Fête de la Fédération du mercredi 14 juillet 1790
Mgr de Talleyrand, évêque d’Autun, et député à l’Assemblée nationale, dans un rapport qu’il avait rédigé au début de l’année 1790, avait conclu par la nécessité d’organiser une fédération générale de tout le Royaume.
A cette occasion, les représentants des provinces prêteront serment de fidélité à la Nation, à la Loi, à la constitution, et au Roi. Il suggère la date du 14 juillet comme date de cérémonie.
A cette occasion, les représentants des provinces prêteront serment de fidélité à la Nation, à la Loi, à la constitution, et au Roi. Il suggère la date du 14 juillet comme date de cérémonie.
Lors des travaux nécessaires au nivellement des terrains du Champ de Mars, beaucoup de dames vont travailler à la formation des talus ; la duchesse de Luynes y traîne une brouette en acajou.
Vie de cour dans les jours précédant la Fédération
Tous les fédérés, à leur arrivée, demandaient à être présentés au Roi.
Passant l’été au château de Saint-Cloud, Louis XVI et sa famille se réinstallent au château des Tuileries, quelques jours avant la fédération. Pour satisfaire les fédérés, Louis XVI et Marie Antoinette dînent, tous les jours, en public, dans la Galerie de Diane, au château des Tuileries.
M. le Dauphin, qui est trop jeune, n’y participe pas. Il mange, à ses heures particulières, dans sa chambre.
De même, M. le Dauphin descend chaque jour, à 15 heures, chez la marquise de Tourzel, Gouvernante des Enfants de France. On ouvre, alors, les fenêtres du salon donnant sur la galerie ouverte sur le jardin des Tuileries. Il se présente fréquemment au petit balcon qui était sur le perron de l’escalier.
Tous les jours à 17 heures, M. le Dauphin va, à 17 heures, dans son petit jardin, au bout du jardin des Tuileries. Les fédérés demandent à y entrer. Ce souhait leur est accordé, à condition, que seul un certain nombre y entre, dans cet espace réduit, pour ne pas trop incommodé le prince.
Tous les fédérés, à leur arrivée, demandaient à être présentés au Roi.
Passant l’été au château de Saint-Cloud, Louis XVI et sa famille se réinstallent au château des Tuileries, quelques jours avant la fédération. Pour satisfaire les fédérés, Louis XVI et Marie Antoinette dînent, tous les jours, en public, dans la Galerie de Diane, au château des Tuileries.
M. le Dauphin, qui est trop jeune, n’y participe pas. Il mange, à ses heures particulières, dans sa chambre.
De même, M. le Dauphin descend chaque jour, à 15 heures, chez la marquise de Tourzel, Gouvernante des Enfants de France. On ouvre, alors, les fenêtres du salon donnant sur la galerie ouverte sur le jardin des Tuileries. Il se présente fréquemment au petit balcon qui était sur le perron de l’escalier.
Tous les jours à 17 heures, M. le Dauphin va, à 17 heures, dans son petit jardin, au bout du jardin des Tuileries. Les fédérés demandent à y entrer. Ce souhait leur est accordé, à condition, que seul un certain nombre y entre, dans cet espace réduit, pour ne pas trop incommodé le prince.
Dimanche 4 juillet 1790
Décret concernant le serment à prêter par les députes à la fédération
L’Assemblée nationale décrète que les députés des gardes nationales et autres troupes qui viendront à Paris pour la cérémonie de la fédération générale, indiquée le 14 de ce mois, y prêteront le serment suivant :
« Nous jurons de rester à jamais fidèles à la Nation, à la Loi et au Roi ; de maintenir de tout notre pouvoir la constitution décrétée par l’Assemblée nationale et acceptée par le Roi ; de protéger, conformément aux Lois, la sûreté des personnes et des propriétés, la libre circulation des grains et subsistances dans l’intérieur du Royaume, et la perception des contributions publiques, sous quelques formes qu’elles eussent de demeurer unis à tous les français par les liens indissolubles de la fraternité. »
Décret concernant le serment à prêter par les députes à la fédération
L’Assemblée nationale décrète que les députés des gardes nationales et autres troupes qui viendront à Paris pour la cérémonie de la fédération générale, indiquée le 14 de ce mois, y prêteront le serment suivant :
« Nous jurons de rester à jamais fidèles à la Nation, à la Loi et au Roi ; de maintenir de tout notre pouvoir la constitution décrétée par l’Assemblée nationale et acceptée par le Roi ; de protéger, conformément aux Lois, la sûreté des personnes et des propriétés, la libre circulation des grains et subsistances dans l’intérieur du Royaume, et la perception des contributions publiques, sous quelques formes qu’elles eussent de demeurer unis à tous les français par les liens indissolubles de la fraternité. »
Vendredi 9 juillet 1790
Décret relatif au commandement des gardes nationales, a la place du roi et de l’Assemblée nationale, et au serment du roi, des gardes nationales et autres troupes, à la fédération
L’Assemblée nationale, après avoir entendu le rapport de son comité de constitution, a décrété et décrète ce qui suit :
Art. Ier : Le Roi sera prié de prendre le commandement des gardes nationales et des troupes envoyées à la fédération général du 14 juillet, et de nommer les officiers qui exerceront ce commandement en son nom et sous ces ordres.
Art. II : A la fédération du 14 juillet, le président de l’Assemblée nationale sera placé à la droite du Roi, et sans intermédiaire entre le Roi et lui.
Les députés seront placés immédiatement tant à la gauche du Roi qu’à la droite du président.
Le Roi sera prié de donner ses ordres pour que sa famille soit convenablement placée.
Art. III : Après le serment qui sera prête par les députés des gardes nationales et autres troupes du Royaume, le président de l’Assemblée nationale répétera le serment prêté le 4 février dernier ; après quoi les membres de l’Assemblée, debout et la main levée, prononceront ces mots : « je jure ».
Art. IV : Le serment que le Roi prononcera ensuite, sera conçu en ces termes : « Moi, Roi des Français, je jure à la Nation d’employer tout le pouvoir qui m’est délégué par la Loi constitutionnelle de l’Etat, à maintenir la constitution décrétée par l’Assemblée nationale, et acceptée par moi, et à faire exécuter les lois. »
L’Assemblée nationale décrète que, pendant la cérémonie, le Roi prendrait le commandement de la garde nationale et des troupes.
Mais, Louis XVI ne peut donner d’ordre directement aux gardes nationales, sans passer par les municipalités.
Un décret est pris pour y déroger.
Décret relatif au commandement des gardes nationales, a la place du roi et de l’Assemblée nationale, et au serment du roi, des gardes nationales et autres troupes, à la fédération
L’Assemblée nationale, après avoir entendu le rapport de son comité de constitution, a décrété et décrète ce qui suit :
Art. Ier : Le Roi sera prié de prendre le commandement des gardes nationales et des troupes envoyées à la fédération général du 14 juillet, et de nommer les officiers qui exerceront ce commandement en son nom et sous ces ordres.
Art. II : A la fédération du 14 juillet, le président de l’Assemblée nationale sera placé à la droite du Roi, et sans intermédiaire entre le Roi et lui.
Les députés seront placés immédiatement tant à la gauche du Roi qu’à la droite du président.
Le Roi sera prié de donner ses ordres pour que sa famille soit convenablement placée.
Art. III : Après le serment qui sera prête par les députés des gardes nationales et autres troupes du Royaume, le président de l’Assemblée nationale répétera le serment prêté le 4 février dernier ; après quoi les membres de l’Assemblée, debout et la main levée, prononceront ces mots : « je jure ».
Art. IV : Le serment que le Roi prononcera ensuite, sera conçu en ces termes : « Moi, Roi des Français, je jure à la Nation d’employer tout le pouvoir qui m’est délégué par la Loi constitutionnelle de l’Etat, à maintenir la constitution décrétée par l’Assemblée nationale, et acceptée par moi, et à faire exécuter les lois. »
L’Assemblée nationale décrète que, pendant la cérémonie, le Roi prendrait le commandement de la garde nationale et des troupes.
Mais, Louis XVI ne peut donner d’ordre directement aux gardes nationales, sans passer par les municipalités.
Un décret est pris pour y déroger.
Samedi 10 juillet 1790
Les représentants des gardes nationaux des départements, réunis, demandent à nouveau que le marquis La Fayette soit nommé commandant général de toutes les gardes nationales du Royaume. Il refuse à nouveau, mais accepte de présider leur assemblée.
Les représentants des gardes nationaux des départements, réunis, demandent à nouveau que le marquis La Fayette soit nommé commandant général de toutes les gardes nationales du Royaume. Il refuse à nouveau, mais accepte de présider leur assemblée.
Dimanche 11 juillet 1790
On enjoint les habitants de Paris de faire balayer le devant de leurs maisons le 13 juillet, entre 7 heures et 22 heures, de fermer leurs boutiques le 14 juillet, et d’illuminer, le soir, les fenêtres de leurs maisons.
Il n’y aura de troupes armées de fusils que celles qui seront de service.
Aucune voiture ne pourra se placer à la suite de celles qui conduiront Sa Majesté, la Famille Royale et leur cortège. Si un député de la fédération, ou autre personne invitée, se trouvait hors d’état de se rendre à pied au Champs de Mars, il leur sera donné, par le maire de Paris, un billet de permission de voiture et un cavalier d’ordonnance pour escorte jusqu’à l’Ecole Militaire.
Le marquis de La Fayette, commandant général de la garde nationale parisienne, déjà chargé par un décret de l’Assemblée nationale, sanctionné par Louis XVI, de veiller à la sûreté et à la tranquillité publique, remplira, sous les ordres du Roi, les fonctions de major général de la fédération, et en cette qualité, les ordres qu’il donnera, seront exécutés comme émanés de Sa Majesté elle-même.
Louis XVI a, pareillement, nommé major général en second de la fédération, pour le jour de la cérémonie, M. Gouvion, major général de la garde nationale parisienne.
Louis XVI commet le marquis de La Fayette pour prononcer le serment de la fédération, au nom de tous les députés des gardes nationales, et de ceux des troupes de ligne et de la marine, d’après la formule décrétée par l’Assemblée nationale, et acceptée par le Roi, et tous les députés lèveront la main.
Proclamation du Roi sur le décret de l’Assemblée nationale du 9 juillet 1790, relatif à la fédération du 14, au rang qu’occupera l’Assemblée nationale, et à la formule du serment du Roi, donnée à Paris le 11 juillet 1790
Vu par le Roi le décret dont la teneur suit :
Décret de l’Assemblée nationale du 9 juillet 1790
Art. 1er : Le Roi sera prié de prendre le commandement des gardes nationales, et des troupes envoyées à la fédération générale du 14 juillet, et de nommer les officiers qui exerceront le commandement, en son nom et sous ses ordres.
Art. 2 : A la fédération du 14 juillet, le président de l’Assemblée nationale sera placé à la droite du Roi, et sans intermédiaire entre le Roi et lui.
Les députés seront placés immédiatement à la gauche du Roi, qui à la droite du président.
Art. 3 : Après le serment qui sera prêté par les gares nationales, et autres troupes du Royaume, le président de l’Assemblée national répètera le serment prêté le 4 février dernier ; après quoi les membres de l’Assemblée, debout et la main levée, prononceront ces mots : je le jure.
Art. 4 : Le serment que le Roi prononcera ensuite sera conçu en ces termes : « Moi, Roi des Français, je jure à la Nation d’employer tout le pouvoir qui m’est délégué par la loi constitutionnelle de l’Etat, à maintenir la constitution décrétée par l’Assemblée nationale, et acceptée par moi, et de faire exécuter les Lois ».
Le Roi a accepté et accepte ledit décret, pour être exécuté suivant la forme te teneur.
Fait à Paris, le 11 juillet 1790
Signé : Louis
Et plus bas, par le Roi, Guignard.
On enjoint les habitants de Paris de faire balayer le devant de leurs maisons le 13 juillet, entre 7 heures et 22 heures, de fermer leurs boutiques le 14 juillet, et d’illuminer, le soir, les fenêtres de leurs maisons.
Il n’y aura de troupes armées de fusils que celles qui seront de service.
Aucune voiture ne pourra se placer à la suite de celles qui conduiront Sa Majesté, la Famille Royale et leur cortège. Si un député de la fédération, ou autre personne invitée, se trouvait hors d’état de se rendre à pied au Champs de Mars, il leur sera donné, par le maire de Paris, un billet de permission de voiture et un cavalier d’ordonnance pour escorte jusqu’à l’Ecole Militaire.
Le marquis de La Fayette, commandant général de la garde nationale parisienne, déjà chargé par un décret de l’Assemblée nationale, sanctionné par Louis XVI, de veiller à la sûreté et à la tranquillité publique, remplira, sous les ordres du Roi, les fonctions de major général de la fédération, et en cette qualité, les ordres qu’il donnera, seront exécutés comme émanés de Sa Majesté elle-même.
Louis XVI a, pareillement, nommé major général en second de la fédération, pour le jour de la cérémonie, M. Gouvion, major général de la garde nationale parisienne.
Louis XVI commet le marquis de La Fayette pour prononcer le serment de la fédération, au nom de tous les députés des gardes nationales, et de ceux des troupes de ligne et de la marine, d’après la formule décrétée par l’Assemblée nationale, et acceptée par le Roi, et tous les députés lèveront la main.
Proclamation du Roi sur le décret de l’Assemblée nationale du 9 juillet 1790, relatif à la fédération du 14, au rang qu’occupera l’Assemblée nationale, et à la formule du serment du Roi, donnée à Paris le 11 juillet 1790
Vu par le Roi le décret dont la teneur suit :
Décret de l’Assemblée nationale du 9 juillet 1790
Art. 1er : Le Roi sera prié de prendre le commandement des gardes nationales, et des troupes envoyées à la fédération générale du 14 juillet, et de nommer les officiers qui exerceront le commandement, en son nom et sous ses ordres.
Art. 2 : A la fédération du 14 juillet, le président de l’Assemblée nationale sera placé à la droite du Roi, et sans intermédiaire entre le Roi et lui.
Les députés seront placés immédiatement à la gauche du Roi, qui à la droite du président.
Art. 3 : Après le serment qui sera prêté par les gares nationales, et autres troupes du Royaume, le président de l’Assemblée national répètera le serment prêté le 4 février dernier ; après quoi les membres de l’Assemblée, debout et la main levée, prononceront ces mots : je le jure.
Art. 4 : Le serment que le Roi prononcera ensuite sera conçu en ces termes : « Moi, Roi des Français, je jure à la Nation d’employer tout le pouvoir qui m’est délégué par la loi constitutionnelle de l’Etat, à maintenir la constitution décrétée par l’Assemblée nationale, et acceptée par moi, et de faire exécuter les Lois ».
Le Roi a accepté et accepte ledit décret, pour être exécuté suivant la forme te teneur.
Fait à Paris, le 11 juillet 1790
Signé : Louis
Et plus bas, par le Roi, Guignard.
Mardi 13 juillet 1790
Proclamation du Roi, du 13 juillet 1790, concernant l’ordre à observer le 14 juillet, jour de la fédération générale.
Proclamation du maire de paris, du mardi 13 juillet 1790, sur l’entrée du Champ de Mars.
Proclamation du Roi, du 13 juillet 1790, concernant l’ordre à observer le 14 juillet, jour de la fédération générale.
Proclamation du maire de paris, du mardi 13 juillet 1790, sur l’entrée du Champ de Mars.
Mercredi 14 juillet 1790 - Fédération
A 5 heures, les cloches de Paris et une slave d’artillerie commencent cette journée.
Le rendez-vous général est, à 6 heures, sur le boulevard du Temple. La marche débutera sur le boulevard du Temple, puis empruntera la rue Saint-Denis, la rue de La ferronnerie, la rue Saint-Honoré, la Rue Royale, la place Louis XV, puis le quai jusqu’à Chaillot, le pont et enfin le Champs de Mars.
On entre librement au Champs de Mars, sauf pour les places réservées pour l’Assemblée nationale, les ambassadeurs et les étrangers invités, les corps, les députés des communes de France, et les volontaires des gardes nationales.
Le nombre de députés de l’armée de terre et de la marine est :
Le rendez-vous général est, à 6 heures, sur le boulevard du Temple. La marche débutera sur le boulevard du Temple, puis empruntera la rue Saint-Denis, la rue de La ferronnerie, la rue Saint-Honoré, la Rue Royale, la place Louis XV, puis le quai jusqu’à Chaillot, le pont et enfin le Champs de Mars.
On entre librement au Champs de Mars, sauf pour les places réservées pour l’Assemblée nationale, les ambassadeurs et les étrangers invités, les corps, les députés des communes de France, et les volontaires des gardes nationales.
Le nombre de députés de l’armée de terre et de la marine est :
- Armée de terre
- Infanterie et artillerie (654)
- Chasseurs légers (48)
- Troupes provinciales, gardes suisses et génie (39)
- Cavalerie (100)
- Hussards (24)
- Dragons (72)
- Chasseurs à cheval (48)
- Maréchaussée (20)
- Maison du Roi à cheval (24)
- Marine
- Département de Brest (54)
- Département de Toulon (33)
- Département de Rochefort (31)
- Département de l’Orient (8)
- Officiers généraux (5)
- Officiers d’administration (16)
- Etat-major des troupes des colonies (32)
- Compagnies marchandes (42)

A 9 heures, l’Assemblée nationale se réunit au lieu ordinaire de ses séances : tous les députés ont pris leurs places. La séance est présidée par le marquis de Bonnay.
Le maire e Paris, M. Bailly, fait prévenir, l’Assemblée nationale, que l’armée fédérative est en marche pour se rendre au Champs de Mars, et que des officiers municipaux viendront la chercher quand le cortège serait vis-à-vis du pont tournant. Les députés se placeront, alors, au milieu, de la colonne.
Au lieu d’attendre dans la salle du manège, l’Assemblée nationale décide de se rendre dans la grande allée, du jardin des Tuileries, pour suspendre le moins longtemps la marche de l’armée fédérative. Elle arrête aussi que ses membres marcheront 4 de front et sur deux lignes, ayant à leur tête, le président, suivi des secrétaires et précédés des huissiers de l’Assemblée nationale.
A 10 heures, un aide de camp du commandant général de la fédération, sous les ordres du Roi, est venu avertir l’Assemblée nationale, que la colonne passait devant les Feuillants, et serait bientôt au pont tournant. L’Assemblée nationale se met, alors, en marche, et se rend, dans l’ordre précédemment arrêté, par la grande allée du jardin des Tuileries, près du grand bassin.
Un autre aide de camps du marquis de La Fayette se rend auprès du marquis de Bonnay, et lui dit qu’il était envoyé pour rester auprès de lui, recevoir et faire exécuter ses ordres.
Peu après, le marquis de La Fayette vient, lui-même, avertir le marquis de Bonnay de l’arrivée de la colonne, et la municipalité de Paris, avec à sa tête M. Bailly, est venue inviter l’Assemblée nationale à se rendre à la place qui lui était destinée.
La colonne reprend alors sa marche pour le Champ de Mars.
Le maire e Paris, M. Bailly, fait prévenir, l’Assemblée nationale, que l’armée fédérative est en marche pour se rendre au Champs de Mars, et que des officiers municipaux viendront la chercher quand le cortège serait vis-à-vis du pont tournant. Les députés se placeront, alors, au milieu, de la colonne.
Au lieu d’attendre dans la salle du manège, l’Assemblée nationale décide de se rendre dans la grande allée, du jardin des Tuileries, pour suspendre le moins longtemps la marche de l’armée fédérative. Elle arrête aussi que ses membres marcheront 4 de front et sur deux lignes, ayant à leur tête, le président, suivi des secrétaires et précédés des huissiers de l’Assemblée nationale.
A 10 heures, un aide de camp du commandant général de la fédération, sous les ordres du Roi, est venu avertir l’Assemblée nationale, que la colonne passait devant les Feuillants, et serait bientôt au pont tournant. L’Assemblée nationale se met, alors, en marche, et se rend, dans l’ordre précédemment arrêté, par la grande allée du jardin des Tuileries, près du grand bassin.
Un autre aide de camps du marquis de La Fayette se rend auprès du marquis de Bonnay, et lui dit qu’il était envoyé pour rester auprès de lui, recevoir et faire exécuter ses ordres.
Peu après, le marquis de La Fayette vient, lui-même, avertir le marquis de Bonnay de l’arrivée de la colonne, et la municipalité de Paris, avec à sa tête M. Bailly, est venue inviter l’Assemblée nationale à se rendre à la place qui lui était destinée.
La colonne reprend alors sa marche pour le Champ de Mars.
Le duc d’Orléans, qui est parmi les députés de l’Assemblée nationale, doit s’apercevoir, au silence qui règne au tour e lui, depuis le départ de l’entrée du jardin des Tuileries jusqu’à l’arrivée du Champs de Mars, qu’il n’était pas populaire ce jour-là.
Au bruit des salves d’artilleries et aux acclamations du peuple, l’Assemblée nationale traverse le Champ de Mars pour aller occuper les places qui lui était destinée. Elle y accède par un escalier, construit en face de l’autel de la patrie. Les places sont en amphithéâtre, sous une galerie aux bâtiments de l’Ecole Militaire.
Le comte de Paroy est placé dans un des appartements de l’Ecole Militaire, près des pièces où était la Famille Royale. Il y retrouve le comte du Pujet et le marquis d’Allonville, tous deux sous-gouverneurs du feu Dauphin Louis-Joseph.
Le comte de Paroy est placé dans un des appartements de l’Ecole Militaire, près des pièces où était la Famille Royale. Il y retrouve le comte du Pujet et le marquis d’Allonville, tous deux sous-gouverneurs du feu Dauphin Louis-Joseph.
A 12 heures, Louis XVI et sa suite quittent le château des Tuileries pour se rendre au Champs de Mars. 68 personnes de la Cour forment le cortège.
Louis XVI porte un habit à la française, lilas et argent, avec une broderie très riche.
Marie Antoinette, par son coiffeur Léonard, porte des plumes et des rubans aux couleurs de la nation. Sa toilette provient des ateliers de Mme Eloff, marchande de mode.
M. le Dauphin porte un uniforme de garde nationale, ce qui touche les officiers venus accueillir la Famille Royale au bas de l’Ecole Militaire.
Louis XVI porte un habit à la française, lilas et argent, avec une broderie très riche.
Marie Antoinette, par son coiffeur Léonard, porte des plumes et des rubans aux couleurs de la nation. Sa toilette provient des ateliers de Mme Eloff, marchande de mode.
M. le Dauphin porte un uniforme de garde nationale, ce qui touche les officiers venus accueillir la Famille Royale au bas de l’Ecole Militaire.
A 15 heures, Louis XVI, avec sa suite, arrive par l’intérieur de l’Ecole Militaire. Un salon avait été pratiqué entre ce bâtiment et la tribune. Louis XVI y reste, avec sa famille, en attendant que le cortège de la fédération ait été entièrement introduit. Il paraît quelque fois à la Tribune destinée à la Reine. A chaque fois que le peuple l’aperçoit, c’étaient des cris de « vive le Roi ».
La ville de Paris avait eu le soin de faire préparer, un repas, pour le Roi, la Reine et la Famille Royale.
La ville de Paris avait eu le soin de faire préparer, un repas, pour le Roi, la Reine et la Famille Royale.
Les troupes des fédérés et les troupes de ligne se sont rangées sous les bannières, et Louis XVI se place, aux bruits des salves d’artilleries, des cris répétés de « vive le Roi », sur la plate-forme où se trouve son siège.
Au-dessus de la place du Roi, et dans la partie la plus élevée, il y a un cabinet destiné à recevoir la Reine, M. le Dauphin, la Famille Royale et leur suite. M. le Dauphin, Madame Royale et Mme Elisabeth s’assoient à côté d’elle.
Au milieu de la galerie, on avait construit une plate-forme sur laquelle était placé, au milieu, pour le Roi, un fauteuil du Trône, couvert de velours violet, semé de fleurs de lys d’or, avec un carreau pareil.
Pour le président de l’Assemblée nationale, à la même hauteur, sur le même degré et à 3 pieds à la droite du Roi, un autre fauteuil couvert de velours bleu azur, semé aussi de fleurs de lys d’or, avec un carreau semblable.
A la gauche du Roi, à pareille distance, sur la même hauteur, et sur la même ligne, sont des tabourets qui joignaient les banquettes dressées pour les députés. Ces tabourets sont occupés par les secrétaires et d’autres membres de l’Assemblée nationale, de manière que Louis XVI est placé au milieu d’eux, sans aucun intermédiaire, et sous le même pavillon.
Derrière le marquis de Bonnay nationale sont 4 huissiers de l’Assemblée nationale, revêtus de leurs décorations, et les 4 autres sont en avant sur les premières marchent.
Louis XVI a auprès de lui, comme il est d‘usage, deux Huissiers de la Chambre, avec leurs masses, placés devant les huissiers de l’Assemblée nationale. Quelques officiers de la Maison du Roi sont debout soit sur les premières marches soit derrière le Roi.
L’Oriflamme et les bannières se positionnent au tour de l’autel de la patrie.
A 15h30, la cérémonie débute.
Sur l’autel de la patrie, était un nombreux clergé. Les aubes sont relevées avec des rubans aux couleurs de la Nation. Les marches de l’autel sont couvertes de soldats. Mgr de Talleyrand, évêque d’Autun et officiant, célèbre la messe, et, après l’Office divin, il bénit l’Oriflamme et les bannières.
Au-dessus de la place du Roi, et dans la partie la plus élevée, il y a un cabinet destiné à recevoir la Reine, M. le Dauphin, la Famille Royale et leur suite. M. le Dauphin, Madame Royale et Mme Elisabeth s’assoient à côté d’elle.
Au milieu de la galerie, on avait construit une plate-forme sur laquelle était placé, au milieu, pour le Roi, un fauteuil du Trône, couvert de velours violet, semé de fleurs de lys d’or, avec un carreau pareil.
Pour le président de l’Assemblée nationale, à la même hauteur, sur le même degré et à 3 pieds à la droite du Roi, un autre fauteuil couvert de velours bleu azur, semé aussi de fleurs de lys d’or, avec un carreau semblable.
A la gauche du Roi, à pareille distance, sur la même hauteur, et sur la même ligne, sont des tabourets qui joignaient les banquettes dressées pour les députés. Ces tabourets sont occupés par les secrétaires et d’autres membres de l’Assemblée nationale, de manière que Louis XVI est placé au milieu d’eux, sans aucun intermédiaire, et sous le même pavillon.
Derrière le marquis de Bonnay nationale sont 4 huissiers de l’Assemblée nationale, revêtus de leurs décorations, et les 4 autres sont en avant sur les premières marchent.
Louis XVI a auprès de lui, comme il est d‘usage, deux Huissiers de la Chambre, avec leurs masses, placés devant les huissiers de l’Assemblée nationale. Quelques officiers de la Maison du Roi sont debout soit sur les premières marches soit derrière le Roi.
L’Oriflamme et les bannières se positionnent au tour de l’autel de la patrie.
A 15h30, la cérémonie débute.
Sur l’autel de la patrie, était un nombreux clergé. Les aubes sont relevées avec des rubans aux couleurs de la Nation. Les marches de l’autel sont couvertes de soldats. Mgr de Talleyrand, évêque d’Autun et officiant, célèbre la messe, et, après l’Office divin, il bénit l’Oriflamme et les bannières.

Le marquis de La Fayette vient prendre les ordres du Roi. Louis XVI lui remet la formule du serment, décrété par l’Assemblée nationale, pour les troupes de la fédération, puis le marquis de L Fayette se dirige vers l’autel de la patrie.
Le marquis de La Fayette monte vers l’autel, et on élèvera, en l’air, une petite flamme rouge au moment où il prêtera serment. Sur l’autel de la patrie, le marquis de La Fayette prononce le serment des gardes nationaux :
« Nous jurons d’être à jamais fidèles à la Nation, à la Loi et au Roi ; de maintenir de tout notre pouvoir à la constitution décrétée par l’Assemblée nationale et acceptée par le Roi ; de protéger, conformément aux lois, la sûreté des personnes et des copropriétés, la circulation des grains et des subsistances dans l’intérieur du Royaume ; la perception des contributions publiques sous quelques forme qu’elles existent ; de demeurer unis à tous les français par les liens indissolubles de la fraternité. »
Après ce serment, tous les députés des nationales et autres troupes du Royaume, se sont écriés : « je le jure ».
Après de nouvelles salves d’artilleries, et de nouveaux cris de « vive le Roi », le marquis de La Fayette remonte auprès du Roi et du président de l’Assemblée nationale.
Le marquis de La Fayette monte vers l’autel, et on élèvera, en l’air, une petite flamme rouge au moment où il prêtera serment. Sur l’autel de la patrie, le marquis de La Fayette prononce le serment des gardes nationaux :
« Nous jurons d’être à jamais fidèles à la Nation, à la Loi et au Roi ; de maintenir de tout notre pouvoir à la constitution décrétée par l’Assemblée nationale et acceptée par le Roi ; de protéger, conformément aux lois, la sûreté des personnes et des copropriétés, la circulation des grains et des subsistances dans l’intérieur du Royaume ; la perception des contributions publiques sous quelques forme qu’elles existent ; de demeurer unis à tous les français par les liens indissolubles de la fraternité. »
Après ce serment, tous les députés des nationales et autres troupes du Royaume, se sont écriés : « je le jure ».
Après de nouvelles salves d’artilleries, et de nouveaux cris de « vive le Roi », le marquis de La Fayette remonte auprès du Roi et du président de l’Assemblée nationale.

Il a été convenu qu’on ferait indiquer par un signal parti de l’autel de la patrie, et qui peut être vu également des batteries de canons, et de l’Assemblée nationale, le moment du serment qu’elle devait prononcer.
A l’instant du signal, le président de l’Assemblée nationale, le marquis de Bonnay, debout, ainsi que tous les députés, prononce le serment décrété le 4 février 1790 :
« Je jure d’être fidèle à la Nation, à la Loi et au Roi, et de maintenir de tout mon pouvoir la constitution décrétée par l’Assemblée nationale et acceptée par le Roi. »
Le bruit du canon et les mêmes acclamations ont accompagné ce second serment.
Après le serment du président de l’Assemblée nationale, chacun des députés prononce les mots « je le jure ».
A l’instant du signal, le président de l’Assemblée nationale, le marquis de Bonnay, debout, ainsi que tous les députés, prononce le serment décrété le 4 février 1790 :
« Je jure d’être fidèle à la Nation, à la Loi et au Roi, et de maintenir de tout mon pouvoir la constitution décrétée par l’Assemblée nationale et acceptée par le Roi. »
Le bruit du canon et les mêmes acclamations ont accompagné ce second serment.
Après le serment du président de l’Assemblée nationale, chacun des députés prononce les mots « je le jure ».
Ensuite, Louis XVI se lève et prononce, debout et à très haute voix, le serment décrété par l’Assemblée nationale et accepté par lui :
« Moi, Roi des Français, je jure d’employer tout le pouvoir qui m’est délégué par la loi constitutionnelle de l’Etat, à maintenir la constitution décrétée par l’Assemblée nationale et acceptée par moi, et à faire exécuter les lois. »
C’est au milieu d’un silence profond que l’Assemblée nationale et le peuple ont reçu le serment du Roi.
Quand Louis XVI eut prononcé les derniers mots de son serment, des acclamations éclatent et des cris de « vive le Roi ».
« Moi, Roi des Français, je jure d’employer tout le pouvoir qui m’est délégué par la loi constitutionnelle de l’Etat, à maintenir la constitution décrétée par l’Assemblée nationale et acceptée par moi, et à faire exécuter les lois. »
C’est au milieu d’un silence profond que l’Assemblée nationale et le peuple ont reçu le serment du Roi.
Quand Louis XVI eut prononcé les derniers mots de son serment, des acclamations éclatent et des cris de « vive le Roi ».
Marie Antoinette prend M. le Dauphin dans ses bras, et le présente à la foule. Elle dit « Voilà mon fils, il se réunit, ainsi que moi, dans les même sentiments ». On entend des cris de « vive le Roi, vive la Reine, vive M. le Dauphin ».
On chante ensuite un Te Deum au bruit de la Musique et des salves d’artillerie. La cérémonie se termine vers 17 heures. Lorsqu’il est fini, Louis XVI et Marie Antoinette se retirent au milieu des acclamations.
L’Assemblée nationale, dans le même ordre et au milieu du même cortège qu’à l’aller, retourne à son lieu de séance ordinaire des séances et se sépare.
Louis XVI et la Famille Royale sont reconduits au château des Tuileries au milieu des acclamations du peuple et des troupes. Revenus au château des Tuileries, Louis XVI et sa famille dînent à 19 heures.
La cérémonie finie vers 18 heures, les différents corps qui composent la fédération, se rendent au château de La Muette, où ils trouvent les rafraîchissements qui leur avaient été préparés., et un dîner de viande froide. Dans les allées, il y a des tables dressées. Il y a une telle profusion, qu’après le dîner, on en distribue au peuple.
La pluie respecta cette cérémonie si importante. Il n’en a pas tombé pendant tout le temps qu’elle a duré.
Au soir de la Fête de la Fédération, après la démonstration du peuple envers le Roi et la Famille Royale, le duc d’Orléans et ses partisans pâlissent.
Le même soir, Louis XVI et Marie Antoinette vont en calèche découverte, avec Mme Elisabeth, M. le Dauphin et Madame Royale, aux Champs Elysées.
On chante ensuite un Te Deum au bruit de la Musique et des salves d’artillerie. La cérémonie se termine vers 17 heures. Lorsqu’il est fini, Louis XVI et Marie Antoinette se retirent au milieu des acclamations.
L’Assemblée nationale, dans le même ordre et au milieu du même cortège qu’à l’aller, retourne à son lieu de séance ordinaire des séances et se sépare.
Louis XVI et la Famille Royale sont reconduits au château des Tuileries au milieu des acclamations du peuple et des troupes. Revenus au château des Tuileries, Louis XVI et sa famille dînent à 19 heures.
La cérémonie finie vers 18 heures, les différents corps qui composent la fédération, se rendent au château de La Muette, où ils trouvent les rafraîchissements qui leur avaient été préparés., et un dîner de viande froide. Dans les allées, il y a des tables dressées. Il y a une telle profusion, qu’après le dîner, on en distribue au peuple.
La pluie respecta cette cérémonie si importante. Il n’en a pas tombé pendant tout le temps qu’elle a duré.
Au soir de la Fête de la Fédération, après la démonstration du peuple envers le Roi et la Famille Royale, le duc d’Orléans et ses partisans pâlissent.
Le même soir, Louis XVI et Marie Antoinette vont en calèche découverte, avec Mme Elisabeth, M. le Dauphin et Madame Royale, aux Champs Elysées.
Hymne de la Fédération
A l’occasion de la fédération, André Chénier a composé un hymne, sur une musique de M. Gossec.
Il est venu le jour où, depuis une année,
Les destins de la France ont fini ses revers :
Accourez, Citoyens ; cette auguste journée
A rompu nos antiques fers.
Français, offrons à Dieu l'hymne patriotique ;
Mêlons à nos serments des chants pleins de fierté :
Courons sur le lieu même, autrefois despotique,
Où naquit notre liberté.
Gravons sur les débris de ces tours formidables
Le récit du combat, les exploits des vainqueurs,
Les lois de notre empire, et les noms respectables,
De nos premiers législateurs.
Que le roi des Français ait part à notre hommage ;
Ne l'environnons point d'esclaves enchaînés,
Et n'avilissons point aux pieds de son image
Des peuples entiers prosternés.
Nous avons vu des rois chéris de la victoire :
La justice du temps a brisé leurs autels ;
Mais le temps, toujours juste, élèvera sa gloire
Sur des fondements immortels.
Dieu du peuple et des rois, des cités, des campagnes,
De Luther, de Calvin, des enfants d'Israël,
Dieu que le guèbre honore au pied de ses montagnes,
En invoquant l'astre du ciel !
Ici sont rassemblés sous ton regard immense
De l'empire français les fils et les soutiens,
Célébrant devant toi leur bonheur qui commence,
Égaux à leurs yeux comme aux tiens.
D'un mortel isolé, connaissant la faiblesse,
D'un mortel citoyen sentant la dignité,
Forts de leur union, sans maître, sans noblesse,
Agrandis par l'égalité.
Nous jurons d'obéir, de donner notre vie
Au peuple souverain dont émane la loi ;
Nous jurons d'obéir à cette loi chérie,
Nous jurons d'obéir au roi.
Plus d'ordres différents, plus même de province :
La France désormais, en son immensité,
Ne voit qu'un seul empire, un seul peuple, un seul prince
Unis dans la même cité.
Rappelons-nous ces temps où des tyrans sinistres
Du peuple assujetti foulant aux pieds les droits ;
Ces temps si près de nous, où d'infâmes ministres
Trompaient les peuples et les rois.
Des brigands féodaux les rejetons gothiques
Alors à nos vertus opposaient leurs aïeux ;
Et le glaive à la main, des prêtres fanatiques
Versaient le sang au nom des cieux.
Princes, nobles, prélats nageaient dans l'opulence ;
Le peuple gémissait de leurs prospérités ;
Du sang de l'opprimé, des pleurs de l'indigence,
Leurs palais étaient cimentés.
En de pieux cachots, l'oisiveté stupide,
Afin de plaire à Dieu reléguait les mortels :
Des martyrs périssant par un long suicide,
Blasphémaient au pied des autels.
L'injustice des rois, toujours si bien servie,
Peuplait d'infortunés un repaire odieux :
Au fond de ce tombeau, condamnés à la vie,
Ils expiraient sans voir les cieux.
Ils n'existeront plus ces abus innombrables !
La sainte liberté les a tous effacés ;
Ils n'existeront plus ces monuments coupables !
Son bras les a tous renversés.
Dix ans sont écoulés, nos vaisseaux, rois de l'onde,
Pour fonder sa puissance, ont traversé les mers ;
Elle vient maintenant des bords du nouveau monde,
Régner sur l'antique univers.
De nos champs renommés elle aborde la rive ;
Ses pas sont entourés de citoyens guerriers ;
Elle tient dans ses mains et le glaive et l'olive ;
Son front est couvert de lauriers.
Au milieu des périls, La Fayette est son guide :
Depuis qu'en Amérique il devint son appui,
Elle a suivi partout sa prudence intrépide ;
Elle est toujours auprès de lui.
La mère des vertus, des talents, du génie,
La liberté réside au sein de nos remparts ;
Nous verrons la sagesse à l'éloquence unie,
Les mœurs, le courage et les arts.
Nous verrons désormais, ainsi que dans Athènes
Chez un peuple sensible et de la gloire épris,
Socrate et Périclès, Sophocle et Démosthènes,
Orner le superbe Paris.
Soleil qui parcourant ta route accoutumée,
Donnes, ravis le jour, et règle les saisons :
Qui versant des torrents de lumière enflammée,
Mûris nos fertiles moissons.
Feu pur, œil éternel, âme et ressort du monde,
Puisses-tu des Français admirer la splendeur !
Puisses-tu ne rien voir, dans ta course féconde ;
Qui soit égal à leur grandeur !
Malheur au despotisme ! Et que l'Europe entière,
Du sang des oppresseurs engraissant ses sillons,
Soit pour notre déesse un vaste sanctuaire,
Qui dure autant que tes rayons !
Que des siècles trompés le long crime s'expie !
Le ciel pour être libre a fait l'humanité ;
Ainsi que le tyran, l'esclave est un impie,
Rebelle à la Divinité.
A l’occasion de la fédération, André Chénier a composé un hymne, sur une musique de M. Gossec.
Il est venu le jour où, depuis une année,
Les destins de la France ont fini ses revers :
Accourez, Citoyens ; cette auguste journée
A rompu nos antiques fers.
Français, offrons à Dieu l'hymne patriotique ;
Mêlons à nos serments des chants pleins de fierté :
Courons sur le lieu même, autrefois despotique,
Où naquit notre liberté.
Gravons sur les débris de ces tours formidables
Le récit du combat, les exploits des vainqueurs,
Les lois de notre empire, et les noms respectables,
De nos premiers législateurs.
Que le roi des Français ait part à notre hommage ;
Ne l'environnons point d'esclaves enchaînés,
Et n'avilissons point aux pieds de son image
Des peuples entiers prosternés.
Nous avons vu des rois chéris de la victoire :
La justice du temps a brisé leurs autels ;
Mais le temps, toujours juste, élèvera sa gloire
Sur des fondements immortels.
Dieu du peuple et des rois, des cités, des campagnes,
De Luther, de Calvin, des enfants d'Israël,
Dieu que le guèbre honore au pied de ses montagnes,
En invoquant l'astre du ciel !
Ici sont rassemblés sous ton regard immense
De l'empire français les fils et les soutiens,
Célébrant devant toi leur bonheur qui commence,
Égaux à leurs yeux comme aux tiens.
D'un mortel isolé, connaissant la faiblesse,
D'un mortel citoyen sentant la dignité,
Forts de leur union, sans maître, sans noblesse,
Agrandis par l'égalité.
Nous jurons d'obéir, de donner notre vie
Au peuple souverain dont émane la loi ;
Nous jurons d'obéir à cette loi chérie,
Nous jurons d'obéir au roi.
Plus d'ordres différents, plus même de province :
La France désormais, en son immensité,
Ne voit qu'un seul empire, un seul peuple, un seul prince
Unis dans la même cité.
Rappelons-nous ces temps où des tyrans sinistres
Du peuple assujetti foulant aux pieds les droits ;
Ces temps si près de nous, où d'infâmes ministres
Trompaient les peuples et les rois.
Des brigands féodaux les rejetons gothiques
Alors à nos vertus opposaient leurs aïeux ;
Et le glaive à la main, des prêtres fanatiques
Versaient le sang au nom des cieux.
Princes, nobles, prélats nageaient dans l'opulence ;
Le peuple gémissait de leurs prospérités ;
Du sang de l'opprimé, des pleurs de l'indigence,
Leurs palais étaient cimentés.
En de pieux cachots, l'oisiveté stupide,
Afin de plaire à Dieu reléguait les mortels :
Des martyrs périssant par un long suicide,
Blasphémaient au pied des autels.
L'injustice des rois, toujours si bien servie,
Peuplait d'infortunés un repaire odieux :
Au fond de ce tombeau, condamnés à la vie,
Ils expiraient sans voir les cieux.
Ils n'existeront plus ces abus innombrables !
La sainte liberté les a tous effacés ;
Ils n'existeront plus ces monuments coupables !
Son bras les a tous renversés.
Dix ans sont écoulés, nos vaisseaux, rois de l'onde,
Pour fonder sa puissance, ont traversé les mers ;
Elle vient maintenant des bords du nouveau monde,
Régner sur l'antique univers.
De nos champs renommés elle aborde la rive ;
Ses pas sont entourés de citoyens guerriers ;
Elle tient dans ses mains et le glaive et l'olive ;
Son front est couvert de lauriers.
Au milieu des périls, La Fayette est son guide :
Depuis qu'en Amérique il devint son appui,
Elle a suivi partout sa prudence intrépide ;
Elle est toujours auprès de lui.
La mère des vertus, des talents, du génie,
La liberté réside au sein de nos remparts ;
Nous verrons la sagesse à l'éloquence unie,
Les mœurs, le courage et les arts.
Nous verrons désormais, ainsi que dans Athènes
Chez un peuple sensible et de la gloire épris,
Socrate et Périclès, Sophocle et Démosthènes,
Orner le superbe Paris.
Soleil qui parcourant ta route accoutumée,
Donnes, ravis le jour, et règle les saisons :
Qui versant des torrents de lumière enflammée,
Mûris nos fertiles moissons.
Feu pur, œil éternel, âme et ressort du monde,
Puisses-tu des Français admirer la splendeur !
Puisses-tu ne rien voir, dans ta course féconde ;
Qui soit égal à leur grandeur !
Malheur au despotisme ! Et que l'Europe entière,
Du sang des oppresseurs engraissant ses sillons,
Soit pour notre déesse un vaste sanctuaire,
Qui dure autant que tes rayons !
Que des siècles trompés le long crime s'expie !
Le ciel pour être libre a fait l'humanité ;
Ainsi que le tyran, l'esclave est un impie,
Rebelle à la Divinité.