Vie de Cour pour le mois de décembre 1791
Jeudi 1er décembre 1791
|
La Reine, accompagnée de ses enfants et de Mme Elisabeth, honore de sa présence la représentation du « Mariage secret », et du « bourru bienfaisant » qui a eu lieu à la Comédie Française. La très grande partie du public présent a témoigné par ses applaudissements combien la présence de Marie Antoinette lui inspire d’attendrissement et d’admiration.
|
Le Roi désirant que tous les départements de France participent également à la formation de sa garde, le ministre de l’Intérieur écrit à tous les directoires de faire le choix de trois sujets, dont ils puissent garantir la probité, les mœurs, l’attachement au Roi et à la constitution.
Samedi 3 décembre 1791
Le trésorier général de la Liste civile a ordre de payer comptant, à la princesse de Lamballe, surintendante de la Maison de la Reine, la somme de 21 250 livres, pour supplément à son traitement, pendant le quartier d’octobre 1791, à raison de 85 000 livres par an.
Marie-Thérèse de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe
Le baron de Vioménil repart en mission pour mettre en accord Monsieur, M. le comte d’Artois et le baron de Breteuil, représentant du Roi afin de mettre le maréchal de Castries à la tête du Conseil des princes.
Jeudi 15 décembre 1791
Louis XVI autorise la marquise de Montesson de prendre la qualité de veuve de feu Louis Philippe Ier d’Orléans, duc d’Orléans, dans tous les actes relatifs à ses intérêts.
Charlotte-Jeanne Béraud de La Haye de Riou, marquise de Montesson
|
Feu Louis Philippe Ier d'Orléans, duc d'Orléans
|
|
Mme Elisabeth, qui donne dans la plus grande dévotion, s’est jetée plusieurs fois aux pieds du Roi pour le conjurer de ne pas sanctionner le décret contre les prêtres non assermentés.
|
|
Samedi 17 décembre 1791
Louis XVI s’est promené dans plusieurs quartiers de Paris, accompagné seulement de l’officier qui faisait fonction de commandant général de la garde nationale. Louis XVI visite la halle et plusieurs autres marchés publics, et s’informe avec affection de l’état du commerce et des subsistances.
Louis XVI et Marie Antoinette ont défendu de recevoir, pour leur compte, les journaux aristocratiques.
Mardi 20 décembre 1791
Le Roi assiste dans la Chapelle du château des Tuileries, au service anniversaire pour le repos de l’âme de feu M. le Dauphin, son père.
Feu Dauphin Louis Ferdinand, père de Louis XVI, de Monsieur frère du Roi, de M. le comte d'Artois, de Mme Clotilde et de Mme Elisabeth
Dans l’intérieur des Tuileries, la Famille Royale était toujours sur le qui-vive. Quelques serviteurs, soupçonnés de faire partie du club des jacobins, sont très surveillés.
Jeudi 22 décembre 1791
Roi Gustave III de Suède
|
Le Roi Gustave III de Suède engage beaucoup la Famille Royale à essayer encore de fuir Paris. Mais pour cela, il était absolument indispensable que Louis XVI prenne une autre route, que Marie Antoinette, avec les Enfants de France et Mme Elisabeth.
|
A la fin de l’année 1791, il n’y avait plus que Marie Antoinette, la marquise de Mesgrigny, la princesse de Chimay, ainsi que Mesdames en émigration, qui faisaient encore un peu de travailler Mme Eloffe, marchande de modes.
Samedi 24 décembre 1791
Il y a réception à la Cour. A cette occasion, M. Pétion, nouveau maire de Paris, y paraît pour la première fois depuis son élection le 18 novembre.
Dimanche 25 décembre 1791
La marquise de Tourzel, Gouvernante des Enfants de France, voulant égayer l’après-midi, fait lire, par l’abbé d’Avaux, « le bourgeois gentilhomme ». Mme Elisabeth les rejoint en fin de journée.
Madame Royale
|
Prince Royal Louis-Charles
|
Louis Philippe Joseph d'Orléans, duc d'Orléans
|
Le duc d’Orléans, promu au grade d’amiral, fait part de son acceptation par écrit et par une visite au ministre de la marine, M. Bertrand de Molleville.
Dans l’entretien qu’il a avec le ministre de la marine, le duc d’Orléans lui dit qu’il attachait un très grand prix à la grâce que Louis XVI venait de lui accorder, parce qu’elle le mettrait à portée de faire connaitre au Roi ses véritables sentiments qu’il prétendait avoir été si injustement calomnier. M. Bertrand de Molleville rend compte de cet échange à Louis XVI. Dans les derniers jours du mois de décembre, Louis XVI reçoit le duc d’Orléans pour un entretien qui dura une demi-heure. |
Mercredi 28 décembre 1791
Marie Antoinette va aux français, et y est saluée par des acclamations. On y donne « la coquette corrigée » uniquement parce c’était le triomphe de Mademoiselle Contat.
A la fin de l’année 1791, plusieurs nobles souhaitent être admis au château des Tuileries. Les présentations ayant disparu, M. de Laporte, intendant de la Liste Civile, ne peut accepter leurs demandes.
Cela a pour conséquence d’isoler un peu plus la Cour des Tuileries sur elle-même et de se couper de la noblesse de province sur laquelle Louis XVI aurait pu s’appuyer. de ce fait, de plus en plus de nobles émigrent et rejoignent soit les frères du Roi soit le prince de Condé soit une autre destination.
Cela a pour conséquence d’isoler un peu plus la Cour des Tuileries sur elle-même et de se couper de la noblesse de province sur laquelle Louis XVI aurait pu s’appuyer. de ce fait, de plus en plus de nobles émigrent et rejoignent soit les frères du Roi soit le prince de Condé soit une autre destination.
Samedi 31 décembre 1791
Mme Debure a eu l’honneur de présenter au Roi et à la Famille Royale, l’almanach royal de l’année 1792.
Les princesses, les dames de la Cour, les ministres et les personnes attachés au Roi, ont l’honneur de rendre leurs respects au Roi, à la Reine et à la Famille Royale. La Cour est très brillante.