Vie de cour pour le mois de mars 1790
On installe, dans les Grands Appartements, différentes tapisseries des Gobelins, décrochées de Versailles.
Jeudi 4 mars 1790
Marie Antoinette écrit, au duc de Polignac, pour lui faire part du consentement, au mariage de son fils Armand de Polignac avec Mademoiselle de Neukvichen de Nyvenheim, par le Roi et le sien.
Dimanche 7 mars 1790
Leurs Majestés et la Famille Royale signent le contrat de mariage du marquis de Dreux-Brézé, Grand Maître des Cérémonies, avec Mademoiselle de Custine.
Mercredi 10 mars 1790
Louis XVI, Marie Antoinette et Mme Elisabeth rédigent une lettre commune à la princesse de Lamballe qui est, actuellement, à Vernon chez son beau-père le duc de Penthièvre.
Dimanche 14 mars 1790
Marie Antoinette écrit, au comte de Mercy-Argenteau, ambassadeur d’Autriche, pour lui annoncer que la Cour prendrait le deuil immédiatement sans attendre la notification officielle de la mort de l’Empereur Joseph II, survenue le 20 février. A titre personnel, Marie Antoinette est déjà, en deuil, et a commandé, auprès de Mme Eloffe, les vêtements de deuil qui lui sont nécessaires.
Vendredi 19 mars 1790
La Cour prend le deuil, pour deux mois, à l’occasion de la mort de l’Empereur Joseph II :
Première époque du 19 mars au 18 avril inclusivement :
Première époque du 19 mars au 18 avril inclusivement :
- Les hommes porteront l’habit de drap noir complet avec les boutons de manchettes effilées unies, boucles et épées bronzées.
- Les femmes prendront la robe de laine garnie d’étamine ou de crêpe noir, le bonnet de crêpe (la coiffe pour 9 jours seulement), gants, éventail, bas noirs et les boucles bronzées.
Dimanche 21 mars 1790
A 11 heures, Louis XVI, Marie Antoinette et Mme Elisabeth ont été visités la manufacture des glaces du faubourg Saint-Antoine. Le maire de Paris les attend, à la manufacture, avec les trois présidents du faubourg, auxquels Leurs Majestés ont remis des secours pour les pauvres. Ils sont entrés dans le faubourg, par lieu où était la Bastille, puis ont visité, avec la plus grande attention, la manufacture et ont laissé des marques de générosités aux ouvriers.
|
A son retour aux Tuileries, il est rendu compte, à Louis XVI, de la conduite du colonel du régiment Royal Marine envers un poste de la garde nationale à Marseille : le marquis d’Ambert a insulté la milice nationale et a tenu des propos déplacés contre la nouvelle municipalité de Marseille. Le Roi a, sur le champ, ordonné que le marquis d’Ambert soit suspendu de toutes fonctions, emprisonné dans un fort de la ville, et renvoyé au jugement du tribunal. Le ministre de la Guerre est chargé de cette partie des ordres du Roi, et celui des provinces, de faire connaître à la ville de Marseille la satisfaction que le Roi a eu de la conduite ferme et prudente de la municipalité et de la garde nationale.
|
Dimanche 28 mars 1790 - Dimanche des Rameaux
La Famille Royale, après avoir assisté, dans la chapelle du château des Tuileries, à la bénédiction des palmes et à la procession, y a entendu la grand’messe, chantée par la Musique du Roi, et célébrée par l’abbé de Ganderatz, chapelain de la grande chapelle. La princesse de Tarente a fait la quête.
Lundi 29 mars 1790
Marie Antoinette s’est rendue à l’église paroissiale de Saint-Germain l’Auxerrois, où elle a communié des mains de Mgr de Sabran, évêque-duc de Laon, son Grand Aumônier. Madame et Mme Elisabeth ont tenu la nappe.
|
M. de Semallé sort des pages de la Grande Ecurie, puis émigre. Il y était entré le 2 novembre 1786
|
Mardi 30 mars 1790
Mme Victoire s’est rendue à l’église paroissiale de Saint-Germain l’Auxerrois et y a communié de l’abbé de Mélignan, l’un de ses aumôniers. Mme la princesse douairière de Chimay et Mme la princesse de Ghistel, dames pour accompagner, ont tenu la nappe.
|
Madame s’est rendue à l’église de Saint-Sulpice, où elle a communié des mains de l’abbé Magnan, son premier aumônier en survivance ; Mme la comtesse de Balby et Mme la duchesse de Caylus tenant la nappe.
|
Mercredi 31 mars 1790
Mme Adélaïde s’est rendue à l’église paroissiale de Saint-Germain l’Auxerrois où elle a communié des mains de Mgr l’évêque de Pergame, son premier aumônier. Mme la duchesse de Narbonne, sa dame d’honneur et Mme la princesse de Ghistel, dame pour accompagner Mme Victoire, ont tenu la nappe.
|
Monsieur a communié dans l’église de Saint-Sulpice des mains de l’abbé de Couanon, son aumônier ; le duc de Lévis et le duc d’Avray tenant la nappe.
|
Par l’abolition des droits féodaux, suite au décret du 15 mars 1790 de l’Assemblée nationale, le prince de Condé perd 150 000 livres de rente, la duchesse de Fitz-James 90 000 livres et presque toute la Cour des sommes importantes, pour des péages que différentes personnes avaient obtenu sous le règne de Louis, et au commencement de celui de Louis XVI. Le duc d’Orléans se voit enlever plus de 300 000 livres de revenus. Monsieur et M. le comte d‘Artois ont aussi des pertes considérables ; mais elles seront bien réparées par le soulagement dont elles doivent être suivies en faveur des habitants de la campagne.
On forme une compagnie de jeunes citoyens dont le plus âgé aura 10 ans, pour garder M. le Dauphin, et faire l’exercice avec lui.