Vie de cour pour le mois de juillet 1790
Jeudi 1er juillet 1790
Le service des petits appartements du Roi, dirigé par M. Thierry de Ville d’Avray depuis 1776 et qui avait vu le jour sous Louis XV, est supprimé. Les 27 employés sont remerciés.
Vendredi 2 juillet 1790
M. Lefèvre de Luberque, garde du corps du Roi dans la compagnie de Noailles, reçoit la croix de Saint-Louis, suite à sa blessure reçue lors des journées des 5 et 6 octobre 1789. Il émigrera le 5 septembre 1790.
Samedi 3 juillet 1790
Tôt le matin, le comte de Mirabeau rencontre, Marie Antoinette, dans les jardins de Saint-Cloud.
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La duchesse de Devonshire et la comtesse de Cardisle vont, au château de Saint-Cloud, visiter Marie Antoinette.
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Dimanche 4 juillet 1790
La Cour est de retour au château des Tuileries. Marie Antoinette y tient le jeu.
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La comtesse de Gabriac et la marquise de Laval sont présentées au Roi et à la Famille Royale.
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Lundi 5 juillet 1790
Rose Bertin, marchande de modes, livre, sa dernière robe de présentation, à la vicomtesse de Preissac, qui sera présentée dans les jours qui suivent.
Mercredi 7 juillet 1790
Dans sa lettre, Marie Antoinette fait part, à son frère l’Empereur Léopold II, de sa rencontre avec le comte de Mirabeau.
Pour le quartier de juillet 1790, Louis XVI donne 300 livres de pension et 27 058 livres de gratifications.
Nuit du samedi 10 au dimanche 11 juillet 1790
Le duc d’Orléans avait pris congés, le 3 juillet, du Roi d’Angleterre. Il est arrivé à Paris dans la nuit. Le duc d’Orléans revient en France sans la permission du Roi, et invoque que sa qualité de député lui impose le devoir d’assister à la fédération.
Dimanche 11 juillet 1790
Avant d’aller à l’Assemblée nationale, le duc d’Orléans va rendre ses respects au Roi et à la Reine. Marie Antoinette ne lui a adressé que deux paroles. Louis XVI lui dit avec bonté : « Venez, Monsieur, vous apprendrez à être bon français. »
Louis XVI passe en revue les 2ème, 4ème et 6ème divisions de la garde nationale. Marie Antoinette, M. le Dauphin et Madame Royale s’y trouvent. Le concours des députés des provinces à la fédération a été très nombreuses, et tous ont reçu le plus flatteur accueil du Roi et de la Reine.
Lundi 12 juillet 1790
Une députation des gardes nationales de Tours, accompagnée des députés de Touraine à l’Assemblée nationale, a offert au Roi un anneau qui avait été porté par Henri IV, et qui fut donné par ce dernier aux bénédictins de Marmoutiers, près de Tours, en mémoire des services signalés des fidèles tourangeaux. Le Roi, en recevant cet anneau des mains du commandant de la garde nationale de Tours, dit : « Je suis très sensible, Messieurs, aux sentiments que vous me témoignez ; je porterai cet anneau le jour de la confédération, avec grand plaisir. »
Louis XVI et Marie Antoinette dînent dans la Galerie de Diane.
Mardi 13 juillet 1790
Réception des fédérés, à 16h30, par Louis XVI dans le vestibule du château des Tuileries.
La députation des gardes nationales de toute la France est présentée, à Louis XVI, par le marquis de La Fayette. Louis XVI ayant désiré connaître plus particulièrement, et faire la revue des différentes gardes nationales et volontaires qui se sont rendus à Paris pour la fédération. Les troupes se sont assemblées, à 15 heures, dans la place Louis XV et les Champs Elysées. Elles se sont rangées sous les chefs respectifs, suivant les différentes divisions dont elles sont composées. Elles sont entrées, dans le jardin des Tuileries, les unes après les autres. Elles empruntent la grande allée, puis passent sous le vestibule et sortent par la cour royale et le carrousel. Les commandants marchent à la tête de leurs troupes, et présentent au Roi, qui était sous le vestibule du château, à cause du mauvais temps., un état des officiers, gardes nationaux et volontaires qui sont sous leurs ordres, avec désignation des départements, districts et cantons auxquels ils appartiennent. |
Louis XVI passe en revue, dans la plaine des Sablons, les divers détachements des troupes de ligne, des gardes nationales et de la Maison du Roi. Il leur témoigne à tous sa satisfaction et les sentiments de bonté qui le caractérise.
M. Necker s’étant trouvé à la revue que faisait le Roi des troupes nationales et de ligne, des voix se sont écriés « Va dans ton cabinet, travailler à faire tes comptes ou tes contes. »
Louis XVI et Marie Antoinette dînent dans la Galerie de Diane.
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Mercredi 14 juillet 1790
Vendredi 16 juillet 1790
Le marquis de Cordon, ambassadeur du Roi de Sardaigne, se sentant menacer, quitte Paris, mais sans, au préalable, en avoir demandé officiellement ses passeports. C’est son secrétaire qui reste comme chargé d’affaires. Celui-ci ne partira qu’en septembre 1792, lorsque l’occupation de la Savoie par les troupes françaises amène une rupture complète entre les deux pays.
Samedi 17 juillet 1790
Louis XVI passe une revue générale des gardes nationales de France. La ligne s’étend depuis l’extrémité des Champs Elysées au pont de Neuilly. Le Roi s’arrête un instant auprès de chaque chef de corps, et lui adresse les paroles les plus obligeantes. Cette journée se termine par des réjouissances publiques, par des bals et des illuminations.
Dimanche 18 juillet 1790
Louis XVI et Marie Antoinette dînent dans la Galerie de Diane
Lundi 19 juillet 1790
Louis XVI, désirant voir encore les députés de la fédération, les passent à nouveau en revue. Il est à cheval, ainsi que Monsieur. La Reine, M. le Dauphin, et Madame Royale les accompagnent dans la même voiture. Les troupes s’étendent depuis les Champs Elysées jusqu’au pont de Neuilly. Leurs Majestés sont satisfaites, et l’ont témoigné, à plusieurs reprises, aux députés.
Louis XVI dîne à 16 heures.
Louis XVI dîne à 16 heures.
Mercredi 21 juillet 1790
La Cour retourne à Saint-Cloud.
Dimanche 25 juillet 1790
La Cour revient à Paris, et en repart le jour même pour Saint-Cloud.
Jeudi 29 juillet 1790
Louis XVI a une fluxion.
Mesdames, qui résident au château de Bellevue, viennent dîner au château de Saint-Cloud.
Mesdames, qui résident au château de Bellevue, viennent dîner au château de Saint-Cloud.
Mgr de Sabran, évêque-duc de Laon, et premier aumônier de la Reine, et le marquis de Laqueille, déposent un projet d’évasion préparé, au sein du club « le Salon Français », entre les mains de Madame Elisabeth, qui le goûta fort et le remit à son frère.
Ce projet avait été conçu par le chevalier des Pomelles, M. de Jarjayes et le marquis de Chaponay. Le projet consistait qu’au cours d’une chasse à Fontainebleau, on gagnerait Autun où la Reine pourrait rejoindre son mari, et se diriger avec lui et sa sœur vers le Lyonnais.
Le Roi, tout d’abord, semble s’y rallier, mais quelques jours après, ce n’était plus le cas.
Le club « le Salon Français » se compose de 600 sociétaires issus de la noblesse de Cour et de la ville de Paris. Ce club a des attaches avec le comte de Vaudreuil, qui a émigré avec M. le comte d’Artois ; et n’a peu d’influence.
Les membres se dispersent après l’épisode de Varennes.
Ce projet avait été conçu par le chevalier des Pomelles, M. de Jarjayes et le marquis de Chaponay. Le projet consistait qu’au cours d’une chasse à Fontainebleau, on gagnerait Autun où la Reine pourrait rejoindre son mari, et se diriger avec lui et sa sœur vers le Lyonnais.
Le Roi, tout d’abord, semble s’y rallier, mais quelques jours après, ce n’était plus le cas.
Le club « le Salon Français » se compose de 600 sociétaires issus de la noblesse de Cour et de la ville de Paris. Ce club a des attaches avec le comte de Vaudreuil, qui a émigré avec M. le comte d’Artois ; et n’a peu d’influence.
Les membres se dispersent après l’épisode de Varennes.
Fin juillet, Louis XVI reçoit, à son Lever, deux députations : l’une de la marine marchande, et l’autre des gardes nationaux de Bourg en Bresse.
Le prince de Conti a mis à bas sa livrée ; ses voitures n’ont plus à offrir que des panneaux unis.
M. Emmanuel de Las Cases, lieutenant des vaisseaux du Roi, est présenté à Leurs Majestés et à la Famille Royale.