Madame Elisabeth
Née le 3 mai 1764 au château de Versailles
Guillotinée le 10 mai 1794, place de la révolution, à Paris
Guillotinée le 10 mai 1794, place de la révolution, à Paris
Le jeudi 8 octobre 1789, Mme Elisabeth écrit à l’une de ses amies :
« Paris, le 8 octobre 1789
Ma date seule vous dit à quel degré nos infortunes sont parvenues. Nous avons quitté le berceau de notre enfance. Que dis-je, quitté ! On nous en a arrachés !... Quelle route ! Quelles affreuses images ! Jamais, jamais, elles ne s’effaceront de ma mémoire… Ce qu’il y a certain, c’est que nous sommes prisonniers ici ; mon frère ne le croit pas, mais le temps le lui apprendre. Nos amis sont ici ; ils pensent comme moi que nous sommes perdus. Elisabeth Marie»
Quelques jours plus tard, elle écrit « J’espère qu’avec le temps, une conduite soutenue, nous pouvons regagner l’amour des parisiens, qui n’ont été que trompés. »
Jacques, le vacher suisse de Mme Elisabeth, en son domaine de Montreuil, lui apporte du lait et de la crème provenant de son domaine.
Lettre du 13 octobre 1789 à la marquise de Bombelles
« Il n’y a à Paris que le Roi, la Reine, Monsieur, Madame, les enfants et moi. Mes Tantes sont à Bellevue. Mon appartement donne dans la cour. Le mercredi, il s’assembla beaucoup de monde sous mes fenêtres, qui demandèrent le Roi et la Reine. Je les fis chercher. La Reine parla parla avec toute la grâce que vous lui connaissez. Cette matinée fut très bien pour elle. Toute la journée, il fallut se montrer aux fenêtres ; la cour et le jardin ne se désemplissait pas. A présent, il y a moins de monde ; la garde nationale y a mis ordre. Le jeudi, il y eut un peu de bruit au Mont-de-Piété, parce que l’on avait mis dans les papiers publics que la Reine avait dit qu’elle payerait tout ce qui serait au-dessous d’un louis. C’était l’affaire de trois millions. Vous jugez dans quelle intention ce bruit avait été répandu. Il est impossible de mettre plus de grâce et de courage que la Reine n’en a mis depuis huit jours. Tout est tranquille ici. Je m’y plais bien plus qu’avec les gens de Versailles. M. de La Fayette s’est parfaitement conduit ; la garde nationale aussi. Tout est tranquille. Le pain est en abondance. La cour est établie presque comme autrefois : on voit du monde tous les jours. Il y a eu jeu dimanche, mardi et jeudi ; dîners en public dimanche et jeudi, et peut-être grand couvert dimanche. »
Le 8 décembre 1789, Mme Elisabeth écrit dans une de ses lettres : « On ne nous quitte plus que l’ombre ne fait corps. Croisard, le fils de la femme de garde-robe de ma sœur, est aujourd’hui attaché à mes pas en qualité de capitaine. Ne crois pas que cela me contrarie. Comme mes courses ne sont pas variées, cela m’est bien égal. »
En décembre 1789, Mme Elisabeth suit les travaux de sa bibliothèque et de la chapelle dans son domaine de Montreuil.
Pour le mois de janvier 1790, Mme Elisabeth a perdu, au jeu, 54 livres.
Mme Elisabeth fait de vives instances pour empêcher son frère de se rendre à l’Assemblée nationale ; elle voulait au moins qu’il s’assure des dispositions avec lesquelles il serait accueilli. Mais M. Necker l’emporte. Louis XVI se rend, à l’Assemblée nationale, le 4 février 1790.
Le 15 août 1790, voulant faire ses dévotions pour l’Assomption, et satisfaire aux vœux de Louis XIII qui a placé la France sous la protection de la Saint-Vierge, Mme Elisabeth se rend, dès l’aube, à Saint-Cyr dans une voiture sans armoiries. Elle descend à une porte dérobée où deux dames, en négligé du matin, l’attendent. Elle se retrouve aux pieds de l’autel où elle fait ses dévotions. Après celles-ci, elle quitte, Saint-Cyr, tranquille et rassurée.
Mme Elisabeth écrit, le 29 août 1790, à la marquise de Raigecourt, son amie enfance : « Nous voilà revenus à Saint-Cloud, à ma grande satisfaction ; car Paris est beau, mais dans la perspective, et ici j’ai le bonheur de le bien voir comme je veux. Je n’entends plus tous ces vilains crieurs qu’à présent ne se contentent plus d’être à la porte des Tuileries, mais parcourent tout le jardin, pour que personne ne puisse ignorer toutes ces infâmies. »
Le 21 septembre 1790, Mme Elisabeth va visiter le Calvaire du Mont-Valérien, au-dessus de Suresnes.
En octobre 1790, M. de Causans et le marquis de Raigecourt, père et mari de son amie Louise de Causans, viennent voir Mme Elisabeth pour lui annoncer leur intention de quitter la France. De plus, la marquise de Raigecourt débute sa grossesse, et doit passer l’hiver dans sa terre mais reviendra quand cela sera nécessaire pour son service auprès de la princesse. Mme Eisabeth décide d’envoyer, son amie, à Trèves où réside la famille de Broglie. Elle compte sur la maréchale de Broglie et ses filles pour venir en aide à Mme de Raigecourt à supporter les difficultés de l’exil. Quant à eux, M. de Causans et le marquis de Raigecourt iront rejoindre, l’armée du prince de Condé, à Worms.
La marquise de Raigecourt part le 10 octobre 1790 de Saint-Cloud où elle était arrivée le 8. Pendant ces deux jours, elles mettent au point un langage pour correspondre sans éveiller les soupçons du comité des recherches : Louis XVI sera « le malade », le comte d’Artois « le jeune homme », Marie Antoinette « la belle-mère »
La marquise de Raigecourt reçoit, avant son départ, de Mme Elisabeth un paquet cacheté qui n’est à ouvrir qu’après la mort de la princesse. Il renferme une lettre pour Louis XVI, une pour M. le comte d’Artois et une pour la marquise de Bombelles.
13 octobre 1790 : Mme Elisabeth à la marquise de Bombelles
« Comme je viens, ma petite Bombe, de relire mon testament et de voir que j’y recommande aux bontés du Roi et que je te laisse mes chevaux, il faut bien que je te le dise encore une petite fois que je t’aime bien. Prie bien pour le comte d’Artois, convertis le pour le crédit que tu dois avoir avec le ciel, et contribues-y toi-même, si tu le peux. Tu donneras de mes chevaux à Raigecourt. Tu ne m’oublieras ni l’une ni l’autre, mais ne vas pas me regretter assez pour te rendre un peu malheureuse. Adieu, sais-tu bien que tes idées que tout cela laisse ne sont pas gaies ? il faudrait pourtant s’en occuper, surtout dans ce moment. Je t’embrasse de tout mon cœur. Adieu !"
A partir du départ de la marquise de Raigecourt, Mme Elisabeth s’emploie à faire partir ses amies sauf la marquise de Bombelles qui est déjà à Venise auprès de son époux qui est ambassadeur de France auprès de la République de Venise.
Au début du mois de décembre 1790, Mme Elisabeth se rend à Saint-Cyr, et passe par le haut du parc de Versailles.
L’abbé Lameule, curé de Saint-Cyr, et rallié aux idées nouvelles, entretient l’irritation de la population envers la Maison Royale de Saint-Cyr, ce qui oblige Mme Elisabeth, qui y vient régulièrement, à dissimuler ses visites.
Après la séance du 4 janvier 1791 durant laquelle tous les dignitaires de l’épiscopat français sont déchus de leurs sièges dont le décret a été sanctionné par la Louis XVI, Mme Elisabeth songe à émigrer et à accepter l’hospitalité de sa sœur.
Le comte de Paroy facilite l’envoi des lettres de Mme Elisabeth à son frère M. le comte d’Artois.
Le 7 janvier 1791, Mme Elisabeth écrit à son amie Mme de Raigecourt :
« Je n’ai pas de goût pour le martyre ; mais je sens que je serais très aisé d’avoir de la certitude de le souffrir, plutôt que d’abandonner le moindre article de ma foi. J’espère que, si j’y suis destinée, Dieu m’en donnera la force. »
En février 1791, Mme Elisabeth voit partir son confesseur l’abbé Madier, qui est aussi aumônier de Mesdames, qui les suit en émigration (19 février 1791). Il est son confesseur depuis qu’elle a une dizaine d’années, et l’a toujours confessé. Elle prend pour le remplacer l’abbé Edgeworth de Firmont.
Dans sa lettre du 18 mars 1791, à Mme de Raigecourt, Mme Elisabeth lui annonce que l’abbé Edgeworth de Firmont devient son confesseur, et relate leur première entrevue. Elle évoque aussi que l’on a ôté, une grande partie de sa fortune, au prince de Condé.
Le 3 avril 1791, Mme Elisabeth écrit à l’une de ses amis « Les curés intrus sont établis ce matin. J’ai entendu toutes les cloches de Saint-Roch. Je ne puis vous dissimuler que cela m’a mise dans une douleur affreuse.»
En mai 1791, Mme Elisabeth est livrée à une dévotion extrême. Elle entend deux fois la messe tous les jours, et communie quatre fois la semaine.
Mai 1791, Mme Elisabeth, prévoyant les dangers de l’avenir, presse beaucoup Louis XVI de prendre un parti sur un éventuel départ. Elle trouve la vie de prison, au château des Tuileries, insoutenable.
Le 5 mai 1791, Mme Elisabeth écrit à sa belle-sœur, Mme la comtesse d’Artois, qui est à Turin.
Mme Elisabeth, qui témoignait beaucoup de considération et d’attachement à la baronne de Mackau, sous-gouvernante des Enfants de France, vient souvent causer avec celle-ci de tout ce qui l’intéressait, la connaissant pour une femme d’excellent conseil. La baronne de Mackau loge au château des Tuileries.
Au début de juin 1791, Mme Elisabeth monte à cheval, et va dans les environs de Versailles d’où elle espère voir le château et le domaine de Montreuil.
Dans la journée du lundi 20 juin 1791, Mme Elisabeth reçoit le comte de Montmorin, ministre des affaires étrangères. Durant la conversation, il insiste fortement pour que Mme Elisabeth assiste à la Fête-Dieu du dimanche suivant ; son absence à Pâques a suscité des irritations dans l’opinion.
Dans la nuit du 20 au 21 juin 1791, Mme Elisabeth quitte son appartement, au premier étage, du Pavillon Flore, après que les Enfants de France et la marquise de Tourzel, Gouvernante des Enfants de France, aient rejoint le fiacre conduit par le comte de Fersen. Elle y est conduite par M. de Saint-Pardoux, son écuyer de la main.
« Paris, le 8 octobre 1789
Ma date seule vous dit à quel degré nos infortunes sont parvenues. Nous avons quitté le berceau de notre enfance. Que dis-je, quitté ! On nous en a arrachés !... Quelle route ! Quelles affreuses images ! Jamais, jamais, elles ne s’effaceront de ma mémoire… Ce qu’il y a certain, c’est que nous sommes prisonniers ici ; mon frère ne le croit pas, mais le temps le lui apprendre. Nos amis sont ici ; ils pensent comme moi que nous sommes perdus. Elisabeth Marie»
Quelques jours plus tard, elle écrit « J’espère qu’avec le temps, une conduite soutenue, nous pouvons regagner l’amour des parisiens, qui n’ont été que trompés. »
Jacques, le vacher suisse de Mme Elisabeth, en son domaine de Montreuil, lui apporte du lait et de la crème provenant de son domaine.
Lettre du 13 octobre 1789 à la marquise de Bombelles
« Il n’y a à Paris que le Roi, la Reine, Monsieur, Madame, les enfants et moi. Mes Tantes sont à Bellevue. Mon appartement donne dans la cour. Le mercredi, il s’assembla beaucoup de monde sous mes fenêtres, qui demandèrent le Roi et la Reine. Je les fis chercher. La Reine parla parla avec toute la grâce que vous lui connaissez. Cette matinée fut très bien pour elle. Toute la journée, il fallut se montrer aux fenêtres ; la cour et le jardin ne se désemplissait pas. A présent, il y a moins de monde ; la garde nationale y a mis ordre. Le jeudi, il y eut un peu de bruit au Mont-de-Piété, parce que l’on avait mis dans les papiers publics que la Reine avait dit qu’elle payerait tout ce qui serait au-dessous d’un louis. C’était l’affaire de trois millions. Vous jugez dans quelle intention ce bruit avait été répandu. Il est impossible de mettre plus de grâce et de courage que la Reine n’en a mis depuis huit jours. Tout est tranquille ici. Je m’y plais bien plus qu’avec les gens de Versailles. M. de La Fayette s’est parfaitement conduit ; la garde nationale aussi. Tout est tranquille. Le pain est en abondance. La cour est établie presque comme autrefois : on voit du monde tous les jours. Il y a eu jeu dimanche, mardi et jeudi ; dîners en public dimanche et jeudi, et peut-être grand couvert dimanche. »
Le 8 décembre 1789, Mme Elisabeth écrit dans une de ses lettres : « On ne nous quitte plus que l’ombre ne fait corps. Croisard, le fils de la femme de garde-robe de ma sœur, est aujourd’hui attaché à mes pas en qualité de capitaine. Ne crois pas que cela me contrarie. Comme mes courses ne sont pas variées, cela m’est bien égal. »
En décembre 1789, Mme Elisabeth suit les travaux de sa bibliothèque et de la chapelle dans son domaine de Montreuil.
Pour le mois de janvier 1790, Mme Elisabeth a perdu, au jeu, 54 livres.
Mme Elisabeth fait de vives instances pour empêcher son frère de se rendre à l’Assemblée nationale ; elle voulait au moins qu’il s’assure des dispositions avec lesquelles il serait accueilli. Mais M. Necker l’emporte. Louis XVI se rend, à l’Assemblée nationale, le 4 février 1790.
Le 15 août 1790, voulant faire ses dévotions pour l’Assomption, et satisfaire aux vœux de Louis XIII qui a placé la France sous la protection de la Saint-Vierge, Mme Elisabeth se rend, dès l’aube, à Saint-Cyr dans une voiture sans armoiries. Elle descend à une porte dérobée où deux dames, en négligé du matin, l’attendent. Elle se retrouve aux pieds de l’autel où elle fait ses dévotions. Après celles-ci, elle quitte, Saint-Cyr, tranquille et rassurée.
Mme Elisabeth écrit, le 29 août 1790, à la marquise de Raigecourt, son amie enfance : « Nous voilà revenus à Saint-Cloud, à ma grande satisfaction ; car Paris est beau, mais dans la perspective, et ici j’ai le bonheur de le bien voir comme je veux. Je n’entends plus tous ces vilains crieurs qu’à présent ne se contentent plus d’être à la porte des Tuileries, mais parcourent tout le jardin, pour que personne ne puisse ignorer toutes ces infâmies. »
Le 21 septembre 1790, Mme Elisabeth va visiter le Calvaire du Mont-Valérien, au-dessus de Suresnes.
En octobre 1790, M. de Causans et le marquis de Raigecourt, père et mari de son amie Louise de Causans, viennent voir Mme Elisabeth pour lui annoncer leur intention de quitter la France. De plus, la marquise de Raigecourt débute sa grossesse, et doit passer l’hiver dans sa terre mais reviendra quand cela sera nécessaire pour son service auprès de la princesse. Mme Eisabeth décide d’envoyer, son amie, à Trèves où réside la famille de Broglie. Elle compte sur la maréchale de Broglie et ses filles pour venir en aide à Mme de Raigecourt à supporter les difficultés de l’exil. Quant à eux, M. de Causans et le marquis de Raigecourt iront rejoindre, l’armée du prince de Condé, à Worms.
La marquise de Raigecourt part le 10 octobre 1790 de Saint-Cloud où elle était arrivée le 8. Pendant ces deux jours, elles mettent au point un langage pour correspondre sans éveiller les soupçons du comité des recherches : Louis XVI sera « le malade », le comte d’Artois « le jeune homme », Marie Antoinette « la belle-mère »
La marquise de Raigecourt reçoit, avant son départ, de Mme Elisabeth un paquet cacheté qui n’est à ouvrir qu’après la mort de la princesse. Il renferme une lettre pour Louis XVI, une pour M. le comte d’Artois et une pour la marquise de Bombelles.
13 octobre 1790 : Mme Elisabeth à la marquise de Bombelles
« Comme je viens, ma petite Bombe, de relire mon testament et de voir que j’y recommande aux bontés du Roi et que je te laisse mes chevaux, il faut bien que je te le dise encore une petite fois que je t’aime bien. Prie bien pour le comte d’Artois, convertis le pour le crédit que tu dois avoir avec le ciel, et contribues-y toi-même, si tu le peux. Tu donneras de mes chevaux à Raigecourt. Tu ne m’oublieras ni l’une ni l’autre, mais ne vas pas me regretter assez pour te rendre un peu malheureuse. Adieu, sais-tu bien que tes idées que tout cela laisse ne sont pas gaies ? il faudrait pourtant s’en occuper, surtout dans ce moment. Je t’embrasse de tout mon cœur. Adieu !"
A partir du départ de la marquise de Raigecourt, Mme Elisabeth s’emploie à faire partir ses amies sauf la marquise de Bombelles qui est déjà à Venise auprès de son époux qui est ambassadeur de France auprès de la République de Venise.
Au début du mois de décembre 1790, Mme Elisabeth se rend à Saint-Cyr, et passe par le haut du parc de Versailles.
L’abbé Lameule, curé de Saint-Cyr, et rallié aux idées nouvelles, entretient l’irritation de la population envers la Maison Royale de Saint-Cyr, ce qui oblige Mme Elisabeth, qui y vient régulièrement, à dissimuler ses visites.
Après la séance du 4 janvier 1791 durant laquelle tous les dignitaires de l’épiscopat français sont déchus de leurs sièges dont le décret a été sanctionné par la Louis XVI, Mme Elisabeth songe à émigrer et à accepter l’hospitalité de sa sœur.
Le comte de Paroy facilite l’envoi des lettres de Mme Elisabeth à son frère M. le comte d’Artois.
Le 7 janvier 1791, Mme Elisabeth écrit à son amie Mme de Raigecourt :
« Je n’ai pas de goût pour le martyre ; mais je sens que je serais très aisé d’avoir de la certitude de le souffrir, plutôt que d’abandonner le moindre article de ma foi. J’espère que, si j’y suis destinée, Dieu m’en donnera la force. »
En février 1791, Mme Elisabeth voit partir son confesseur l’abbé Madier, qui est aussi aumônier de Mesdames, qui les suit en émigration (19 février 1791). Il est son confesseur depuis qu’elle a une dizaine d’années, et l’a toujours confessé. Elle prend pour le remplacer l’abbé Edgeworth de Firmont.
Dans sa lettre du 18 mars 1791, à Mme de Raigecourt, Mme Elisabeth lui annonce que l’abbé Edgeworth de Firmont devient son confesseur, et relate leur première entrevue. Elle évoque aussi que l’on a ôté, une grande partie de sa fortune, au prince de Condé.
Le 3 avril 1791, Mme Elisabeth écrit à l’une de ses amis « Les curés intrus sont établis ce matin. J’ai entendu toutes les cloches de Saint-Roch. Je ne puis vous dissimuler que cela m’a mise dans une douleur affreuse.»
En mai 1791, Mme Elisabeth est livrée à une dévotion extrême. Elle entend deux fois la messe tous les jours, et communie quatre fois la semaine.
Mai 1791, Mme Elisabeth, prévoyant les dangers de l’avenir, presse beaucoup Louis XVI de prendre un parti sur un éventuel départ. Elle trouve la vie de prison, au château des Tuileries, insoutenable.
Le 5 mai 1791, Mme Elisabeth écrit à sa belle-sœur, Mme la comtesse d’Artois, qui est à Turin.
Mme Elisabeth, qui témoignait beaucoup de considération et d’attachement à la baronne de Mackau, sous-gouvernante des Enfants de France, vient souvent causer avec celle-ci de tout ce qui l’intéressait, la connaissant pour une femme d’excellent conseil. La baronne de Mackau loge au château des Tuileries.
Au début de juin 1791, Mme Elisabeth monte à cheval, et va dans les environs de Versailles d’où elle espère voir le château et le domaine de Montreuil.
Dans la journée du lundi 20 juin 1791, Mme Elisabeth reçoit le comte de Montmorin, ministre des affaires étrangères. Durant la conversation, il insiste fortement pour que Mme Elisabeth assiste à la Fête-Dieu du dimanche suivant ; son absence à Pâques a suscité des irritations dans l’opinion.
Dans la nuit du 20 au 21 juin 1791, Mme Elisabeth quitte son appartement, au premier étage, du Pavillon Flore, après que les Enfants de France et la marquise de Tourzel, Gouvernante des Enfants de France, aient rejoint le fiacre conduit par le comte de Fersen. Elle y est conduite par M. de Saint-Pardoux, son écuyer de la main.
Après le retour de Varennes et pendant le temps où la Famille Royale n’est pas autorisée à sortir, Mme Elisabeth ne veut pas non plus, par respect vis-à-vis du Roi, sortir du château alors qu’elle le pouvait.
Mme Elisabeth donne des leçons de français, d’histoire et de géographie à M. le Dauphin et à Madame Royale.
Les dimanches et les jours de fêtes, Mme Elisabeth passe, de longues heures, avec M. le Dauphin et avec Madame Royale. Elle joue avec eux où tous deux trichent. On rit beaucoup.
Au retour de Varennes, l’emploi du temps de Mme Elisabeth est le suivant :
Le 29 juin 1791, Mme Elisabeth écrit à son amie la marquise de Raigecourt. C’est la première lettre qu’elle écrit depuis le retour de Varennes.
Le 4 juillet 1791, Mme Elisabeth reprend sa correspondance. Sa première lettre est pour Monsieur qui a réussi sa fuite, et se trouve dorénavant à Bruxelles.
Le 8 juillet 1791, Mme Elisabeth a un long échange, dans son appartement du premier étage du Pavillon Flore aux Tuileries, avec son confesseur l’abbé Edgeworth de Firmont. Cet entretien lui permet de remettre de l’ordre dans son esprit, et de lui redonner le moral.
En août 1791, Mme Elisabeth relate dans sa correspondance l’emploi du temps, de la Famille Royale, aux Tuileries, durant la suspension du Roi après Varennes : « La vie que je mène est à peu près la même. Nous allons à la messe à midi ; on dîne à une heure et demie. A six heures, je rentre chez moi ; à sept heures et demi, ces dames viennent ; à neuf heures et demi, nous soupons. On joue au billard, après dîner et après souper, pour faire faire de l’exercice au Roi. A onze heures, tout le monde va se coucher, pour recommencer le lendemain. »
Le 14 septembre 1791, Mme Elisabeth va, à midi, à l’Assemblée nationale, pour accompagner Marie Antoinette qui se rend à la cérémonie de prestation de serment de Louis XVI à la nouvelle constitution. Dans sa correspondance, Mme Elisabeth écrit : « Si j’étais la maîtresse, je n’irai pas ».
Mme Elisabeth surnomme, Mgr Gobel, évêque constitutionnel de Paris, « M. l’intrus ».
Le 6 octobre 1791, Mme Elisabeth écrit : « Il y aujourd’hui deux ans que nous étions encore dans le lieu de ma naissance. C’est vers cette heure-ci qu’il a été décidé que nous le quitterions ».
Le 12 octobre 1791, Mme Elisabeth écrit à son amie la marquise de Bombelles :
« Tout est tranquille ici, mais qui sait combien cela durera. Le Roi est en ce moment l’objet de l’adoration publique. Tu peux te faire une idée du tapage qu’il y a eu samedi à la Comédie Italienne ; mais il faut voir combien durera cet enthousiasme. »
En novembre 1791, le comte de Virieu se rend, à Coblence, à la demande de Mme Elisabeth, pour renseigner les émigrés sur l’état de la France. Il voyage sous le nom de « comte de Monclar ». Dans le même temps, Mme Elisabeth prévient Monsieur et M. le comte d’Artois du départ d’un émissaire chargé pour eux d’une communication. Il avait mis dans la confidence par le baron de Gilliers qui avait échangé, au préalable, avec Mme Elisabeth.
A partir du 16 novembre 1791, Mme Elisabeth quitte son appartement du premier étage du Pavillon Flore afin que celui-ci soit un peu mieux arrangé. Elle emménage dans l’ancien appartement de Mme Victoire au premier étage du Pavillon Marsan. Ce changement est pour une durée de 3 à 6 semaines. Dans sa correspondance, elle indique de la vue, depuis ce nouvel appartement, n’est pas gaie.
Au cours de son passage au ministère du 17 novembre 1791 au 24 mars 1792, un jour, M. Cahier de Gerville, ministre de l’intérieur, traite avec brutalité Mme Elisabeth.
Elle l’avait prié de passer, chez elle, dans son appartement du premier étage du Pavillon Flore, trente minutes avant le Conseil. Elle lui parle en faveur d’une malheureuse religieuse qui lui avait été recommandée, et au sort de laquelle elle prenait le plus vif intérêt. Le ministre interrompt Mme Elisabeth, avant qu’elle n’est terminée, et lui répond sur un ton sec : « Il est bien étonnant, Madame, que vous estimiez assez par le temps des ministres pour me faire perdre une demi-heure à entendre parler d’une nonne ; j’ai bien d’autres affaires que celles des nonnes, et je vous prie, Madame, de trouver bon que je ne m’occupe pas de celle-là que tout autre. »
N’étant pas habitué à ce que l’on lui parle sur son ton, Mme Elisabeth se trouve interdite et confondre qu’elle le laisse sortir.
Mme Elisabeth donne des leçons de français, d’histoire et de géographie à M. le Dauphin et à Madame Royale.
Les dimanches et les jours de fêtes, Mme Elisabeth passe, de longues heures, avec M. le Dauphin et avec Madame Royale. Elle joue avec eux où tous deux trichent. On rit beaucoup.
Au retour de Varennes, l’emploi du temps de Mme Elisabeth est le suivant :
- 12 heures : messe avec la Famille Royale
- 13h30 : dîner en famille
- Après-midi en famille
- 18 heures : Mme Elisabeth retourne dans son appartement du Pavillon Flore.
- 19h30 : arrivées de ses dames
- 21h30 : souper en famille puis partie de billard avec Louis XVI.
- 23 heures : coucher
Le 29 juin 1791, Mme Elisabeth écrit à son amie la marquise de Raigecourt. C’est la première lettre qu’elle écrit depuis le retour de Varennes.
Le 4 juillet 1791, Mme Elisabeth reprend sa correspondance. Sa première lettre est pour Monsieur qui a réussi sa fuite, et se trouve dorénavant à Bruxelles.
Le 8 juillet 1791, Mme Elisabeth a un long échange, dans son appartement du premier étage du Pavillon Flore aux Tuileries, avec son confesseur l’abbé Edgeworth de Firmont. Cet entretien lui permet de remettre de l’ordre dans son esprit, et de lui redonner le moral.
En août 1791, Mme Elisabeth relate dans sa correspondance l’emploi du temps, de la Famille Royale, aux Tuileries, durant la suspension du Roi après Varennes : « La vie que je mène est à peu près la même. Nous allons à la messe à midi ; on dîne à une heure et demie. A six heures, je rentre chez moi ; à sept heures et demi, ces dames viennent ; à neuf heures et demi, nous soupons. On joue au billard, après dîner et après souper, pour faire faire de l’exercice au Roi. A onze heures, tout le monde va se coucher, pour recommencer le lendemain. »
Le 14 septembre 1791, Mme Elisabeth va, à midi, à l’Assemblée nationale, pour accompagner Marie Antoinette qui se rend à la cérémonie de prestation de serment de Louis XVI à la nouvelle constitution. Dans sa correspondance, Mme Elisabeth écrit : « Si j’étais la maîtresse, je n’irai pas ».
Mme Elisabeth surnomme, Mgr Gobel, évêque constitutionnel de Paris, « M. l’intrus ».
Le 6 octobre 1791, Mme Elisabeth écrit : « Il y aujourd’hui deux ans que nous étions encore dans le lieu de ma naissance. C’est vers cette heure-ci qu’il a été décidé que nous le quitterions ».
Le 12 octobre 1791, Mme Elisabeth écrit à son amie la marquise de Bombelles :
« Tout est tranquille ici, mais qui sait combien cela durera. Le Roi est en ce moment l’objet de l’adoration publique. Tu peux te faire une idée du tapage qu’il y a eu samedi à la Comédie Italienne ; mais il faut voir combien durera cet enthousiasme. »
En novembre 1791, le comte de Virieu se rend, à Coblence, à la demande de Mme Elisabeth, pour renseigner les émigrés sur l’état de la France. Il voyage sous le nom de « comte de Monclar ». Dans le même temps, Mme Elisabeth prévient Monsieur et M. le comte d’Artois du départ d’un émissaire chargé pour eux d’une communication. Il avait mis dans la confidence par le baron de Gilliers qui avait échangé, au préalable, avec Mme Elisabeth.
A partir du 16 novembre 1791, Mme Elisabeth quitte son appartement du premier étage du Pavillon Flore afin que celui-ci soit un peu mieux arrangé. Elle emménage dans l’ancien appartement de Mme Victoire au premier étage du Pavillon Marsan. Ce changement est pour une durée de 3 à 6 semaines. Dans sa correspondance, elle indique de la vue, depuis ce nouvel appartement, n’est pas gaie.
Au cours de son passage au ministère du 17 novembre 1791 au 24 mars 1792, un jour, M. Cahier de Gerville, ministre de l’intérieur, traite avec brutalité Mme Elisabeth.
Elle l’avait prié de passer, chez elle, dans son appartement du premier étage du Pavillon Flore, trente minutes avant le Conseil. Elle lui parle en faveur d’une malheureuse religieuse qui lui avait été recommandée, et au sort de laquelle elle prenait le plus vif intérêt. Le ministre interrompt Mme Elisabeth, avant qu’elle n’est terminée, et lui répond sur un ton sec : « Il est bien étonnant, Madame, que vous estimiez assez par le temps des ministres pour me faire perdre une demi-heure à entendre parler d’une nonne ; j’ai bien d’autres affaires que celles des nonnes, et je vous prie, Madame, de trouver bon que je ne m’occupe pas de celle-là que tout autre. »
N’étant pas habitué à ce que l’on lui parle sur son ton, Mme Elisabeth se trouve interdite et confondre qu’elle le laisse sortir.
En février 1792, Mme Elisabeth reprend ses promenades à cheval.
En avril 1792, Mesdames essaye, à nouveau, de décider Mme Elisabeth à venir les retrouver à Rome. L’abbé de Lubersac, aumônier ordinaire de Mme Victoire, écrit dans ce sens à Mme Elisabeth dont il a la confiance.
A la fin d’une lettre datée du 18 avril 1792, Mme Elisabeth mentionne que le Roi, son frère, a choisi le comte de Fleurieu, l’ancien ministre de la marine, pour gouverneur du prince royal.
Pour le mois de mai 1792, Mme Elisabeth a dépensé 600 livres pour ses aumônes.
Le 20 juin 1792, M. de Saint-Pardoux, écuyer de main de Mme Elisabeth, détrompe le peuple, qui vient d’envahir les Tuileries, que la princesse n’est pas Marie Antoinette.
Le 5 août 1792, Mme Elisabeth affirme à la Cour que l’insurrection n’aura pas lieu. MM Santerre et Pétion se seraient laissés acheter pour 75 000 livres, et M. Danton pour 30 000 livres.
Le 8 août 1792, Mme Elisabeth écrit, pour la dernière fois, à son amie d’enfance la marquise de Raigecourt :
« On dit que le Roi va déloger d’ici, un peu de force, pour se rendre à l’Hôtel de Ville. On dit qu’il y aura pour cela un mouvement très fort dans Paris. Y crois-tu ? Pour moi, je n’en crois rien, je crois que du bruit, mais sans résultat. Voilà ma profession de fois. Au reste tout est aujourd’hui d’un calme parfait. La journée d’hier s’est passée de même, je crois que celle-ci l’imitera ».
Dans les jours précédents le 10 août 1792, Mme Elisabeth ne laisse paraître aucune crainte ; néanmoins elle est en proie aux plus vives alarmes. Elle a peur pour son frère, sa belle-sœur et les enfants.
Quelques jours avant, Mme Elisabeth dit au comte de Montmorin que l’insurrection annoncé pour le 10 août n’aurait pas lieu attendu que Santerre, commandant général de la garde nationale, et Pétion, maire de Paris, s’y étaient engagés, ayant reçu 750 000 pour l’empêcher.
Le 9 août 1792, la chaleur étant excessive, Mme Elisabeth ne peut faire sa promenade, l’après-midi, dans le jardin.
Au 10 août 1792, la cassette de Mme Elisabeth contient 3 006 livres.
En avril 1792, Mesdames essaye, à nouveau, de décider Mme Elisabeth à venir les retrouver à Rome. L’abbé de Lubersac, aumônier ordinaire de Mme Victoire, écrit dans ce sens à Mme Elisabeth dont il a la confiance.
A la fin d’une lettre datée du 18 avril 1792, Mme Elisabeth mentionne que le Roi, son frère, a choisi le comte de Fleurieu, l’ancien ministre de la marine, pour gouverneur du prince royal.
Pour le mois de mai 1792, Mme Elisabeth a dépensé 600 livres pour ses aumônes.
Le 20 juin 1792, M. de Saint-Pardoux, écuyer de main de Mme Elisabeth, détrompe le peuple, qui vient d’envahir les Tuileries, que la princesse n’est pas Marie Antoinette.
Le 5 août 1792, Mme Elisabeth affirme à la Cour que l’insurrection n’aura pas lieu. MM Santerre et Pétion se seraient laissés acheter pour 75 000 livres, et M. Danton pour 30 000 livres.
Le 8 août 1792, Mme Elisabeth écrit, pour la dernière fois, à son amie d’enfance la marquise de Raigecourt :
« On dit que le Roi va déloger d’ici, un peu de force, pour se rendre à l’Hôtel de Ville. On dit qu’il y aura pour cela un mouvement très fort dans Paris. Y crois-tu ? Pour moi, je n’en crois rien, je crois que du bruit, mais sans résultat. Voilà ma profession de fois. Au reste tout est aujourd’hui d’un calme parfait. La journée d’hier s’est passée de même, je crois que celle-ci l’imitera ».
Dans les jours précédents le 10 août 1792, Mme Elisabeth ne laisse paraître aucune crainte ; néanmoins elle est en proie aux plus vives alarmes. Elle a peur pour son frère, sa belle-sœur et les enfants.
Quelques jours avant, Mme Elisabeth dit au comte de Montmorin que l’insurrection annoncé pour le 10 août n’aurait pas lieu attendu que Santerre, commandant général de la garde nationale, et Pétion, maire de Paris, s’y étaient engagés, ayant reçu 750 000 pour l’empêcher.
Le 9 août 1792, la chaleur étant excessive, Mme Elisabeth ne peut faire sa promenade, l’après-midi, dans le jardin.
Au 10 août 1792, la cassette de Mme Elisabeth contient 3 006 livres.
Maison de Mme Elisabeth
Louis XVI annonce qu’il va enfin s’occuper de la formation de la Maison de Mme Elisabeth, sa sœur. Ayant atteint l’âge de 26 ans, le 3 mai 1790, il est temps qu’elle jouisse de la liberté et de l’aisance qu’elle mérite à tant d’égard ; ce qui est conforme aux usages.
Le montant de la dépense de la future Maison de Mme Elisabeth est porté à 800 000 livres :
- Comptant : 72 000
- Chambre, chapelle… : 20 000
- Administration de sa Maison : 20 000
- Bouche, appointement, fournitures… : 350 000
- Dépenses diverses : 38 000
Le montant de la dépense de la future Maison de Mme Elisabeth est porté à 800 000 livres :
- Comptant : 72 000
- Chambre, chapelle… : 20 000
- Administration de sa Maison : 20 000
- Bouche, appointement, fournitures… : 350 000
- Dépenses diverses : 38 000
Depuis qu’il a été attaché au service de Mme Elisabeth, comme écuyer de main depuis le 6 janvier 1780, le vicomte François Emmanuel du Bouquet de Saint-Pardoux lui prouva, à maintes reprises, sa fidélité surtout dans les moments difficiles. Elle l’honora de sa protection et de sa confiance. M. de Saint-Pardoux restera à son service jusqu’au 10 août 1792, et l’accompagna aussi longtemps qu’il le put au couvent des feuillants. Il a fait partie du dernier carré de fidèles présent dans ces ultimes moments avant le transfert au Temple. Dans la liste établie par Louis XVI, il y est mentionné pour continuer son service auprès de Mme Elisabeth, mais comme les autres figurant sur cette liste, il n’eut pas l’autorisation de la suivre.