Né le 16 novembre 1725 au château de Rambouillet
Mort le 4 mars 1793 au château de Bizy Père : Louis Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse Mère : Marie Victoire Sophie de Noailles Titre porté
Charges occupées
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Epouse le 29 décembre 1744, au château de Versailles, Félicité d'Este, princesse de Modène.
Veuf depuis le 30 avril 1754. Enfants issus du mariage
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Le duc de Penthièvre est le dernier représentant mâle des "légitimés". Par son père le comte de Toulouse, il se trouve être le dernier petit fils de Louis XIV.
Il est à la tête d'une immense fortune qui résulte : des dotations faites par Louis XIV au comte de Toulouse, des gains liés à sa charge de Grand Amiral de France, et de l'héritage des biens provenant du comte d'Eu, dernier fils du duc du Maine. Cette immense fortune suscite la convoitise car le duc de Penthièvre n'a plus d'héritier mâle. Sa fortune ira à sa fille Marie Adélaïde, épouse du duc d'Orléans qui lorgne la fortune de son beau-père pour se renflouer.
Il est d'une extrême piété, et fait de nombreuses charités.
Depuis la mort de son fils, en 1768, le duc de Penthièvre est dans une sorte de dépression permanente. Il vit retirer de la Cour où il y fait de bref passage quand son rang l'y oblige. Il se déplace d'un château à l'autre qu'il possède au travers de la France.
Au moment des événements du 5 et 6 octobre 1789, le duc de Penthièvre se trouve, avec sa belle-fille la princesse de Lamballe, au château d'Eu. A 21 heures, arrive un courrier qui lui rapporte les événements qui se sont déroulés à Versailles, et le retour de la Famille Royale à Paris. Il regagne, Paris, le 9 octobre 1789 où il s'installe en l'Hôtel de Toulouse.
Durant son séjour parisien, et jusqu'au 19 octobre 1789, il rend visite quotidiennement, au Roi et la Famille Royale, au château des Tuileries.
Le 19 octobre 1789, il quitte Paris et se rend à Châteauneuf sur Loir où il y restera jusqu'au 12 janvier 1790. Durant son séjour, il reçoit la visite de sa fille la duchesse d'Orléans, et de sa belle-fille la princesse de Lamballe.
S'étant installé à Amboise, c'est là que le duc de Penthièvre prête le serment civique devant la municipalité.
Du 28 novembre au 3 décembre 1790, le duc de Penthièvre réside pour la dernière fois à Paris. Comme de coutume, il s'installe à l'Hôtel de Toulouse. Tout comme en 1789, il se rend, chaque jour, aux Tuileries où il fait a cour à Louis XVI. Le 3 décembre 1790, ce sera la dernière entrevue entre Louis XVI et le duc de Penthièvre.
A 18 heures, le 21 juin 1791, étant à Aumale, il voit arriver, par un train d'enfer, la princesse de Lamballe qui lui annonce le départ du Roi et de la Famille Royale de Paris. Celle-ci voulant gagner l'Angleterre pour rejoindre par la suite la Famille Royale, le duc de Penthièvre donne les ordres nécessaires pour que celle-ci puisse gagner l'Angleterre.
Le lendemain, vers 22 heures, alors qu'il soupe avec sa fille la duchesse d'Orléans, le duc de Penthièvre voit arrivé le maire et le procureur de la ville d'Eu. le duc de Penthièvre et la duchesse d'Orléans sont placés en résidence surveillée où néanmoins tous les égards dus à leur rang sont respectés. Tous deux restent consigner dans ce château jusqu'au 12 juillet 1791, où ils retrouvent leur liberté.
Le 25 août 1791, Fête de la Saint-Louis, le duc de Penthièvre se conforme au décret du 30 juillet relatif aux ordres de chevalerie. Il retire, de ses vêtements, sa Toison d'Or, sa croix de Saint-Louis, et le cordon bleu et la croix du Saint-Esprit. A son entourage, il indique qu'il les quitte sans regrets.
Il passe, l'hiver 1791-1792, au château d'Anet. Il est accompagné de sa fille la duchesse d'Orléans, et de l'ancien Garde des Sceaux de Louis XVI, M. Hue de Miromesnil. La compagnie est rejointe, le 14 novembre 1791, par la princesse de Lamballe qui rentre d'émigration.
Le 19 juin 1792, le duc de Penthièvre s'installe définitivement, avec sa suite, au château de Bizy. C'est là qu'il apprend les événements du 21 juin 1791 et du 10 août 1792.
Vers 21h30, arrive, presque sans bruit, à la porte du château, un cabriolet duquel descendent deux personnes et demandent M. Hue de Miromesnil, avec la quelle il y a un entretien. Puis, M. Hue de Miromesnil va tout de suite dans la chambre du duc de Penthièvre, et par son ordre va chercher ces messieurs qui venaient d’arriver. Ils entrent dans le cabinet. La duchesse d’Orléans les y rejoint. Peu de temps après, les étrangers s’en retournent. Le souper est très silencieux.
Le 12 août 1792, le duc de Penthièvre reçoit une lettre, de la princesse de Lamballe, datée de l'Assemblée nationale, où elle se trouve avec la Famille Royale.
A partir de ce moment, accablé par la douleur de l'arrestation de Louis XVI, le duc de Penthièvre se languit dans lit. Il va aussi s'inquiéter pour la princesse de Lamballe. Il va tout faire pour la faire sortir de prison.
Le 3 septembre 1792, vers minuit, la nouvelle de la mort arrive la nouvelle de la mort de la princesse de Lamballe. Le 4 septembre 1792, M. Hue de Miromesnil, ayant eu connaissance de la terrible nouvelle, se rend auprès de la duchesse d'Orléans, toujours lever avant son père, pour lui apprendre la nouvelle. A l'heure dite, le service et la compagnie entre dans la chambre du duc de Penthièvre. La duchesse d'Orléans s'assoit dans un fauteuil en face du lit. Le duc de Penthièvre s'éveille et voit les visages fermés de la compagnie. Comprenant ce qu'il s'était passé, il sort ses mains et les joint pour prier.
A l'heure de la messe, la chapelle du château est tendue de noir. Il ordonne à ses gentilshommes de retrouver le corps de la princesse de Lamballe pour l'inhumer dignement.
A partir de cette période, la santé du duc de Penthièvre se détériore petit à petit. Néanmoins, il peut compter sur l'amour et le respect des habitants de Vernon.
Le duc de Penthièvre va suivre depuis son château de Bizy, le procès du Roi. Le dimanche 20 janvier 1793, il assiste à l'office et passe une grande partie de sa journée, en prière et méditation. Le lundi 21 janvier 1793, après s'être levé, le duc de Penthièvre prend de l'eau bénite et fait un signe de croix.
Le duc de Penthièvre avait l'habitude de communier le jeudi mais sa santé déclinant de plus en plus, il ne peut satisfaire à ce devoir religieux.
Ne pouvant plus se rendre dans la chapelle qui est portant de plein pied avec son appartement, un autel portatif est installé dans sa chambre où officie l'abbé Lambert, son confesseur. Il entend sa dernière messe, le 3 mars 1793, puis reçoit le viatique et l'extrême onction.
Le duc de Penthièvre meurt, le lundi 4 mars 1793, à 4 heures en prononçant ces paroles « Sortez de ce monde, mon âme partez. »
On procède à son autopsie comme le veut la tradition à l'occasion de la mort d'un prince de la Maison de France. L’autopsie révèle un tempérament sain et une constitution robuste. Il aurait pu vivre de longs jours sans les chagrins et la disparition de son épouse, de ses enfants dont le prince de Lamballe, de sa belle-fille la princesse de Lamballe, et du Roi Louis XVI.
Il est exposé, après sa mort, sur un lit ordinaire, avec de simples rideaux de toile. On ne changea rien à son habillement. Il conserve sa modeste robe de chambre et son bonnet de nuit ; pas de vêtement magnifique, pas de décorations et d’insignes d’honneur.
Le mercredi 6 mars 1793, son corps est emmené sans bruit et sans faste à Dreux où sont enterrés les autres membres de sa famille. Seuls deux prêtres et quelques serviteurs l'accompagnent. Le jeudi 7 mars 1793, son corps est descendu dans la collégiale Saint-Etienne.
Le 7 mars, on descend le corps du duc de Penthièvre dans le caveau de la collégiale Saint-Etienne à côté des cercueils de sa famille.
En avril 1793, les biens du feu duc de Penthièvre sont confisqués comme biens nationaux.
Le 23 avril 1793, le conseil de la commune de Paris nomme deux commissaires pour la levée des scellés apposés chez le citoyen Bourbon-Penthièvre.
Le 27 avril 1793, on procède à des inventaires à Paris et à Sceaux.