DU 11 AU 31 AOÜT 1792
Samedi 11 août 1792
A 1 heure, Louis XVI et sa famille se rendent aux Feuillants où des chambres ont été préparées. Des commissaires de l’Assemblée nationale et un détachement de la garde nationale les accompagnent.
Toutes les chambres sont contigües : la première sert d’antichambre où veillent 5 gentilshommes qui ne veulent pas quitter le Roi (M. de Briges, le prince de Poix, le duc de Choiseul, le baron de Goguelat, M. de Saint-Pardoux et le baron d’Aubier) ; le Roi se trouve dans la seconde ; la Reine et les enfants dans la troisième ; Mme Elisabeth, la princesse de Lamballe et la marquise de Tourzel dans la dernière.
Pour dormir, Louis XVI a une serviette qui lui tient de bonnet de nuit, et à demi habillé. Le baron d’Aubier et la marquise de Tourzel dorment au pied du lit de Louis XVI.
Madame Elisabeth, la princesse de Lamballe et la marquise de Tourzel dorment sur des matelas à même le sol.
Mme Mertins, première femme de chambre de la princesse de Lamballe, qui avait sa confiance absolue, parvint à entrer à l’Assemblée nationale, par l’appartement de M. de Villemotte. Elle coucha dans la même chambre que la princesse de Lamballe, à ses pieds.
Toutes les chambres sont contigües : la première sert d’antichambre où veillent 5 gentilshommes qui ne veulent pas quitter le Roi (M. de Briges, le prince de Poix, le duc de Choiseul, le baron de Goguelat, M. de Saint-Pardoux et le baron d’Aubier) ; le Roi se trouve dans la seconde ; la Reine et les enfants dans la troisième ; Mme Elisabeth, la princesse de Lamballe et la marquise de Tourzel dans la dernière.
Pour dormir, Louis XVI a une serviette qui lui tient de bonnet de nuit, et à demi habillé. Le baron d’Aubier et la marquise de Tourzel dorment au pied du lit de Louis XVI.
Madame Elisabeth, la princesse de Lamballe et la marquise de Tourzel dorment sur des matelas à même le sol.
Mme Mertins, première femme de chambre de la princesse de Lamballe, qui avait sa confiance absolue, parvint à entrer à l’Assemblée nationale, par l’appartement de M. de Villemotte. Elle coucha dans la même chambre que la princesse de Lamballe, à ses pieds.
Avant d’être arrêté, M. Dejoly, dernier ministre de la justice de Louis XVI, écrit au président de l’Assemblée nationale :
« Monsieur le président, Je vous prie de vouloir annoncer à l’Assemblée nationale qu’en exécution du décret rendu hier, j’ai fait apposer le sceau de l’Etat, expédier et envoyer aux corps administratifs et judiciaires tous les décrets qui ont été rendus dans cette journée. Mon successeur est nommé ; j’aurais désiré pouvoir lui remettre moi-même les sceaux ; mais le département ayant, en conformité aux ordres de l’Assemblée nationale, apposé le scellé sur le cabinet où ils sont, je crois monsieur le président, ne pouvoir mieux faire que vous adressez directement les clefs de l’armoire et du coffre dans lesquels ils sont renfermés. Je suis avec un profond respect… Dejoly Paris, le 11 août, l’an IV de la liberté, à une heure du matin » |
Au matin, M. Hue, premier valet de chambre du prince royal, arrive à rejoindre le Roi aux Feuillants.
Les six derniers ministres de Louis XVI sont arrêtés. Conformément au décret, de la veille, de l’Assemblée nationale, qui l’a mis état en accusation, le marquis d’Abancourt sera arrêté le soir, et conduit à la prison de la Force. M. Berthier, l’un de ses premiers commis, a également été arrêté.
Louis XVI et sa famille retournent, à 10 heures, dans la loge du logographe. Le soir, ils retournent aux Feuillants. Il espère y goûter un peu de repos et conserver avec lui les cinq gentilshommes qui l’avaient accompagné. Mais la garde est changée par des hommes jaloux et méchants. Le Roi passe, avec sa famille, dans la salle où l’on a préparé le souper. Ils sont servis, pour la dernière fois, par les cinq gentilshommes. La séparation prochaine rend ce repas triste et funèbre, car Louis XVI a appris qu’un décret ordonne de les faire arrêter. Louis XVI ne mange pas mais le prolonge autant qu’il le peut. Il ordonne aux cinq gentilshommes de le quitter, et leur fait embrasser ses enfants. Pendant ce temps, la garde monte pour se saisir d’eux mais ils arrivent à s’échapper par un escalier dérobé.
A partir de ce jour et jusqu’au départ le 13 août, on fait venir les repas d’un traiteur du voisinage.
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La Famille Royale se trouve sans vêtements de rechange. M. Pascal, officier des cent suisses, qui a une corpulence à celle de Louis XVI, lui offre des vêtements ; la duchesse de Gramont du linge de corps à Marie Antoinette ; la comtesse Gover-Sutherland, épouse de l’ambassadeur d’Angleterre, des vêtements pour le prince royal.
Louis XVI apprenant l’envoi de linges que la duchesse de Gramont, sœur du feu duc de Choiseul, venait de faire à la Reine, lui écrit le billet suivant, qui indique que la duchesse de Gramont ne bornait pas ses offres à celle de quelques vêtements : « A sein de l’Assemblée nationale, le 11 août. Nous acceptons, Madame, vos offres généreuses, l’horreur de notre position nous en fait sentir tout le prix, nous ne pourrons jamais reconnaître tant de loyauté que par la durée de nos plus tendres sentiments. Louis. » |
Au moment de quitter le Roi, M. d’Aubier, ancien gentilhomme ordinaire, lui offre 50 louis qui était tout ce dont il pouvait disposer. Comme c’était son emploi comme gentilhomme ordinaire de la chambre de porter des nouvelles et autres commissions, il est chargé, par Louis XVI, d’informer Monsieur, M. le comte d’Artois et le Roi de Prusse des évènements du 10 août et des conséquences.
Mme Campan et Mme Auguié parviennent à approcher la Reine, ainsi que d’autres femmes de chambre de la Reine.
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Le marquis de Dreux-Brézé, ancien Grand Maître des Cérémonies, est renvoyé, non sans avoir protesté son attachement au Roi et à la Famille Royale.
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M. de Chamilly, premier valet de chambre du Roi, qui avait pu rejoindre Louis XVI aux Feuillants, va prendre l’habitude, pendant son séjour aux Feuillants, à dormir au pied du lit du Roi. Sa charge l’y autorisait, mais aussi il voulait prévenir de toute agression contre Louis XVI.
A 21h30, Louis XVI et sa famille se retirent à nouveau aux Feuillants, après avoir passé la journée dans la loge du logographe.
Tous les ambassadeurs quittent Paris ce jour et les jours suivants.
Dans la nuit, la foule s’assemble sur les Champs Elysées car on avait fait courir le bruit d’une nouvelle fuite du Roi et de la Famille Royale.
Toutes les statues des Rois sont renversées.
Apprenant la chute de sa monarchie depuis sa prison d’Orléans, le duc de Brissac comprend que sa fin est proche. Il rédige son testament : il institue sa fille comme légataire universelle, lui recommande « aussi ardemment une personne qui m’est chère et que les malheurs du temps pourraient mettre dans la plus grande détresse ».
Il ajoute un codicille à son testament en faveur de la comtesse du Barry
« Je donne et lègue à Madame du Barry, de Louveciennes, outre et par-dessus ce que je lui dois, l’usufruit d’une terre en Poitou, une rente annuelle et viagère de 24 000 frs ou bien une somme de 300 000 frs une fois payé en argent, le tout à son choix. Je la prie d’accepter ce faible gage de mes sentiments plus redevable que j’ai été t la cause involontaire de la perte de ses diamants. »
Le duc de Brissac a incité très fortement la comtesse du Barry à passer la nuit à Paris, la nuit où le vol avait eu lieu à Louveciennes.
Il ajoute un codicille à son testament en faveur de la comtesse du Barry
« Je donne et lègue à Madame du Barry, de Louveciennes, outre et par-dessus ce que je lui dois, l’usufruit d’une terre en Poitou, une rente annuelle et viagère de 24 000 frs ou bien une somme de 300 000 frs une fois payé en argent, le tout à son choix. Je la prie d’accepter ce faible gage de mes sentiments plus redevable que j’ai été t la cause involontaire de la perte de ses diamants. »
Le duc de Brissac a incité très fortement la comtesse du Barry à passer la nuit à Paris, la nuit où le vol avait eu lieu à Louveciennes.
Liste des personnes pour le service du Roi et de sa famille écrite par M. Hue à la demande de Louis XVI
- Pour le service de la personne du Roi
- M. de Fresnes, écuyer de main
- M. de Chamilly, premier valet de chambre
- M. Bligny, valet de Chambre
- M. Testard, garçon de chambre
- Pour le service de la Reine et de Madame Royale
- Mme Thibaud, première femme de chambre
- Mme Auguié, femme de chambre ordinaire
- Mme Basire, femme de chambre ordinaire
- Pour le service de M. le Dauphin
- Mme Saint-Brice
- M. Hue
- Pour le service de Madame Elisabeth
- M. de Saint-Pardoux, écuyer de la main
- Mme Navarre, première femme de chambre
Dimanche 12 août 1792
Le Roi et sa famille retourne dans la loge du logographe, pour y passer une nouvelle journée.
Louis XVI remet 5 clés de ses appartements à M. Thierry de Ville d’Avray, premier valet de sa chambre et commissaire général du garde meuble de la Couronne.
C’est la dernière fois qu’ils se voient. M. Thierry de Ville d’Avray avait servi Louis XVI depuis ses plus jeunes années.
C’est la dernière fois qu’ils se voient. M. Thierry de Ville d’Avray avait servi Louis XVI depuis ses plus jeunes années.
Sa garde-robe ayant été pillée, Marie Antoinette passe commande à Mme Eloffe, marchande de modes, diverses fournitures.
La princesse de Lamballe envoie, de l’Assemblée nationale où elle se trouve avec le Roi et la Famille Royale, une lettre au duc de Penthièvre qui se trouve au château de Bizy.
L’abbé Hébert, confesseur du Roi, est arrêté, et enfermé à la prison des carmes.
Lundi 13 août 1792
Louis XVI et sa famille n’assistent pas à la séance de l’Assemblée nationale dans la loge du logographe.
Le marquis de Tourzel, Grand Prévôt de France, demande au Roi de le suivre au Temple. Redoutant la fureur du peuple, Louis XVI lui ordonne de le quitter. Il lui remet une mèche de cheveux qu’on vient de lui couper, et lui exprime le désir de le revoir dans des temps plus heureux. Louis XVI l’embrasse ainsi que toute la Famille Royale.
Le marquis de Tourzel vient, à 8 heures, chez la duchesse de La Vallière, où se trouve sa petite-fille, la princesse de Tarente, et sa sœur Pauline de Tourzel depuis le 10 août.
Il annonce à sa sœur que Marie Antoinette avait demandé à leur mère qu’elle les rejoigne, et Louis XVI en avait obtenu la permission de M. Pétion, maire de Paris.
Il venait donc la chercher pour la mener aux Feuillants ; elle y arrive à 9 heures.
Le marquis de Tourzel vient, à 8 heures, chez la duchesse de La Vallière, où se trouve sa petite-fille, la princesse de Tarente, et sa sœur Pauline de Tourzel depuis le 10 août.
Il annonce à sa sœur que Marie Antoinette avait demandé à leur mère qu’elle les rejoigne, et Louis XVI en avait obtenu la permission de M. Pétion, maire de Paris.
Il venait donc la chercher pour la mener aux Feuillants ; elle y arrive à 9 heures.
Avant de partir, Mme Elisabeth emmène Pauline de Tourzel à l’écart, et lui dit qu’elle a, sur elle, une lettre de 8 pages. N’ayant rien pour la détruire, Pauline de Tourzel la déchire en morceaux, et les avale. Mme Elisabeth veut en faire de même, mais son cœur se soulève.
M. de Laporte, ancien intendant de la Liste civile, est arrêté au moment où la Famille Royale est conduite au Temple. Il est interrogé à l’Hôtel de Ville par M. Billaud Varenne puis transféré à l’Abbaye.
Le Roi, la Reine, la Famille Royale et les personnes chargés de leur service sont transférés au Temple. Ils quittent, les Feuillants, à 17 heures. Deux voitures attendaient. Pour les atteindre, il fallut traverser la foule amassée dans le vestibule et le jardin. Le cocher et les valets de pied sont habillés de gris.
Les gardes nationaux, qui sont stationnés sur le trajet, tiennent leurs fusils renversés. Le cortège met deux heures pour atteindre le Temple, plus particulièrement le palais du Grand Prieur. Le cortège est passé par la place des Victoires où la statue de Louis XIV a été renversée. Il est 19 heures, quand le cortège arrive au palais du Grand Prieur, qui est illuminé comme pour une fête. On fait visiter le palais au Roi et à la Famille Royale. Louis XVI fait la distribution des appartements. Ils ne savent pas, à ce moment, qu’ils iront couchés dans la petite tour. Un souper a été préparé. D’anciens serviteurs (Chrétien, Marchand et Turgis) ont réussi à se faire embaucher pour continuer à servir le Roi et sa famille. Louis XVI avait pu obtenir, pour son service et celui de sa famille, d’avoir Mmes Thibault, Bazire, Navarre et Saint-Brice, et MM de Chamilly et Hue. |
Des ordres ont été donnés pour arrêter M. de La Chesnaye et M. de Rulhiers.
A 12 heures, à l’Hôtel du ministre de la Justice, se tient la première séance du Conseil exécutif provisoire.
Seul M. Servan est absent, du fait qu’il se trouve, à ce moment-là, dans l’armée du Nord.
M. Grouvelle, secrétaire du Conseil, y prend aussi séance.
Ce Conseil sera supprimé le 1er avril 1794, et remplacé par douze commissions exécutives.
Seul M. Servan est absent, du fait qu’il se trouve, à ce moment-là, dans l’armée du Nord.
M. Grouvelle, secrétaire du Conseil, y prend aussi séance.
Ce Conseil sera supprimé le 1er avril 1794, et remplacé par douze commissions exécutives.
Mardi 14 août 1792
Louis XVI reçoit des lettres de l’étranger.
Le baron de Champlost, premier valet de chambre du Roi, et gouverneur du Louvre, est arrêté et incarcéré à la prison de l’Abbaye.
Plusieurs personnes appartenant de la Cour et du service de la Maison du Roi sont emprisonnées.
Plusieurs personnes appartenant de la Cour et du service de la Maison du Roi sont emprisonnées.
Des citoyens de la section Henri IV se présentent à la barre de l’Assemblée nationale, et instruisent celle-ci qu’ils ont renversé la statue du Roi dont la section porte le nom. Les vertus du Roi les avaient arrêtés quelques temps, mais il n’était pas roi constitutionnel. Dans le corps du cheval, ils ont trouvé l’acte de fondation de la statue, qu’ils déposent sur le bureau de l’Assemblée nationale.
Ils proposent que soit élevé à la place un piédestal qui portera les tables des droits de l’homme.
La section de Notre Dame demande la révocation de l’édit de Louis XIII portant création d’une procession pour célébrer la naissance de Louis XIV. Elle est décrétée.
Ils proposent que soit élevé à la place un piédestal qui portera les tables des droits de l’homme.
La section de Notre Dame demande la révocation de l’édit de Louis XIII portant création d’une procession pour célébrer la naissance de Louis XIV. Elle est décrétée.
Mercredi 15 août 1792
M. Thierry de Ville d’Avray, premier valet de chambre du Roi et commissaire général de la Maison du Roi pour le Garde Meuble, est arrêté.
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Marie Antoinette passe une nouvelle commande auprès de Mme Eloffe, marchande de modes.
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Jeudi 16 août 1792
Le marquis de Montmorin Saint-Hérem, gouverneur du château de Fontainebleau et colonel du régiment de Flandre, est arrêté sur ordre du comité de police et incarcéré à la prison de l’Abbaye.
Le marquis de Sombreuil, gouverneur des Invalides, est arrêté et enfermé à la prison de l’Abbaye.
Le marquis de Sombreuil, gouverneur des Invalides, est arrêté et enfermé à la prison de l’Abbaye.
La commune vient d’arrêter que sur les débris de la statue de Louis XIV, place Vendôme, on élèvera une pyramide où seront inscrits les noms des citoyens morts le 10 août. Cette statue avait été dressée le 10 août 1692 et le 10 août 1792 l’a vu tomber.
La section de la Bibliothèque a cassé le bataillon des Filles Saint-Thomas. La conduite du comandant sera examinée.
Dorénavant la place des Victoires s’appellera la place de la Victoire Nationale ; la section Louis XIV prend le nom de section du Mail, et celle du Théâtre français celui de section de Marseille.
La section de la Bibliothèque a cassé le bataillon des Filles Saint-Thomas. La conduite du comandant sera examinée.
Dorénavant la place des Victoires s’appellera la place de la Victoire Nationale ; la section Louis XIV prend le nom de section du Mail, et celle du Théâtre français celui de section de Marseille.
Vendredi 17 août 1792
Outre la garde extérieure du Roi, sa garde intérieure sera composée journellement de 50 hommes, qui, pendant 24 heures, ne pourront pas en sortir, et seront nourris aux frais de l’Etat. Chaque bataillon nommera 25 hommes, qui s’engageront à ce service particulier.
Dans une lettre datée du 17 août 1792, M. Pitt, Chancelier de l’Echiquier, demande de la part du Roi Georges III, à l’ambassadeur de Grande Bretagne à Paris, George Leveson-Gower, de revenir à Londres après avoir obtenu les passeports nécessaires. Ce rappel est le fait des événements du 10 août 1792, et aux faits que les Lettres de créances qui l’accréditaient auprès de la Cour de France et présentées à Louis XVI ne sont plus valables.
Pendant ce laps de temps, M. Pitt demande, dans les discussions qu’il pourrait avoir, à l’ambassadeur de respecter les principes de neutralités.
George Levesson-Gower était en poste depuis le 20 juin 1790, date de son arrivée à Paris.
Pendant ce laps de temps, M. Pitt demande, dans les discussions qu’il pourrait avoir, à l’ambassadeur de respecter les principes de neutralités.
George Levesson-Gower était en poste depuis le 20 juin 1790, date de son arrivée à Paris.
Dimanche 19 août 1792
Marie Antoinette passe une nouvelle et dernière commande auprès de Mme Eloffe, marchande de modes.
Les personnes attachées au service de la Famille Royale ont été soupçonnées, d’autres disent convaincues, d’avoir tentés tous les moyens pour entretenir une correspondance. Les officiers municipaux, instruits qu’on avait déjà fait passer des lettres dans les plis d’une chemise, dans un ballon pour le prince royal, dans la pâte d’amande…ont amené Mmes Lamballe, Tourzel… à la maison commune d’où elles ont été transférées à La Force. Avant de sortir du Temple, elles ont baisé, en pleurant, les mains du Roi et de la Reine, témoignages de sensibilité qui ne permet que faire honneur à leur attachement. Elles ont toutes été amenées à la barre de la commune pour y être interrogées :
- Mme de Navarre, première femme de chambre de Mme Elisabteh
- Mme Bazire, femme de chambre de Madame Royale,
- Mme Thibault, première femme de chambre de la Reine,
- Mme de Saint-Brice, femme de chambre du prince royal,
- Marquis de Tourzel, gouvernante des Enfants de France,
- Mme de Navarre, première femme de chambre de Mme Elisabeth
- Mademoiselle Pauline de Tourzel,
- Marie Thérèse de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe,
- M. de Chamilly, premier valet de chambre du Roi,
- M. Hue, valet de chambre du prince royal
Lundi 20 août 1792
M. d’Ormesson n’est plus bibliothécaire du Roi ; sa place a été partagé entre MM de Champfort et Carra.
Décret de l’Assemblée nationale qui autorise les officiers, sous-officiers, et soldats servant dans les régiments suisses à rester au service de la France, avec leurs grades mais à charge pour eux de prêter le serment du 10 août
Décret de l’Assemblée nationale qui licencie les troupes suisses au service de la France.
Décret de l’Assemblée nationale qui licencie les troupes suisses au service de la France.
Le marquis de La Fayette et son état-major passent à l’étranger.
M. Hue revient, au Temple, à 9 heures, reprendre son service auprès de Louis XVI.
L’après-midi, M. Pétion, maire de Paris, envoie le couple Tison pour le gros ouvrage comme l’avait demandé, quelques jours plutôt, Louis XVI.
L’après-midi, M. Pétion, maire de Paris, envoie le couple Tison pour le gros ouvrage comme l’avait demandé, quelques jours plutôt, Louis XVI.
Mardi 21 août 1792
Installation de la guillotine place du Carrousel.
A compter de cette date jusqu’au 10 mars 1793, les exécutions auront lieu place du Carrousel, exception faite pour Louis XVI, le 21 janvier 1793 où la guillotine sera déménagée place de la révolution.
A compter de cette date jusqu’au 10 mars 1793, les exécutions auront lieu place du Carrousel, exception faite pour Louis XVI, le 21 janvier 1793 où la guillotine sera déménagée place de la révolution.
Louis Collenot d’Angremont, convaincu d’avoir débauché des révolutionnaires et enrôlé des activistes royalistes de concert avec la Cour quelques semaines avant le 10 août, a été condamné à mort. Il a la tête tranchée. Il était ci-devant secrétaire de l’administration de la garde nationale.
Après une séance de 30 heures, le jury l’ayant reconnu coupable, le tribunal criminel le condamne, à 16h, à la peine de mort. Il était défendu par Me Julienne, et il avait montré beaucoup de sang-froid pendant le débat. L’exécution a lieu aux flambeaux, à 21 heures, sur la place du Carrousel. Au moment, où il montait à l’échafaud, il y eut des claquements de mains. L’exécuteur montre la tête sanglante au peuple.
Dans ce premier procès, le tribunal criminel s’était soucié de la procédure : interroge le prévenu et les témoins.
Louis Collenot d’Angremont est le premier individu à avoir été guillotiné, en France, pour un motif politique.
Après une séance de 30 heures, le jury l’ayant reconnu coupable, le tribunal criminel le condamne, à 16h, à la peine de mort. Il était défendu par Me Julienne, et il avait montré beaucoup de sang-froid pendant le débat. L’exécution a lieu aux flambeaux, à 21 heures, sur la place du Carrousel. Au moment, où il montait à l’échafaud, il y eut des claquements de mains. L’exécuteur montre la tête sanglante au peuple.
Dans ce premier procès, le tribunal criminel s’était soucié de la procédure : interroge le prévenu et les témoins.
Louis Collenot d’Angremont est le premier individu à avoir été guillotiné, en France, pour un motif politique.
Mercredi 22 août 1792
M. de Lamoignon de Malesherbes, qui est en voyage en Suisse, apprend les évènements du 10 août et l’enfermement de la Famille Royale, et décide de reprendre la route de la France.
Entre 9 et 10 heures, M. de Laporte est amené devant les juges du tribunal criminel instauré le 17 août. Il entend l’acte d’accusation par lequel il est convaincu « d’avoir abusé des sommes immenses qui lui avaient été confié en les employant pour fomenter un germe de guerre civile, et amener par là le retour du despotisme », et aussi fait loger des officiers suisses aux Tuileries, placardé dans Paris des affiches hostiles aux jacobins, d’avoir fait bruler dans les fours de Sèvres les exemplaires des mémoires de Jeanne de La Motte.
M. de Laporte embarrasse le tribunal par la précision et la netteté de ses réponses.
Sa défense avait été assurée par Me Julienne.
La nuit était venue et M. de Laporte continuait d’employer la négative dans ses réponses. Le tribunal criminel ordonne qu’il serait posé des lumières auprès de M. de Laporte afin de voir les différentes impressions sur son visage en fonction des questions posées.
M. de Laporte embarrasse le tribunal par la précision et la netteté de ses réponses.
Sa défense avait été assurée par Me Julienne.
La nuit était venue et M. de Laporte continuait d’employer la négative dans ses réponses. Le tribunal criminel ordonne qu’il serait posé des lumières auprès de M. de Laporte afin de voir les différentes impressions sur son visage en fonction des questions posées.
Jeudi 23 août 1792
Après deux heures de délibérations, M. de Laporte est reconnu coupable, et le tribunal criminel le condamne à la peine de mort. Le jury avait été partagé mais avait fini par le reconnaître coupable. Son procès avait duré 40 heures.
En sortant de la salle, M. de Laporte se retourne vers le public et dit : « Citoyens, je proteste que je meurs innocent. Puisse l’effusion ramener la tranquillité du royaume, et l’assurer à jamais !... mais j’en doute. »
Vers 18 heures, il est conduit sur le lieu du supplice, assisté du curé de Saint-Eustache. M. de Laporte est exécuté aux flambeaux, place du Carrousel. Il s’était adressé au peuple « Citoyens, je meurs innocent, puisse mon sang rendre la paix à la patrie. »
Il avait montré beaucoup de calme et de fermeté jusqu’au moment de son supplice ; alors seulement il paru se troubler, mais bientôt, recueillant ses forces, il avait monté lui-même à l’échafaud, et reçu la mort avec courage.
Son corps est inhumé au cimetière Sainte-Marguerite (actuelle chapelle expiatoire).
La nouvelle de la mort de M. de Laporte affectera Louis XVI et Marie Antoinette.
En sortant de la salle, M. de Laporte se retourne vers le public et dit : « Citoyens, je proteste que je meurs innocent. Puisse l’effusion ramener la tranquillité du royaume, et l’assurer à jamais !... mais j’en doute. »
Vers 18 heures, il est conduit sur le lieu du supplice, assisté du curé de Saint-Eustache. M. de Laporte est exécuté aux flambeaux, place du Carrousel. Il s’était adressé au peuple « Citoyens, je meurs innocent, puisse mon sang rendre la paix à la patrie. »
Il avait montré beaucoup de calme et de fermeté jusqu’au moment de son supplice ; alors seulement il paru se troubler, mais bientôt, recueillant ses forces, il avait monté lui-même à l’échafaud, et reçu la mort avec courage.
Son corps est inhumé au cimetière Sainte-Marguerite (actuelle chapelle expiatoire).
La nouvelle de la mort de M. de Laporte affectera Louis XVI et Marie Antoinette.
Vendredi 24 août 1792
Le marquis de Maillardoz, lieutenant-colonel des gardes suisses, et son fils sont transférés de la prison de l’abbaye à la conciergerie.
Nuit du 24 au 25 août 1792
On retire, à Louis XVI, son épée qu’il avait pu garder jusqu’à ce jour, entre minuit et 1 heure.
Samedi 25 août 1792
Jour de la Saint-Louis, on chante le « Ca ira », près du Temple, à 7 heures.
Louis XVI reçoit une lettre de Mesdames. Ce sera la dernière lettre qu’il recevra.
Louis XVI et Marie Antoinette, dans la matinée, apprennent que le marquis de La Fayette a passé la frontière.
Louis XVI et Marie Antoinette, dans la matinée, apprennent que le marquis de La Fayette a passé la frontière.
Le soir, M. Manuel apporte, à Mme Elisabeth, une lettre de Mesdames : c’est la dernière que Louis XVI et la Famille Royale recevront de l’extérieur.
M. de La Chapelle, ancien premier commis de M. de Laporte, est interrogé dans son cabinet, par des commissaires de l’Assemblée nationale, nommés pour examiner les papiers de la Liste civile, sur le « Plan d’une Constitution libre et heureuse, selon la Justice, Raison et Sagesse ».
Ce plan lui avait été transmis, parmi d’autres papiers, par M. de Laporte, comme il le faisait quotidiennement afin qu’il puisse le garder dans ses bureaux.
Ce plan lui avait été transmis, parmi d’autres papiers, par M. de Laporte, comme il le faisait quotidiennement afin qu’il puisse le garder dans ses bureaux.
Sur les conclusions de M. Manuel, la commune insurrectionnelle arrête que la cloche d’argent du Palais, et celle de Saint-Germain l’Auxerrois, qui ont donné le signal de la Saint-Barthélemy, seront détruites.
Dimanche 26 août 1792
M. Cléry, ancien valet de chambre du prince royal, entre le soir, à 20 heures, au temple.
Il avait fait la demande, le 24 août, à M. Pétion, maire de Paris, de continuer à son service auprès du prince royal. M. Pétion donne son accord et en informe Louis XVI qui donne aussi son accord.
Il avait fait la demande, le 24 août, à M. Pétion, maire de Paris, de continuer à son service auprès du prince royal. M. Pétion donne son accord et en informe Louis XVI qui donne aussi son accord.
Mardi 28 août 1792
Cérémonie dans le jardin des Tuileries où une pyramide est élevée en mémoire des citoyens tués le 10 août.
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Le tribunal criminel débute le procès contre le comte Louis Victoire Luce de Montmorin Saint-Hérem, ancien gouverneur de Fontainebleau.
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Jeudi 30 août 1792
L’abbé Lenfant, ancien confesseur du Roi, est arrêté, et enfermé à la prison de l’Abbaye.
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M. Missilier, ancien contrôleur de la Bouche du Roi, est arrêté et incarcéré à la prison de l’Abbaye.
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Vendredi 31 août 1792
Le comte Louis Victoire Luce de Montmorin Saint-Hérem est acquitté par le tribunal criminel. Cet acquittement est mal perçu par le peuple. Pour calmer les esprits, on l’amène à la Conciergerie. M. Danton, ministre de la justice, demande la révision de son procès.
M. de Beaumarchais, qui avait été précédemment arrêté, est relâché. On dit qu’il a payé, 30 000 livres, à M. Manuel.
M. de Beaumarchais, qui avait été précédemment arrêté, est relâché. On dit qu’il a payé, 30 000 livres, à M. Manuel.