 6 octobre 1789 où le peuple de Paris vient à Versailles réclamer du pain et venir chercher "le boulanger, la boulangère et le petit mitron".
Au château des Tuileries, la nouvelle résidence de la Famille Royale, inhabité par le Roi et la Cour depuis juin 1722, Louis XVI va prendre rapidement ses habitudes et faire aménager ses cabinets pour continuer à pratiquer ses passions : la serrurerie, la géographie...
Louis XVI avait ses heures de réception à son Lever et à son Coucher pour ceux avaient été présentés. Le public le voyait quand il passait, avec la Famille Royale, pour aller à la messe.
Il installe à côté de sa chambre celle de son fils. Par une petite ouverture dans le mur, il peut veiller sur ce dernier.
Chaque matin, Louis XVI descend au rez de chaussée, dans un petit cabinet donnant sur le jardin des Tuileries. Dans ce cabinet, qui ne peut contenir qu'une personne, il a fait installer un thermomètre où il relève la température et l'inscrit sur un cahier. Au fil du temps, les sans-culottes apprennent l'existence de cabinet et la présence du Roi quotidiennement. Ils vont donc venir régulièrement l'injurier sachant qu'il peut tout entendre.
D’octobre 1789 à septembre 1790, Louis XVI n’a pas chassé. Il croit bon de réformer, momentanément, sa vénerie. Mais il n’y renonce pas à ce délassement et à le reprendre quand il aura le cœur plus satisfait.
Il reprendra ses promenades à cheval mais ne chassera plus. Pour le distraire et lui faire faire de l'exercice, Marie Antoinette et Mme Elisabeth vont l'obliger à jouer au billard, mais cela ne va pas l'empêcher de prendre de l'embonpoint qu'il a hérité de son grand-père maternel Auguste III de Saxe Roi de Pologne et Electeur de Saxe, mais aussi de son arrière-grand père paternel le Rois Stanislas Leszczynski.
Louis XVI ne fait pas venir sa bibliothèque de Versailles aux Tuileries. Il ne fait venir que quelques volumes dont l’histoire de Charles Ier d’Angleterre. Lorsqu’il veut d’autres ouvrages, il puise dans la Bibliothèque du Roi devenue nationale.
Un jour, le Roi se promène dans la galerie à la suite de son travail journalier. Il aperçoit un officier de la garde nationale, s’approche de lui et lui demande s’il ne joue pas quelques fois au tric-trac. Sur l’affirmative, Louis XVI le tire par la manche et lui propose d’aller faire une partie. Lorsqu’ils sont tous les deux assis à la table de tric-trac, Louis XVI tire un petit écu, le joue, gagne la partie, la revanche et le tout. Alors il se lève et dit à l’officier : « Ah ça, la première fois que vous serez de garde, je vous donnerai votre revanche. »
M. Puget d’Orval, ancien sous-gouverneur de feu M. le Dauphin, converse régulièrement de géographie et de sciences avec Louis XVI.
L’Assemblée nationale lui ayant retiré ses prérogatives, et la vie de Cour étant extrêmement réduite, Louis XVI s’absorbe dans son particulier à l’étude et au travail. Il lit de nombreux ouvrages d’histoire, dont l’histoire de Charles Ier d’Angleterre, mais aussi religieux ; il écrit également sur tout : les chevaux qu’il a montés, le nom des chiens de ses anciennes meutes, le nombre de ses sorties... Il a fait transférer de Versailles des cartes de géographies.
1789
Décembre 1789 : lettre de Louis XVI à la duchesse de Polignac où elle passe l’hiver à Rome avec sa famille.
« Le duc de Guiche m’assure, Madame la Duchesse, que la communication est libre pour vous écrire. J’en profite avec empressement pour m’informer de vos nouvelles, ainsi que de tous ceux qui sont avec vous. Puissiez-vous être heureuse et tranquille dans le lieu de votre retraite ! C’est tout ce que je désire pour vous dans ce moment-ci. Bonsoir, Madame la Duchesse, vous connaissez toute mon amitié pour vous. Louis » |
1790
Le 9 février 1790, Louis XVI écrit à la duchesse de Polignac, sous le nom de Mme Erlinger. Il lui donne des nouvelles de Marie Antoinette qui a une entorse et sur ses enfants.
La future constitution civile du clergé heurte et répugne les convictions religieuses de Louis XVI.
Au soir du dimanche 11 juillet 1790, après les titulaires des entrées de la chambre fussent sortie, après la cérémonie du Coucher, Louis XVI reste seul avec le duc de Villequier, premier gentilhomme de la chambre du Roi, de service, et M. Vicq d’Azyr, médecin consultant du Roi, et premier médecin de la Reine. Le dos tourné vers le feu, Louis XVI est pensif et agité. Son médecin lui demande s’il se sent incommoder. Louis XVI lui répond « c’est que je suis tourmenté, d’un s’avis secret, que j’ai reçu ce soir, que demain on va décréter la constitution civile du clergé ; qu’on doit me présenter pour la sanctionner, ce qui me répugne beaucoup, et je suis très embarrassé de ce que je dois faire ».
A ce propos, M. Vicq d’Azyr dit « Mais, Sire, votre santé avant tout. Je vois Votre Majesté dans une agitation qui prouve qu’elle n'est pas dans son état naturel, et, si cela dure quelques temps encore, je crains qu’elle n’ait une maladie sérieuse. »
Louis XVI répond « Pour être agité, je le suis, et beaucoup. Qui ne le serait pas à ma place, de me voir forcé, par des considérations impérieuses, de sanctionner un décret qui répugne à ma délicatesse et à mon honneur ? Mais je dois empêcher de plus grands maux qui résulteraient de mon refus. J’en sais les conséquences par les exemples de l’histoire d’Angleterre ; je sais bien que c’est une conspiration des protestants qui ont pris le masque de la philosophie pour égarer l’opinion de la multitude ; c’est le sentiment du Pape, il ne me l’a pas laisser ignorer. Il aurait fallu prévenir de loin et neutraliser leur fatal projet ; mais c’est fait, le sort en est jeté. Il ne me reste plus que l’espérance, dans des moments plus calmes, de paralyser peu à peu les pernicieux effets qui en résulteront ».
Le duc de Villequier intervient « Je suis de l’avis de Votre Majesté, ; je pense que quand Henri IV se vit forcée de se faire catholique pour anéantir tous les troubles du Royaume ; il a dû bien lui en coûter, car il tenait beaucoup à sa religion ; mais sa prudence politique l’emporta, comme les sages réflexions de Votre Majesté lui prescrivent, dans ce moment, de céder à la nécessité des circonstances ».
Louis XVI finit cet échange « C’est bien, je vais me coucher et tâcher de me reposer si je peux, mais je vous recommande le plus grand silence sur ce que je viens de vous dire ». Le duc de Villequier et M. Vicq d’Azyr protestent de leur discrétion.
A 6 heures, le lundi 12 juillet 1790, Louis XVI envoie chercher le duc de Villequier, très froidement, se plaint de lui au sujet de la discussion de la veille dont il en a été averti par un billet. Après défendu, le Roi croit le duc de Villequier ; et le prie, alors, de faire venir M. Vicq d’Azyr.
A son arrivée, Louis XVI lui fait lire le billet. M. Vicq d’Azur lui jure qu’il n’a pas fait part de la conversation de la veille.
Après que Louis XVI se soit retiré, le duc de Villequier et M. Vicq d’Azyr ont une vive explication. Une heure après, ayant les entrées par sa charge, le médecin vient chez le Roi. Louis XVI est dans son cabinet. Il se jette, alors, à ces pieds, en sanglots. Il lui avoue qu’il a menti, et qu’il en a parlé à son épouse en rentrant chez lui, et que la fuite vient de l’un de ses domestiques.
Après un nouvel échange avec le duc de Villequier, M. Vicq d’Azyr lui relate le contexte de l’échange avec son épouse, et des suites. Le duc de Villequier l’engage à se retirer, et à vivre isolément.
Le duc de Villequier va voir le Roi, et lui relate ce nouvel échange. Louis XVI dit seulement « Je le plains ».
Au soir du dimanche 11 juillet 1790, après les titulaires des entrées de la chambre fussent sortie, après la cérémonie du Coucher, Louis XVI reste seul avec le duc de Villequier, premier gentilhomme de la chambre du Roi, de service, et M. Vicq d’Azyr, médecin consultant du Roi, et premier médecin de la Reine. Le dos tourné vers le feu, Louis XVI est pensif et agité. Son médecin lui demande s’il se sent incommoder. Louis XVI lui répond « c’est que je suis tourmenté, d’un s’avis secret, que j’ai reçu ce soir, que demain on va décréter la constitution civile du clergé ; qu’on doit me présenter pour la sanctionner, ce qui me répugne beaucoup, et je suis très embarrassé de ce que je dois faire ».
A ce propos, M. Vicq d’Azyr dit « Mais, Sire, votre santé avant tout. Je vois Votre Majesté dans une agitation qui prouve qu’elle n'est pas dans son état naturel, et, si cela dure quelques temps encore, je crains qu’elle n’ait une maladie sérieuse. »
Louis XVI répond « Pour être agité, je le suis, et beaucoup. Qui ne le serait pas à ma place, de me voir forcé, par des considérations impérieuses, de sanctionner un décret qui répugne à ma délicatesse et à mon honneur ? Mais je dois empêcher de plus grands maux qui résulteraient de mon refus. J’en sais les conséquences par les exemples de l’histoire d’Angleterre ; je sais bien que c’est une conspiration des protestants qui ont pris le masque de la philosophie pour égarer l’opinion de la multitude ; c’est le sentiment du Pape, il ne me l’a pas laisser ignorer. Il aurait fallu prévenir de loin et neutraliser leur fatal projet ; mais c’est fait, le sort en est jeté. Il ne me reste plus que l’espérance, dans des moments plus calmes, de paralyser peu à peu les pernicieux effets qui en résulteront ».
Le duc de Villequier intervient « Je suis de l’avis de Votre Majesté, ; je pense que quand Henri IV se vit forcée de se faire catholique pour anéantir tous les troubles du Royaume ; il a dû bien lui en coûter, car il tenait beaucoup à sa religion ; mais sa prudence politique l’emporta, comme les sages réflexions de Votre Majesté lui prescrivent, dans ce moment, de céder à la nécessité des circonstances ».
Louis XVI finit cet échange « C’est bien, je vais me coucher et tâcher de me reposer si je peux, mais je vous recommande le plus grand silence sur ce que je viens de vous dire ». Le duc de Villequier et M. Vicq d’Azyr protestent de leur discrétion.
A 6 heures, le lundi 12 juillet 1790, Louis XVI envoie chercher le duc de Villequier, très froidement, se plaint de lui au sujet de la discussion de la veille dont il en a été averti par un billet. Après défendu, le Roi croit le duc de Villequier ; et le prie, alors, de faire venir M. Vicq d’Azyr.
A son arrivée, Louis XVI lui fait lire le billet. M. Vicq d’Azur lui jure qu’il n’a pas fait part de la conversation de la veille.
Après que Louis XVI se soit retiré, le duc de Villequier et M. Vicq d’Azyr ont une vive explication. Une heure après, ayant les entrées par sa charge, le médecin vient chez le Roi. Louis XVI est dans son cabinet. Il se jette, alors, à ces pieds, en sanglots. Il lui avoue qu’il a menti, et qu’il en a parlé à son épouse en rentrant chez lui, et que la fuite vient de l’un de ses domestiques.
Après un nouvel échange avec le duc de Villequier, M. Vicq d’Azyr lui relate le contexte de l’échange avec son épouse, et des suites. Le duc de Villequier l’engage à se retirer, et à vivre isolément.
Le duc de Villequier va voir le Roi, et lui relate ce nouvel échange. Louis XVI dit seulement « Je le plains ».
Ordre de Louis XVI au baron de Flaschslanden
« A Saint-Cloud, le 8 août 1790
Ayant de justes appréhensions, et voulant connaître au vrai l’effet que pourront avoir produit dans les différentes cours d’Allemagne les nouveaux arrangements relatifs aux fiefs d’Alsace, je charge M. de Flachslanden de prendre en particulier, dans ces différentes cours, les éclaircissements nécessaires à m’instruire sur cet objet, et à me mettre à même prendre tel parti qu’exigera mon service et le bien du Royaume.
Louis »
« A Saint-Cloud, le 8 août 1790
Ayant de justes appréhensions, et voulant connaître au vrai l’effet que pourront avoir produit dans les différentes cours d’Allemagne les nouveaux arrangements relatifs aux fiefs d’Alsace, je charge M. de Flachslanden de prendre en particulier, dans ces différentes cours, les éclaircissements nécessaires à m’instruire sur cet objet, et à me mettre à même prendre tel parti qu’exigera mon service et le bien du Royaume.
Louis »
Louis XVI écrit, au Pape Pie VI, des lettres en date du 28 juillet, du 6 septembre et du 16 décembre 1790, pour lui indiquer qu’il n’avait sanctionné la constitution civile du clergé que forcé.
1791
En 1791, Jean-François Carteaux peint un grand portait équestre, commandé par la Maison du Roi, de Louis XVI.
En 1791, Louis XVI dira ses regrets ne pas avoir agit le 26 juin 1789 puis le 15 juillet 1789 en s’éloignant de Paris pour Versailles ou Metz.
Au début de l’année 1791, Louis XVI, qui cherchait quelques distractions, entreprend, avec son fidèle Durey, garçon de la chambre, de fondre trois vieux coffres d’argent doré, qui avaient servi à serrer les Sceaux de l’Etat, et qui étaient devenus inutiles ayant été remplacé par d’autres.
Durey avait acheté un petit fourneau et une lingotière ; mais il avait mis, à faire cette emplète, si peu de mystère, que bientôt le bruit s’en répand, d’où l’on conclu que le Roi passe les jours et les nuits à fondre son argenterie pour l’envoyer en lingots à ses frères. Durant deux jours, Louis XVI s’était enfermé avec Durey, dans un petit cabinet qui ne recevait que par une petite porte vitrée donnant sur un escalier dérobé. Au risque d’étouffer de chaleur ou de suffoquer par la vapeur du charbon, ils s’étaient mis à souffler le feu de leur mieux. Deux jours avaient à peine suffi pour opérer cette fonte qui réussit bien.
Joyeux comme l’aurait été un enfant à la vue de ses lingots, Louis XVI voulut d’abord séparer l’or de l’argent, mais faute des instruments nécessaires, il doit y renoncer.
Durey est chargé de porter les lingots à la Monnaie pour en recevoir le prix, mais le voyage de Varennes a lieu sur ces entre-faits.
Le résultat du prix est d’un peu plus de 4 000 livres que Durey remet au Roi, deux jours après son retour, et que Louis XVI distribue à ceux de ses serviteurs qui lui étaient restés fidèles en son absence.
Durey avait acheté un petit fourneau et une lingotière ; mais il avait mis, à faire cette emplète, si peu de mystère, que bientôt le bruit s’en répand, d’où l’on conclu que le Roi passe les jours et les nuits à fondre son argenterie pour l’envoyer en lingots à ses frères. Durant deux jours, Louis XVI s’était enfermé avec Durey, dans un petit cabinet qui ne recevait que par une petite porte vitrée donnant sur un escalier dérobé. Au risque d’étouffer de chaleur ou de suffoquer par la vapeur du charbon, ils s’étaient mis à souffler le feu de leur mieux. Deux jours avaient à peine suffi pour opérer cette fonte qui réussit bien.
Joyeux comme l’aurait été un enfant à la vue de ses lingots, Louis XVI voulut d’abord séparer l’or de l’argent, mais faute des instruments nécessaires, il doit y renoncer.
Durey est chargé de porter les lingots à la Monnaie pour en recevoir le prix, mais le voyage de Varennes a lieu sur ces entre-faits.
Le résultat du prix est d’un peu plus de 4 000 livres que Durey remet au Roi, deux jours après son retour, et que Louis XVI distribue à ceux de ses serviteurs qui lui étaient restés fidèles en son absence.
En mars 1791 Louis XVI ne pouvant plus prendre assez d’exercice, tombe malade ; et des fenêtres des Tuileries, quand il aperçoit de simples artisans, de pauvres ouvriers se promenant dans le jardin avec leurs femmes et leurs enfants, il se prend à les envier.
En mai 1791, Louis XVI témoigne beaucoup d’alarmes sa sûreté personnelle. Il ne sort presque jamais de son appartement, et les gens qui le servent remarquent quelquefois en lui des mouvements de frayeurs.
Le 12 mai 1791, Louis XVI écrit à la duchesse de Polignac qui était à Venise. Ces mots peignent la situation politique : « Les amis sont fous et imbéciles, et font toutes sortes de sottises, et les ennemis deviennent tous les jours de plus en plus méchants. »
Le 16 mai 1791, Louis XVI écrit, à M. le comte d’Artois, pour l’enjoindre à renoncer à toute entreprise immédiate et de se retirer en Allemagne.
Voyage à Montmédy
Pour son prochain voyage à Montmédy, Louis XVI n’emportera ni linges ni habits car cela aurait nécessairement mis, diverses personnes de l’intérieur, dans la confidence. Le duc de Choiseul pourvoira, à ce qui sera nécessaire, pour les premiers jours.
Louis XVI veut avoir un habit uniforme pour mettre en arrivant à Montmédy ; mais il fallait un prétexte pour en faire sortir un de ses armoires, sans que cela ne soit remarqué. Dans ce dessein, il parle d’une revue de la garde nationale qu’il voulait faire, en y mettant l’habit qu’il avait à Cherbourg ; sous ce prétexte de l’essayer, il ordonne le matin du samedi 18 juin 1791, qu’on lui apporte. Le soir, il en fait un paquet lui-même. Cet habit est rouge et brodé d’or. Il le remet au duc de Choiseul, avec des bottes et des souliers à boucles, ainsi que les diamants et les perles de Mme Elisabeth.
Louis XVI écrit, le lundi 20 juin 1791, au soir, au duc de Brissac, pour lui être remis, le lendemain à 8 heures, par un valet de pied.
Ce billet lui fut très utile. Le marquis de La Fayette et M. Bailly étant entrés, le mardi 21 juin 1791, à 7 heures, chez le duc de Brissac qui dormait, il se lève aussitôt et monte avec eux par l’escalier du valet de chambre, entre chez le Roi, et trouve le lit défait et vide. Ils passent dans une seconde pièce où un secrétaire est ouvert. Le duc de Brissac en prend la clé ; et quand il est à la porte de communication qui conduit chez la Reine, il déclare qu’il n’ira pas plus loin, et qu’il fallait aller parler aux femmes de chambre de la Reine, alors on repasse dans leurs chambres, et on trouve les appartements déserts.
En revenant dans la cour, le duc de Brissac, autour duquel il y avait beaucoup de monde, reconnaît un valet de pied, habillé de gris, qui lui fait signe. Il va vers lui, et reçoit le billet dans lequel Louis XVI lui disait qu’il n’avait pu lui confier le secret de son voyage, non par défiance, mais par la loi qu’il s’était faite de ne le dire à personne, et l’invite à venir le rejoindre quand il le pourrait. Ce billet est la preuve que le duc de Brissac n’avait eu aucune connaissance du projet du Roi.
Louis XVI voulait donner, en arrivant à Montmédy, le bâton de Maréchal de France, au marquis de Bouillé. Mais on ne peut, sous aucun prétexte, en demander un au ministère de la guerre. Le duc de Choiseul, qui était dans la confidence du projet du Roi, propose, à Louis XVI, de lui prêter celui de feu le maréchal de Stainville, son beau-père. Louis XVI approuve l’idée, et le duc de Choiseul le porte avec lui durant le trajet.
Ce billet lui fut très utile. Le marquis de La Fayette et M. Bailly étant entrés, le mardi 21 juin 1791, à 7 heures, chez le duc de Brissac qui dormait, il se lève aussitôt et monte avec eux par l’escalier du valet de chambre, entre chez le Roi, et trouve le lit défait et vide. Ils passent dans une seconde pièce où un secrétaire est ouvert. Le duc de Brissac en prend la clé ; et quand il est à la porte de communication qui conduit chez la Reine, il déclare qu’il n’ira pas plus loin, et qu’il fallait aller parler aux femmes de chambre de la Reine, alors on repasse dans leurs chambres, et on trouve les appartements déserts.
En revenant dans la cour, le duc de Brissac, autour duquel il y avait beaucoup de monde, reconnaît un valet de pied, habillé de gris, qui lui fait signe. Il va vers lui, et reçoit le billet dans lequel Louis XVI lui disait qu’il n’avait pu lui confier le secret de son voyage, non par défiance, mais par la loi qu’il s’était faite de ne le dire à personne, et l’invite à venir le rejoindre quand il le pourrait. Ce billet est la preuve que le duc de Brissac n’avait eu aucune connaissance du projet du Roi.
Louis XVI voulait donner, en arrivant à Montmédy, le bâton de Maréchal de France, au marquis de Bouillé. Mais on ne peut, sous aucun prétexte, en demander un au ministère de la guerre. Le duc de Choiseul, qui était dans la confidence du projet du Roi, propose, à Louis XVI, de lui prêter celui de feu le maréchal de Stainville, son beau-père. Louis XVI approuve l’idée, et le duc de Choiseul le porte avec lui durant le trajet.
De son côté, à partir du 25 juin 1791, Louis XVI consacrera, ses journées, à la prière, à la lecture et à la méditation. Sa lecture favorite est « la vie de Charles Ier » de Hume qu’il avait traduit dans sa jeunesse. N’étant plus libre de recevoir qui il voulait, Louis XVI doit, au préalable, faire une liste qu’il transmet au duc de Brissac. Ce dernier la transmet au marquis de La Fayette, qui distribue à son grès les cartes d’accès au château.
Le 3 juillet 1791, Louis XVI remercie, par courrier, le marquis de Bouillé pour ce qu’il a fait :
« Vous avez fait votre devoir, Monsieur ; cessez de vous accuser. Cependant je conçois votre affliction : vous avez tout osé pour moi, et vous n’avez pas réussi. Le destin s’est opposé à mes projets et aux vôtres ; de fatales circonstances ont paralysé ma volonté, votre courage, et ont rendu nuls vos préparatifs. Je ne murmure point contre la Providence ; je sais que le succès dépendait de moi ; mais il faut une âme atroce pour verser le sang de ses sujets, pour opposer une résistance et amener la guerre civile en France. Toutes ces idées ont déchiré mon cœur, toutes mes belles résolutions se sont évanouies. Pour réussir, il me fallait le cœur de Néron et l’âme de Caligula. Recevez, Monsieur, mes remerciements : que n’est-il en mon pouvoir de vous témoigner toute ma reconnaissance. Louis » |
Pouvoirs généraux que Louis XVI, après son arrestation à Varennes, envoie aux Princes ses frères, par l’intermédiaire du comte de Fersen.
« Paris, le 7 juillet 1791,
Je m’en rapporte absolument à la tendresse de mes Frères pour moi, à leur attachement pour leur patrie, à l’amitié des Princes souverains, mes parents et alliés, et à l’honneur de la générosité des autres souverains, pour convenir ensemble de la manière et des moyens à employer dans les négociations, dont le but doit tendre au rétablissement de l’ordre et de la tranquillité dans le Royaume ;mais je pense que tout emploi de forces ne doit être que placé en arrière dans ce sens-là avec qu’ils voudront, et de choisir les personnes pour employer dans ces moyens politiques.
Louis »
« Paris, le 7 juillet 1791,
Je m’en rapporte absolument à la tendresse de mes Frères pour moi, à leur attachement pour leur patrie, à l’amitié des Princes souverains, mes parents et alliés, et à l’honneur de la générosité des autres souverains, pour convenir ensemble de la manière et des moyens à employer dans les négociations, dont le but doit tendre au rétablissement de l’ordre et de la tranquillité dans le Royaume ;mais je pense que tout emploi de forces ne doit être que placé en arrière dans ce sens-là avec qu’ils voudront, et de choisir les personnes pour employer dans ces moyens politiques.
Louis »
En sanctionnant le décret du 30 juillet 1791 abolissant les ordres de chevalerie, Louis XVI cesse de porter le cordon bleu. Il n’éprouve aucun plaisir à porter une décoration qu’il ne pouvait plus faire partager à ceux qui lui étaient attachés ;
Seul le Roi et son fils aîné, comme appelé à la Couronne, peuvent porter le cordon bleu. Seul le cordon de Saint-Louis est conservé pour le moment.
Seul le Roi et son fils aîné, comme appelé à la Couronne, peuvent porter le cordon bleu. Seul le cordon de Saint-Louis est conservé pour le moment.
Louis XVI enregistre ses parties au jeu avec autant de rigueur que ses chasses. En un mois, sur 48 parties, durant l’été 1791, Louis XVI en perd 19 et en gagne 29.
Après l’élargissement des trois gardes du corps, qui l’ont accompagné dans son voyage en juin 1791, faisant suite à son acceptation de la constitution, le 14 septembre 1791, Louis XVI envoie des ordres au baron de Breteuil, son ministre auprès des cours étrangères, pour que M. de Moustier, M. de Malden et M. de Valory ne manquent pas de ressources qui leur seraient nécessaires. Pour préserver leur vie, ils ont émigré.
Pendant que les Rois de l’Europe tardaient tant à se lever pour le délivrer, dans les longs et tristes loisirs que l’Assemblée nationale lui avait fait, Louis XVI lit, relit et commente l’histoire de Charles Ier d’Angleterre ; il a en lui comme un pressentiment qui le fait revenir à ce livre. Plusieurs fois, Marie Antoinette fait enlever, de sa chambre, le volume qu’il a couvert de notes au crayon, et toujours il le redemande.
Le 16 octobre 1791, Louis XVI écrit, à ses frères, pour leur notifier son acceptation de la constitution, et les motifs qui l’y ont poussés. Il leur demande, aussi, de rentrer en France.
Le 11 novembre 1791, en l’absence de réponse de Monsieur, Louis XVI lui réécrit pour le rappeler à ses devoirs envers lui, par rapport à sa lettre du 16 octobre, et lui ordonne de rentrer en France.
Il fait la même lettre et donne le même ordre à M. le comte d’Artois.
Il fait la même lettre et donne le même ordre à M. le comte d’Artois.
Le 10 décembre 1791, Louis XVI écrit au Roi Gustave III de Suède pour lui exposer les considérations qui l’on conduit à accepter la constitution, et de la conduite qu’il tiendra. Il demande aussi la réunion d’un congrès des principales puissances européennes dont Gustave III prendrait la direction. Enfin il accrédite, auprès de lui, le baron de Breteuil.
Le 14 décembre 1791, Louis XVI envoie, au baron de Breteuil, des instructions sur divers sujets, afin qu’il intervienne, en son nom, auprès des puissances européennes.
1792
Louis XVI voit partir M. de Lessart, pour aller devant la haute cour d’Orléans, pour se faire juger, avec un pressentiment douloureux. M. de Lessart, ministre des affaires étrangères, a été mis en accusation par l’Assemblée nationale, le 10 mars 1792. Comme le Monarque avait l’esprit frappé de la ressemblance de sa destinée avec celle de Charles Ier d’Angleterre, quand il serra la main de son ministre partant. Il fût, au moment, de lui donner la main le nom de Strafford, ministre de Charles Ier. Louis XVI voulait lui prouver sa confiance et son attachement, en lui conservant sa place dans son Conseil, et ne remettre son portefeuille que par intérim au général Dumouriez ; mais celui-ci ne voulut rien de provisoire, et Louis XVI a encore la main forcée.
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Au soir du 21 juin 1791, Louis XVI est convaincu que la journée du 20 juin était pour l’assassiner, et que s’il était mort, sa famille serait plus en sécurité.
Fin juillet 1792, Louis XVI fait installer, dans son cabinet, le portrait du Roi Charles Ier d’Angleterre, et sur une table l’histoire de ce monarque.
Fin juillet – début août 1792, certains conseillent, à ce que l’on assure, à Louis XVI d’abdiquer ; mais le plus grand nombre (le marquis Bertrand de Molleville, le comte de Montorin, M. Malouet, M. de Clermont-Tonnerre, M. de La Tour du Pin-Gouvernet, M. de Lally-Tollendal et le duc de Liancourt) supplient, journellement, le Roi et la Reine de sortir de Paris.
Le 15 décembre 1792, Louis XVI est autorisée, par la Convention nationale, à voir ses enfants.
1793
Louis XVI regrettera de ne pouvoir embrasser le cardinal de La Rochefoucauld, archevêque de Rouen, avant sa mort.
Louis XVI charge, l’abbé Edgeworth de Firmont, de dire à la marquise de Tourzel, qu’il ne l’avait pas mentionné dans son testament, de lui témoigner sa reconnaissance, afin de ne pas la compromettre.
Entre le 13 août 1792, date de son entrée au Temple, et le 21 janvier 1793, Louis XVI aura lu 170 livres.
Louis XVI n’accorde pas de pardon aux individus de la Cour qui s’étaient prononcés, en 1789, en faveur de la révolution ; le parti constitutionnel demeurera proscrit aux Tuileries jusqu’au 10 août 1792.
Louis XVI n’avait eu le courage ni d’approuver, ni de désavouer l’émigration. Officiellement, il la blâme ; au fond, il espère pouvoir l’utiliser.