Née le 9 juillet 1750 au château de Saint-Cloud
Décédée le 10 janvier 1822 à Paris Père : Louis Philippe d'Orléans, duc d'Orléans Mère : Henriette de Bourbon, duchesse d'Orléans Titres portés :
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Epouse le 24 avril 1770, en la chapelle du château de Versailles, Louis Henri Joseph de Bourbon, duc de Bourbon.
De ce mariage naitra un fils Louis Antoine de Bourbon, duc d'Enghein. Le couple se sépare le 27 novembre 1780. |
Propriétés
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Favoris
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Contrairement au prince de Condé, au duc de Bourbon, au duc d'Enghein, et Mademoiselle de Condé, émigrés en juillet 1789, la duchesse de Bourbon est restée à Paris. Elle sera la seule représente de la Maison Condé en France durant la période révolutionnaire.
Elle n'a pas reçu les adieux de son fils le duc d'Enghein, qu'elle ne reverra jamais.
A la mi-juillet 1789, la duchesse de Bourbon envoie 12 000 francs au directoire du district des Capucins Saint-Honoré, dont dépend sa demeure l’Elysée-Bourbon, pour sa contribution patriotique.
A la fin de l’année 1789, la duchesse de Bourbon entreprend un voyage à Strasbourg. Etant proche de la frontière et suspectée de vouloir émigrer, elle répète régulièrement qu’elle n’émigrerait pas.
Au début de 1790, la duchesse de Bourbon se réinstalle à Paris, à l’Elysée-Bourbon, après son voyage à Strasbourg qu’elle avait entrepris à la fin de l’année précédente.
La duchesse de Bourbon fait broder une bannière pour le district des capucines Saint-Honoré, qui défilera, le 14 juillet 1790, lors de la Fête de la Fédération.
Le 27 juin 1791, la duchesse de Bourbon, qui n’a rien touché de la succession de feu le duc d’Orléans son père, vient de mettre opposition sur tous les biens de son frère qui les vend imperceptiblement.
En septembre 1791, la duchesse de Bourbon a établi sa résidence habituelle au château de Petit Bourg, où elle fait acte de bienfaisance. Elle a quitté sa résidence parisienne, de l’Elysée-Bourbon.
Elle a aussi réduit son train de vie. Sa cour ne se compose uniquement de Mme de Sérent, de Mme de Longuejoue et de M. de Saint-Martin.
Le 24 septembre 1791, la duchesse de Bourbon fait célébrer, au château de Petit-Bourg, le mariage de sa fille adultérine, Adélaïde-Victoire Damassy, qu’elle a eu avec le chevalier de Roquefeuil, avec Joseph-Antoine Gros, qui vient d’être promu secrétaire des commandements de la duchesse de Bourbon.
La duchesse de Bourbon, sœur du duc d’Orléans, ne fréquente pas la Cour des Tuileries.
Le 10 août 1792, la duchesse de Bourbon est dans son jardin, en son château de Petitbourg, avec un familier.
Elle n'a pas reçu les adieux de son fils le duc d'Enghein, qu'elle ne reverra jamais.
A la mi-juillet 1789, la duchesse de Bourbon envoie 12 000 francs au directoire du district des Capucins Saint-Honoré, dont dépend sa demeure l’Elysée-Bourbon, pour sa contribution patriotique.
A la fin de l’année 1789, la duchesse de Bourbon entreprend un voyage à Strasbourg. Etant proche de la frontière et suspectée de vouloir émigrer, elle répète régulièrement qu’elle n’émigrerait pas.
Au début de 1790, la duchesse de Bourbon se réinstalle à Paris, à l’Elysée-Bourbon, après son voyage à Strasbourg qu’elle avait entrepris à la fin de l’année précédente.
La duchesse de Bourbon fait broder une bannière pour le district des capucines Saint-Honoré, qui défilera, le 14 juillet 1790, lors de la Fête de la Fédération.
Le 27 juin 1791, la duchesse de Bourbon, qui n’a rien touché de la succession de feu le duc d’Orléans son père, vient de mettre opposition sur tous les biens de son frère qui les vend imperceptiblement.
En septembre 1791, la duchesse de Bourbon a établi sa résidence habituelle au château de Petit Bourg, où elle fait acte de bienfaisance. Elle a quitté sa résidence parisienne, de l’Elysée-Bourbon.
Elle a aussi réduit son train de vie. Sa cour ne se compose uniquement de Mme de Sérent, de Mme de Longuejoue et de M. de Saint-Martin.
Le 24 septembre 1791, la duchesse de Bourbon fait célébrer, au château de Petit-Bourg, le mariage de sa fille adultérine, Adélaïde-Victoire Damassy, qu’elle a eu avec le chevalier de Roquefeuil, avec Joseph-Antoine Gros, qui vient d’être promu secrétaire des commandements de la duchesse de Bourbon.
La duchesse de Bourbon, sœur du duc d’Orléans, ne fréquente pas la Cour des Tuileries.
Le 10 août 1792, la duchesse de Bourbon est dans son jardin, en son château de Petitbourg, avec un familier.
Apprenant la mort du duc de Penthièvre, survenue le 4 mars 1793, la duchesse de Bourbon se rend, au château de Bizy, voir sa belle-sœur, la duchesse d’Orléans dont elle était demeurée très attachée malgré sa séparation avec son frère Louis Philippe Joseph d’Orléans, appelé Philippe Egalité.
Courant avril 1793, la duchesse de Bourbon est arrêtée en son château de Petitbourg puis ramenée à Paris pour être incarcérée à la prison de La Force, où quelques mois plutôt sa cousine la princesse de Lamballe avait été aussi incarcérée et massacrée.
Le même jour, on appose les scellées sur son appartement qu’elle avait conservé à l’Elysée-Bourbon, après l’avoir mis en location.
Le 11 avril 1793, avec son frère, son neveu et son cousin, elle prend la route pour Marseille.
La duchesse de Bourbon est réintégrée, le 14 juillet 1793, dans la propriété de ses biens et la jouissance de ses droits civils.
Le 17 octobre 1793, la duchesse de Bourbon écrit à la Convention nationale, depuis Marseille où elle est incarcérée, qu’elle faisait don à la nation de tous ses biens.
Dans sa requête, figure un état minutieux de sa fortune :
Pendant son incarcération, la duchesse de Bourbon, dévote, reçoit le ministère du curé de Saint-Laurent.
La duchesse de Bourbon apprend, par les journaux, que la Convention nationale, par décret, mettait son frère en jugement.
La duchesse d’Orléans écrit à sa belle-sœur, la duchesse de Bourbon, pour lui apprendre la mort de son frère, survenue le 6 novembre 1793. La duchesse de Bourbon, à son tour, va l’apprendre à ses neveux le duc de Montpensier et le comte de Beaujolais. Sur la feuille, d’une écriture méconnaissable, ils peuvent lire « Vivez, malheureux enfants, pour votre si malheureux père ». Tous deux perdent connaissance à la suite de cette nouvelle.
Le 29 avril 1795, la Convention nationale décrète la mise en liberté de la duchesse de Bourbon, et lui alloue, sur ses biens séquestrés, une somme annuelle de 180 000 francs.
En quittant Marseille, la duchesse de Bourbon avait été assignée à résidence à Moulins. Elle touchait de manière irrégulière la somme qui lui avait été allouée.
Sur la proposition du député Audran, le Directoire accepte d’adoucir les mesures contre la duchesse de Bourbon et le prince de Conti. Revenue de Moulins, elle s’installe au château de Petitbourg, et y retrouve une société aimable et distinguée.
La duchesse de Bourbon est expulsée, par le décret du 11 septembre 1797, de la France, en même temps que sa belle-sœur la duchesse douairière d’Orléans, et son cousin le prince de Conti.
Pendant que le 15 mars 1804, un détachement enlevé à Ettenhein, en territoire de Bade, son fils le duc d’Enghein pour le ramener à Paris, la duchesse de Bourbon, depuis l’Espagne, demandait à Dieu d’éclairer de sa lumière le Premier Consul.
Dans une lettre datée du 12 avril 1804, d’Angleterre où il vit, le duc de Bourbon écrit à la mère de son fils que l’on vient de fusiller dans les fossés de Vincennes :
« Madame, c’est la mort dans l’âme et en versant des larmes qui ne tariront qu’avec ma vie que je dois vous dire combien je partage votre douleur. Notre bon et cher enfant : Hélas ! nous en sommes privés à jamais. A jamais, grand Dieu ! quel coup affreux ! et comment y survivre ?
Vous aurez lu les détails de cet événement horrible, sur lequel votre position ne me permet de faire aucune réflexion. Tout âme sensible et honnête fera surement à cet égard toutes celles qui font ses parents désolés. Hélas ! notre pauvre et cher Enghein n’existe plus ! les larmes me suffoquent. Le ciel punira, sans doute, un jour, un forfait aussi abominable ; mais notre douleur n’en sera pas moins éternelle.
Adieu, Madame, armez-vous de tout le courage qui sera en votre pouvoir pour supporter le plus grand, le plus terrible de tous les malheurs. Adieu, Madame, Adieu. Coyez aux sentiments que je vous ai voués, comme à mon désespoir qui ne finira qu’avec ma vie. Oh ! oui, nous pleurons toujours ce bon et cher enfant.
PS – voulez-vous bien parler de mes peines cruelles à M. le prince de Conti et à Mme la duchesse d’Orléans. Ils les partageront sûrement avec tout l’intérêt qu’inspiraient des âmes sensibles comme les leurs. »
La duchesse de Bourbon répond à la lettre du duc de Bourbon, en ayant un doute sur l’expéditeur car la lettre n’est pas signée, depuis Gratia. Pour transmettre cette lettre, elle passe par l’intermédiaire de sa belle-sœur, la duchesse d’Orléans, et son neveu, le duc d’Orléans. Ce dernier la remet au duc de Bourbon, accompagné d’un mot daté du 22 août 1804.
« A Sa Majesté l’Empereur,
Sire,
Envoyée en Espagne, il y a plus de dix ans, par ordre du Gouvernement français, les circonstances me forcent aujourd’hui d’implorer l’assistance de Votre Majesté, pour m’arracher à un exil aussi pénible que dangereux. Ce serait une grande consolation pour moi de pouvoir terminer ma carrière, déjà bien avancée, près de mes amis qui habitent la ci-devant province de Meaux, ou bien dans tel autre lieu que Votre Majesté ordonnerait, afin d’y finir mes jours tranquillement, dans la retraite qui convient à mes goûts : les vœux que j’y formerais seront tous pour la gloire de la France et pour Votre Majesté, de laquelle je me dis,
Sire,
La Très humble et soumise sujette.
Louise Marie Thérèse Bathilde d’Orléans-Bourbon
A Barcelone, ce 11 avril 1809 »
Le comte de Gouvion Saint-Cyr, commandant en chef le VIIe corps de l’armée d’Espagne, s’était chargé de cette pétition.
L’Empereur, malgré des rapports favorables, n’accorde pas la grâce demandée par la duchesse de Bourbon. En revanche, il veille à ce que sa pension soit payée régulièrement.
La ville de Perpignan voit passer la duchesse de Bourbon de retour en France, en 1814, après la chute de l’Empereur. A 7 heures, elle est reçue, avec sa suite, avec les plus vives acclamations.
A la Cour, la duchesse de Bourbon n’est pas en odeur de sainteté : on lui reprochait ne pas avoir émigré, et d’avoir montré son enthousiasme pour l’usurpateur.
La duchesse offre l’hospitalité à sa belle-sœur, Mademoiselle de Condé, dans la petite maison située rue de Babylone au bout du jardin de l’Hôtel de Matignon.
Pendant les Cent jours, la duchesse de Bourbon reste à Paris, à l’Hôtel de Matignon, dans un premier temps. Elle avait obtenu de rester en France, par l’intermédiaire de la Reine Hortense qui était intervenue auprès de l’Empereur.
Il lui accordera une pension de 200 000 francs par an sous condition qu’elle s’occupe de ses deux demi-frères l’abbé de Saint-Farre et l’abbé de Saint-Albin, fils naturels de son père Louis Philippe d’Orléans.
Les administrateurs des biens de la Couronne prétendent que l’Hôtel de Matignon lui a été indûment cédé. Elle quitte donc l’Hôtel de Matignon et se retire à Rosny après autorisation de l’Empereur. Visiblement, il ne veut pas rencontrer dans les rues de Paris la mère du duc d’Enghein.
La duchesse de Bourbon se réinstalle, dans l’hiver 1815/1816, à l’Hôtel de Matignon à Paris.
La duchesse de Bourbon est affectée par les décès du prince de Condé en 1818, et par celui de M. le duc de Berry en 1820 et surtout par celui de la duchesse douairière d’Orléans en 1821.
Dans les dernières années de sa vie, la duchesse de Bourbon n’est plus occupée que de charité.
Le 10 janvier 1822, la duchesse de Bourbon se rend à l’église de Sainte-Geneviève pour prendre part à la procession. A peine intégrer à celle-ci, elle est trahie par sa démarche et fait un malaise.
On la transporte, après plusieurs pertes de connaissances, à l’Ecole de droit, sur la place. La duchesse de Bourbon rend son dernier soupir sur un canapé dans l’appartement du professeur Grappe, au rez de chaussée.
Le duc d’Orléans, son neveu, arrive trop tard pour lui tenir la main ; le duc de Bourbon est à la campagne.
Le corps de la duchesse de Bourbon est ramené à l’Hôtel de Matignon, rue de Varennes, à 22h30.
Par testament, la duchesse de Bourbon institue son neveu le duc d’Orléans et sa nièce Mme Adélaïde, ses légataires universelles.
Le 15 janvier 1822, après une cérémonie à l’église des Missions étrangers, son corps est transporté, à la nuit, à la chapelle de Dreux.
En revenant de Dreux où il avait inhumé le corps de sa tante, le duc d’Orléans apprend que son épouse lui a donné un 5ème fils au soir du 16 janvier 1822 : Henri Eugène Philippe Louis d’Orléans, duc d’Aumale, qui aura pour parrain le duc de Bourbon, et qui héritera de l’immense fortune de celui-ci en 1830.
La duchesse de Bourbon ne s’était pas fait peindre depuis son retour en France en 1814. Elle ne s’était fait peindre que du temps de sa jeunesse.
Courant avril 1793, la duchesse de Bourbon est arrêtée en son château de Petitbourg puis ramenée à Paris pour être incarcérée à la prison de La Force, où quelques mois plutôt sa cousine la princesse de Lamballe avait été aussi incarcérée et massacrée.
Le même jour, on appose les scellées sur son appartement qu’elle avait conservé à l’Elysée-Bourbon, après l’avoir mis en location.
Le 11 avril 1793, avec son frère, son neveu et son cousin, elle prend la route pour Marseille.
La duchesse de Bourbon est réintégrée, le 14 juillet 1793, dans la propriété de ses biens et la jouissance de ses droits civils.
Le 17 octobre 1793, la duchesse de Bourbon écrit à la Convention nationale, depuis Marseille où elle est incarcérée, qu’elle faisait don à la nation de tous ses biens.
Dans sa requête, figure un état minutieux de sa fortune :
- Hôtel de l’Elysée-Bourbon estimé à onze cent mille francs, d’après l’évaluation faite au moment où Louis XVI l’acquiert à M. de Beaujon,
- Château de Petitbourg et les terres adjacentes pour douze cent mille livres,
- 500 000 livres de rentes inscrites sur le Grand Livre et la Ville de Paris,
- 100 000 livres de rente placés sur divers particuliers et provenant de ses épargnes,
- 50 000 touchés annuellement en qualité de princesse du sang sur la cassette du Roi pour mémoire,
- Créance hypothécaire de 2,5 millions de francs sur le duc de Bourbon consentie à l’occasion de l’achat du domaine de Nointel.
Pendant son incarcération, la duchesse de Bourbon, dévote, reçoit le ministère du curé de Saint-Laurent.
La duchesse de Bourbon apprend, par les journaux, que la Convention nationale, par décret, mettait son frère en jugement.
La duchesse d’Orléans écrit à sa belle-sœur, la duchesse de Bourbon, pour lui apprendre la mort de son frère, survenue le 6 novembre 1793. La duchesse de Bourbon, à son tour, va l’apprendre à ses neveux le duc de Montpensier et le comte de Beaujolais. Sur la feuille, d’une écriture méconnaissable, ils peuvent lire « Vivez, malheureux enfants, pour votre si malheureux père ». Tous deux perdent connaissance à la suite de cette nouvelle.
Le 29 avril 1795, la Convention nationale décrète la mise en liberté de la duchesse de Bourbon, et lui alloue, sur ses biens séquestrés, une somme annuelle de 180 000 francs.
En quittant Marseille, la duchesse de Bourbon avait été assignée à résidence à Moulins. Elle touchait de manière irrégulière la somme qui lui avait été allouée.
Sur la proposition du député Audran, le Directoire accepte d’adoucir les mesures contre la duchesse de Bourbon et le prince de Conti. Revenue de Moulins, elle s’installe au château de Petitbourg, et y retrouve une société aimable et distinguée.
La duchesse de Bourbon est expulsée, par le décret du 11 septembre 1797, de la France, en même temps que sa belle-sœur la duchesse douairière d’Orléans, et son cousin le prince de Conti.
Pendant que le 15 mars 1804, un détachement enlevé à Ettenhein, en territoire de Bade, son fils le duc d’Enghein pour le ramener à Paris, la duchesse de Bourbon, depuis l’Espagne, demandait à Dieu d’éclairer de sa lumière le Premier Consul.
Dans une lettre datée du 12 avril 1804, d’Angleterre où il vit, le duc de Bourbon écrit à la mère de son fils que l’on vient de fusiller dans les fossés de Vincennes :
« Madame, c’est la mort dans l’âme et en versant des larmes qui ne tariront qu’avec ma vie que je dois vous dire combien je partage votre douleur. Notre bon et cher enfant : Hélas ! nous en sommes privés à jamais. A jamais, grand Dieu ! quel coup affreux ! et comment y survivre ?
Vous aurez lu les détails de cet événement horrible, sur lequel votre position ne me permet de faire aucune réflexion. Tout âme sensible et honnête fera surement à cet égard toutes celles qui font ses parents désolés. Hélas ! notre pauvre et cher Enghein n’existe plus ! les larmes me suffoquent. Le ciel punira, sans doute, un jour, un forfait aussi abominable ; mais notre douleur n’en sera pas moins éternelle.
Adieu, Madame, armez-vous de tout le courage qui sera en votre pouvoir pour supporter le plus grand, le plus terrible de tous les malheurs. Adieu, Madame, Adieu. Coyez aux sentiments que je vous ai voués, comme à mon désespoir qui ne finira qu’avec ma vie. Oh ! oui, nous pleurons toujours ce bon et cher enfant.
PS – voulez-vous bien parler de mes peines cruelles à M. le prince de Conti et à Mme la duchesse d’Orléans. Ils les partageront sûrement avec tout l’intérêt qu’inspiraient des âmes sensibles comme les leurs. »
La duchesse de Bourbon répond à la lettre du duc de Bourbon, en ayant un doute sur l’expéditeur car la lettre n’est pas signée, depuis Gratia. Pour transmettre cette lettre, elle passe par l’intermédiaire de sa belle-sœur, la duchesse d’Orléans, et son neveu, le duc d’Orléans. Ce dernier la remet au duc de Bourbon, accompagné d’un mot daté du 22 août 1804.
« A Sa Majesté l’Empereur,
Sire,
Envoyée en Espagne, il y a plus de dix ans, par ordre du Gouvernement français, les circonstances me forcent aujourd’hui d’implorer l’assistance de Votre Majesté, pour m’arracher à un exil aussi pénible que dangereux. Ce serait une grande consolation pour moi de pouvoir terminer ma carrière, déjà bien avancée, près de mes amis qui habitent la ci-devant province de Meaux, ou bien dans tel autre lieu que Votre Majesté ordonnerait, afin d’y finir mes jours tranquillement, dans la retraite qui convient à mes goûts : les vœux que j’y formerais seront tous pour la gloire de la France et pour Votre Majesté, de laquelle je me dis,
Sire,
La Très humble et soumise sujette.
Louise Marie Thérèse Bathilde d’Orléans-Bourbon
A Barcelone, ce 11 avril 1809 »
Le comte de Gouvion Saint-Cyr, commandant en chef le VIIe corps de l’armée d’Espagne, s’était chargé de cette pétition.
L’Empereur, malgré des rapports favorables, n’accorde pas la grâce demandée par la duchesse de Bourbon. En revanche, il veille à ce que sa pension soit payée régulièrement.
La ville de Perpignan voit passer la duchesse de Bourbon de retour en France, en 1814, après la chute de l’Empereur. A 7 heures, elle est reçue, avec sa suite, avec les plus vives acclamations.
A la Cour, la duchesse de Bourbon n’est pas en odeur de sainteté : on lui reprochait ne pas avoir émigré, et d’avoir montré son enthousiasme pour l’usurpateur.
La duchesse offre l’hospitalité à sa belle-sœur, Mademoiselle de Condé, dans la petite maison située rue de Babylone au bout du jardin de l’Hôtel de Matignon.
Pendant les Cent jours, la duchesse de Bourbon reste à Paris, à l’Hôtel de Matignon, dans un premier temps. Elle avait obtenu de rester en France, par l’intermédiaire de la Reine Hortense qui était intervenue auprès de l’Empereur.
Il lui accordera une pension de 200 000 francs par an sous condition qu’elle s’occupe de ses deux demi-frères l’abbé de Saint-Farre et l’abbé de Saint-Albin, fils naturels de son père Louis Philippe d’Orléans.
Les administrateurs des biens de la Couronne prétendent que l’Hôtel de Matignon lui a été indûment cédé. Elle quitte donc l’Hôtel de Matignon et se retire à Rosny après autorisation de l’Empereur. Visiblement, il ne veut pas rencontrer dans les rues de Paris la mère du duc d’Enghein.
La duchesse de Bourbon se réinstalle, dans l’hiver 1815/1816, à l’Hôtel de Matignon à Paris.
La duchesse de Bourbon est affectée par les décès du prince de Condé en 1818, et par celui de M. le duc de Berry en 1820 et surtout par celui de la duchesse douairière d’Orléans en 1821.
Dans les dernières années de sa vie, la duchesse de Bourbon n’est plus occupée que de charité.
Le 10 janvier 1822, la duchesse de Bourbon se rend à l’église de Sainte-Geneviève pour prendre part à la procession. A peine intégrer à celle-ci, elle est trahie par sa démarche et fait un malaise.
On la transporte, après plusieurs pertes de connaissances, à l’Ecole de droit, sur la place. La duchesse de Bourbon rend son dernier soupir sur un canapé dans l’appartement du professeur Grappe, au rez de chaussée.
Le duc d’Orléans, son neveu, arrive trop tard pour lui tenir la main ; le duc de Bourbon est à la campagne.
Le corps de la duchesse de Bourbon est ramené à l’Hôtel de Matignon, rue de Varennes, à 22h30.
Par testament, la duchesse de Bourbon institue son neveu le duc d’Orléans et sa nièce Mme Adélaïde, ses légataires universelles.
Le 15 janvier 1822, après une cérémonie à l’église des Missions étrangers, son corps est transporté, à la nuit, à la chapelle de Dreux.
En revenant de Dreux où il avait inhumé le corps de sa tante, le duc d’Orléans apprend que son épouse lui a donné un 5ème fils au soir du 16 janvier 1822 : Henri Eugène Philippe Louis d’Orléans, duc d’Aumale, qui aura pour parrain le duc de Bourbon, et qui héritera de l’immense fortune de celui-ci en 1830.
La duchesse de Bourbon ne s’était pas fait peindre depuis son retour en France en 1814. Elle ne s’était fait peindre que du temps de sa jeunesse.
Hôtel de l'Elysée-Bourbon
La duchesse de Bourbon loue l’Elysée-Bourbon, à M. Hovyn, entrepreneur de fêtes patriotiques, et se retire en son château de Petitbourg. Elle espère ainsi arracher l’Elysée-Bourbon à la convoitise des révolutionnaires.
A son retour à Paris en 1814, la duchesse de Bourbon pensait retrouver et réinvestir l’Elysée-Bourbon. Elle prétendait avoir toujours des droits dessus qu’elle avait payé sur ces deniers. Elle en demande la restitution sans succès. Celui-ci avait été intégré au domaine extraordinaire de la Couronne. Elle écrivit à Louis XVIII qui entendit ses arguments mais ne lui rendit pas. En revanche, elle obtient en échange l’Hôtel de Valentinois (Hôtel de Matignon), rue de Varenne. Cet échange est formalisé par un décret du Roi daté du 6 mars 1815.
A son retour à Paris en 1814, la duchesse de Bourbon pensait retrouver et réinvestir l’Elysée-Bourbon. Elle prétendait avoir toujours des droits dessus qu’elle avait payé sur ces deniers. Elle en demande la restitution sans succès. Celui-ci avait été intégré au domaine extraordinaire de la Couronne. Elle écrivit à Louis XVIII qui entendit ses arguments mais ne lui rendit pas. En revanche, elle obtient en échange l’Hôtel de Valentinois (Hôtel de Matignon), rue de Varenne. Cet échange est formalisé par un décret du Roi daté du 6 mars 1815.
Napoléon Ier
Depuis son exil espagnol, la duchesse de Bourbon va peu à peu admirer Napoléon Bonaparte, comme Premier Consul puis comme Empereur des Français.
A de nombreuses reprises, la duchesse de Bourbon écrira à Napoléon Bonaparte.
A de nombreuses reprises, la duchesse de Bourbon écrira à Napoléon Bonaparte.
Princesse de Condé
Depuis le 13 mai 1818, Bathilde d’Orléans aurait du porter le titre de « princesse de Condé » si Louis Henri Joseph de Bourbon avait bien voulu se déclarer « prince de Condé ». La mort de son fils était une intarissable blessure, et dégoûté des hommes et des choses, il n’avait pas songé à se prévaloir des droits et prérogatives qui finiraient avec lui.