Né le 13 avril 1747 au château de Saint-Cloud
Guillotiné le 6 novembre 1793 place de la Révolution à Paris Père : Louis Philippe d'Orléans
Mère : Louis-Henriette de Bourbon Titres portés
Maîtresse :
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Epouse le 5 avril 1769, en la chapelle du château de Versailles, Louis Marie Adélaïde de Bourbon, Mademoiselle de Penthièvre
De ce mariage, naitront :
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Lettre du duc d’Orléans à Louis XVI
« Paris, 13 octobre 1789
Sire,
Daignez agréer mes sincères et très respectueux remerciements, pour la mission particulière dont votre majesté vient de me charger près du roi d’Angleterre. Cette marque de confiance est, dans les circonstances présentes, le témoignage le plus flatteur de ses bontés pour moi, en même temps qu’elle fait connaître à toute la France, la justice que votre majesté rend aux sentiments de zèle et de dévouement que j’ai cessé un instant d’avoir pour la personne de votre majesté, sa gloire, ses véritables intérêts, et ceux de la nation qui en son inséparables. En exécutant ses ordres, je vais m’efforcer d’obtenir la continuation de la confiance dont votre majesté m’honore, et de conserver l’estime de mes compatriotes.
Je suis avec le plus profond respect, Sire, de votre majesté, très humble, très obéissant et très fidèle sujet et serviteur.
L. Ph. J. D’Orléans ».
Lettre du duc d’Orléans à Louis XVI
« Boulogne sur Mer, le 16 octobre 1789
Sire,
Conformément aux ordres de votre majesté, je me suis rendu à Boulogne sur Mer, où je comptais m’embarquer ce matin ; mais le peuple s’est absolument opposé à mon départ. Les différents passeports dont j’étais muni, n’ont pas suffi pour calmer ses inquiétudes ; il n’a pas voulu davantage me permettre de partir pour Paris, où je me serais empresser d’aller moi-même rendre compte à votre majesté de cet événement. Un nombre de citoyens a été nommé pour aller prendre des informations à l’assemblée nationale ; ce ne sera qu’après leur retour qu’il me sera possible d’exécuter les ordres que votre majesté a confiés à mon zèle ».
Lettre du duc d’Orléans à M. Bailly, maire de Paris
« Boulogne sur Mer, 16 octobre 1789
M. Clarck, l’un de mes secrétaires des commandements, vous rendra compte, monsieur, de ce qui vient de m’arriver à Boulogne. Comme il aura besoin d’un passeport pour venir me rejoindre, je vous prie de le lui faire expédier sur le champ, ainsi qu’un nouveau pour moi et ma suite, si vous le jugerez nécessaire, ou seulement utile d’après les circonstances. »
Le duc d’Orléans écrit deux autres lettres : l’une au comte de Montmorin, ministre et secrétaire d’état aux affaires étrangères, et l’autre au président de l’Assemblée nationale, M. Fréteau. Celle au président de l’Assemblée nationale est imprimée.
« Paris, 13 octobre 1789
Sire,
Daignez agréer mes sincères et très respectueux remerciements, pour la mission particulière dont votre majesté vient de me charger près du roi d’Angleterre. Cette marque de confiance est, dans les circonstances présentes, le témoignage le plus flatteur de ses bontés pour moi, en même temps qu’elle fait connaître à toute la France, la justice que votre majesté rend aux sentiments de zèle et de dévouement que j’ai cessé un instant d’avoir pour la personne de votre majesté, sa gloire, ses véritables intérêts, et ceux de la nation qui en son inséparables. En exécutant ses ordres, je vais m’efforcer d’obtenir la continuation de la confiance dont votre majesté m’honore, et de conserver l’estime de mes compatriotes.
Je suis avec le plus profond respect, Sire, de votre majesté, très humble, très obéissant et très fidèle sujet et serviteur.
L. Ph. J. D’Orléans ».
Lettre du duc d’Orléans à Louis XVI
« Boulogne sur Mer, le 16 octobre 1789
Sire,
Conformément aux ordres de votre majesté, je me suis rendu à Boulogne sur Mer, où je comptais m’embarquer ce matin ; mais le peuple s’est absolument opposé à mon départ. Les différents passeports dont j’étais muni, n’ont pas suffi pour calmer ses inquiétudes ; il n’a pas voulu davantage me permettre de partir pour Paris, où je me serais empresser d’aller moi-même rendre compte à votre majesté de cet événement. Un nombre de citoyens a été nommé pour aller prendre des informations à l’assemblée nationale ; ce ne sera qu’après leur retour qu’il me sera possible d’exécuter les ordres que votre majesté a confiés à mon zèle ».
Lettre du duc d’Orléans à M. Bailly, maire de Paris
« Boulogne sur Mer, 16 octobre 1789
M. Clarck, l’un de mes secrétaires des commandements, vous rendra compte, monsieur, de ce qui vient de m’arriver à Boulogne. Comme il aura besoin d’un passeport pour venir me rejoindre, je vous prie de le lui faire expédier sur le champ, ainsi qu’un nouveau pour moi et ma suite, si vous le jugerez nécessaire, ou seulement utile d’après les circonstances. »
Le duc d’Orléans écrit deux autres lettres : l’une au comte de Montmorin, ministre et secrétaire d’état aux affaires étrangères, et l’autre au président de l’Assemblée nationale, M. Fréteau. Celle au président de l’Assemblée nationale est imprimée.
Le jeudi 22 octobre 1789, Le duc d’Orléans arrive à Londres, et descend chez l’ambassadeur de France, qui notifie cette arrivée, le même jour, au duc de Leeds, secrétaire d’état.
Immédiatement après, le duc d’Orléans se rend chez le prince de Galles.
Immédiatement après, le duc d’Orléans se rend chez le prince de Galles.
Le 28 octobre 1789, à 14h30, le duc d’Orléans est introduit dans le cabinet du Roi Georges III, à Saint-James, avec laquelle il a un entretien.
Le 5 novembre 1789, le duc d’Orléans a une longue conférence avec M. Pitt. Le même jour, il est présenté à la Reine qui tient sa cour.
Lettre du duc d’Orléans au comte de Montmorin, ministre et secrétaire d’état aux affaires étrangères
« Vous trouverez, ci-joint, Monsieur le comte, deux lettres, l’une pour le Roi, l’autre pour la Reine, que je vous prie de bien vouloir remettre à leurs majestés. Je ne vous ferai aujourd’hui que cet envoi, et celui de mes souhaites de bonne année. Je répondrai, sous peu de jours, à la lettre que vous m’avez écrite en date du 19 décembre, et qui m’est parvenue le 26.
Vous connaissez, M. le comte,… »
Lettre du duc d’Orléans à Louis XVI
« Londres, 29 décembre 1789
Sire,
A cette époque du renouvellement de l’année, où tous les sujets de votre majesté s’empressent de lui offrir le tribut d’amour et de respect qui lui est dû à tant de titres, je la supplie de recevoir, avec bonté, et mon hommage respectueux et mes vœux pour son bonheur et pour sa gloire. Je me trouve heureux que votre majesté m’a mis à même d’y concourir en partie ; malgré les circonstances difficiles qui m’environnent, je n’en abandonne pas l’espoir. Je n’ai dans ce moment d’autre objet, que de réitérer à votre majesté l’assurance de mon zèle pour son service. Sur tout ce qui est relatif à la mission qu’elle a bien voulue me confier, je me réfère aux lettres dont M. le comte de Montmorin lui a rendu compte, en réclamant toutefois l’attention de votre majesté, pour quelques articles qui me paraissent également importants pour sa gloire et pour l’avantage de la nation Française.
Sire, votre majesté, très humble, très obéissant et très fidèle sujet et serviteur… »
Lettre du duc d’Orléans à Marie Antoinette
« Londres, 29 décembre 1789
Madame,
J’offre à votre majesté, au renouvellement de cette année, l’hommage respectueux des vœux que je forme pour son bonheur ; je désire vivement qu’elle croie à leur sincérité ; et ce désir sera accompli, si votre majesté veut bien me juger d’après ma conduite, plutôt que d’après les impressions que je n’ignore pas qu’on a cherché à lui donner. Je réclame auprès de votre majesté le souvenir du passé ; il me donne le droit de lui répondre de l’avenir, et la confiance de me reposer sur la justice de votre majesté, pour connaître et apprécier mes sentiments et mes actions.
Madame, de votre majesté, très humble, très obéissant, et très fidèle sujet et serviteur… »
« Vous trouverez, ci-joint, Monsieur le comte, deux lettres, l’une pour le Roi, l’autre pour la Reine, que je vous prie de bien vouloir remettre à leurs majestés. Je ne vous ferai aujourd’hui que cet envoi, et celui de mes souhaites de bonne année. Je répondrai, sous peu de jours, à la lettre que vous m’avez écrite en date du 19 décembre, et qui m’est parvenue le 26.
Vous connaissez, M. le comte,… »
Lettre du duc d’Orléans à Louis XVI
« Londres, 29 décembre 1789
Sire,
A cette époque du renouvellement de l’année, où tous les sujets de votre majesté s’empressent de lui offrir le tribut d’amour et de respect qui lui est dû à tant de titres, je la supplie de recevoir, avec bonté, et mon hommage respectueux et mes vœux pour son bonheur et pour sa gloire. Je me trouve heureux que votre majesté m’a mis à même d’y concourir en partie ; malgré les circonstances difficiles qui m’environnent, je n’en abandonne pas l’espoir. Je n’ai dans ce moment d’autre objet, que de réitérer à votre majesté l’assurance de mon zèle pour son service. Sur tout ce qui est relatif à la mission qu’elle a bien voulue me confier, je me réfère aux lettres dont M. le comte de Montmorin lui a rendu compte, en réclamant toutefois l’attention de votre majesté, pour quelques articles qui me paraissent également importants pour sa gloire et pour l’avantage de la nation Française.
Sire, votre majesté, très humble, très obéissant et très fidèle sujet et serviteur… »
Lettre du duc d’Orléans à Marie Antoinette
« Londres, 29 décembre 1789
Madame,
J’offre à votre majesté, au renouvellement de cette année, l’hommage respectueux des vœux que je forme pour son bonheur ; je désire vivement qu’elle croie à leur sincérité ; et ce désir sera accompli, si votre majesté veut bien me juger d’après ma conduite, plutôt que d’après les impressions que je n’ignore pas qu’on a cherché à lui donner. Je réclame auprès de votre majesté le souvenir du passé ; il me donne le droit de lui répondre de l’avenir, et la confiance de me reposer sur la justice de votre majesté, pour connaître et apprécier mes sentiments et mes actions.
Madame, de votre majesté, très humble, très obéissant, et très fidèle sujet et serviteur… »
Dans une lettre, datée du 13 février 1790, de Londres où il est, le duc d’Orléans écrit, à l’Assemblée nationale, au sujet du serment civique que doivent prêter tous les députés. Il jure d’être fidèle à la Nation, à la Loi, au Roi, et de maintenir de tout son pouvoir la constitution décrétée par l’Assemblée nationale et acceptée par le Roi.
« Londres, 13 février 1790
M. le Président,
Absent de l’assemblée nationale d’après la permission qu’elle m’en a ordonnée le 14 octobre dernier, pour aller remplir la mission que le roi m’a fait l’honneur de me confier, j’ai dû depuis ce moment diriger sur d’autres objets les efforts du zèle qui m’anime pour l’avantage de la nation et la gloire du monarque. Mais je n’en suis pas moins uni d’esprit et de cœur à l’auguste assemblée dont j’ai l’honneur d’être membre ; et qu’il me soit permis de le dire, j’ai suivi ses travaux avec d’autant plus d’intérêt que j’ai eu le bonheur de trouver toujours mon vœu général exprimé par ses décrets.
Je partage également les sentiments d’amour et de respect qu’à inspirés à l’assemblée la démarche vraiment royale et paternelle de sa majesté, quand, sans autre cortège que ses vertus, sans autre motif que son amour pour son peuple, elle est venue se réunir aux représentants de la nation pour affermir et pour peser, s’il est possible, l’heureuse régénération qui assure à jamais la gloire et le bonheur de la France.
Il était naturel qu’en ce jour mémorable chacun de ses membres fût empressé de faire publiquement profession des principes qu’elle a si constamment pratiqués ; et pour me consoler de m’être pas trouvé à portée de participer à ce grand et beau mouvement, j’ai eu besoin de me rappeler que je pourrais être ici de quelque utilité à la patrie.
Dans ces circonstances, je vous prie, M. le Président, de supplier l’assemblée de ma part de vouloir bien recevoir mon adhésion formelle au serment que ses membres ont prêté le 4 de ce mois, et de trouver bon que, comme eux, je jure fidélité à la nation, à la loi, au Roi, et de maintenir de tout mon pouvoir la constitution décrétée par l’assemblée nationale acceptée par le Roi.
L. Ph. J. d’Orléans »
« Par-là, j’exécute, autant qu’il est en mon pouvoir, le décret porté le 4 de ce mois par l’assemblée nationale, et je me trouverai heureux d’avoir été constamment uni à elle en sentiments comme en principes.
Je suis avec respect, M. le Président, votre très humble et très obéissant serviteur.
L. Ph. J. d’Orléans »
« Londres, 13 février 1790
M. le Président,
Absent de l’assemblée nationale d’après la permission qu’elle m’en a ordonnée le 14 octobre dernier, pour aller remplir la mission que le roi m’a fait l’honneur de me confier, j’ai dû depuis ce moment diriger sur d’autres objets les efforts du zèle qui m’anime pour l’avantage de la nation et la gloire du monarque. Mais je n’en suis pas moins uni d’esprit et de cœur à l’auguste assemblée dont j’ai l’honneur d’être membre ; et qu’il me soit permis de le dire, j’ai suivi ses travaux avec d’autant plus d’intérêt que j’ai eu le bonheur de trouver toujours mon vœu général exprimé par ses décrets.
Je partage également les sentiments d’amour et de respect qu’à inspirés à l’assemblée la démarche vraiment royale et paternelle de sa majesté, quand, sans autre cortège que ses vertus, sans autre motif que son amour pour son peuple, elle est venue se réunir aux représentants de la nation pour affermir et pour peser, s’il est possible, l’heureuse régénération qui assure à jamais la gloire et le bonheur de la France.
Il était naturel qu’en ce jour mémorable chacun de ses membres fût empressé de faire publiquement profession des principes qu’elle a si constamment pratiqués ; et pour me consoler de m’être pas trouvé à portée de participer à ce grand et beau mouvement, j’ai eu besoin de me rappeler que je pourrais être ici de quelque utilité à la patrie.
Dans ces circonstances, je vous prie, M. le Président, de supplier l’assemblée de ma part de vouloir bien recevoir mon adhésion formelle au serment que ses membres ont prêté le 4 de ce mois, et de trouver bon que, comme eux, je jure fidélité à la nation, à la loi, au Roi, et de maintenir de tout mon pouvoir la constitution décrétée par l’assemblée nationale acceptée par le Roi.
L. Ph. J. d’Orléans »
« Par-là, j’exécute, autant qu’il est en mon pouvoir, le décret porté le 4 de ce mois par l’assemblée nationale, et je me trouverai heureux d’avoir été constamment uni à elle en sentiments comme en principes.
Je suis avec respect, M. le Président, votre très humble et très obéissant serviteur.
L. Ph. J. d’Orléans »
Lettre du duc d’Orléans à Louis XVI
« Londres, le 14 février 1790
Sire,
J’ai l’honneur de mettre sous les yeux de votre majesté la copie de la lettre que j’ai écrite au président de l’assemblée nationale, portant mon adhésion au serment prononcé par chacun de ses membres dans la séance du 4 de ce mois. Cette lettre contient l’expression de mes sentiments, et je désire que votre majesté connaisse toujours ceux qui m’animent. Je ne crois pas avoir besoin de dire à votre majesté quel bonheur. J’ai éprouvé en la voyant approuver et consacrer par sa démarche du 4, les principes qui ont toujours servi de règle à mes opinions et à ma conduite. Cette démarche, Sire, qui, dans l’histoire, placera votre majesté au-dessus des plus grands Rois, et qui dès ce moment lui assure le respect de toutes les nations augmenteraient, s’il était possible, les sentiments d’amour et de fidélité que tous les français ont toujours eu pour elle, et qu’ils lui doivent à tant de titres. Je supplie votre majesté de croire à la sincérité de ceux dont je lui présente l’hommage, et d’être persuadée que, s’il a été facile de les calomnier, il a cependant été impossible de les affaiblir.
Sire, de votre majesté… »
« Londres, le 14 février 1790
Sire,
J’ai l’honneur de mettre sous les yeux de votre majesté la copie de la lettre que j’ai écrite au président de l’assemblée nationale, portant mon adhésion au serment prononcé par chacun de ses membres dans la séance du 4 de ce mois. Cette lettre contient l’expression de mes sentiments, et je désire que votre majesté connaisse toujours ceux qui m’animent. Je ne crois pas avoir besoin de dire à votre majesté quel bonheur. J’ai éprouvé en la voyant approuver et consacrer par sa démarche du 4, les principes qui ont toujours servi de règle à mes opinions et à ma conduite. Cette démarche, Sire, qui, dans l’histoire, placera votre majesté au-dessus des plus grands Rois, et qui dès ce moment lui assure le respect de toutes les nations augmenteraient, s’il était possible, les sentiments d’amour et de fidélité que tous les français ont toujours eu pour elle, et qu’ils lui doivent à tant de titres. Je supplie votre majesté de croire à la sincérité de ceux dont je lui présente l’hommage, et d’être persuadée que, s’il a été facile de les calomnier, il a cependant été impossible de les affaiblir.
Sire, de votre majesté… »
Lettre du duc d’Orléans, depuis l’Angleterre où il est en mission par ordre de Louis XVI, sur ce qu’il a fait les 5 et 6 octobre 1789
« Newmarket, ce jeudi 22 avril 1790
Le samedi 3 octobre, je suis parti de Versailles après l’assemblée pour revenir à Paris. Le dimanche 4 octobre, je suis resté à Paris toute la journée ; j’ai sopé à Mouceaux avec sept ou huit personnes ; le lundi 5 octobre, je m’en suis allé à Mouceaux de très bonne heure ; le matin, mon cabriolet a cassé sur le boulevard auprès de la porte Saint-Honoré, et je m’en suis allé à pied, par les Champs Elysées jusqu’à Mouceaux. J’ai été à Passy voir mes enfants ; les deux aînés étaient à Versailles à l’assemblée. Comme on commençait à voir passer beaucoup de monde avec des piques, qui s’en allaient à Versailles, disait-on, je leur ai fait dire par un palefrenier de revenir par Saint-Cloud. J’ai dîné à Mouceaux ; après dîner, je suis revenu au Palais Royal où j’ai soupé et couché.
Le mardi 6 octobre, à 4 ou 5 heures du matin, le nommé Guepray, piqueur, qui était parti de Passy, où il était avec mes enfants, pour aller à Versailles et leur rapporter des nouvelles de ce qui s’était passé, est venu chez moi, m’a fait éveiller pour me dire qu’il croyait que l’on ne laisserait plus passer personne sur le pont de Sèvres et de Saint-Cloud pour aller à Versailles. Comme j’avais le projet de m’y rendre pour l’assemblée, j’ai voulu m’assurer de ce fait, afin de prendre un autre chemin pour y aller, si cela était. J’ai envoyé cherché Shée et Clarck, et j’ai dit à ce dernier de prendre un cabriolet et de s’en aller à Sèvres voir si l’on passait, et de revenir me dire ce qui en était. Il n’a été que jusqu’à Sèvres, et en est revenu sur les sept heures du matin, m’a rapporté qu’il y avait aucune difficulté ; et je suis parti dans mon poste-chaise avec quatre chevaux et deux postillons anglais, sur les sept heures et demie, du Palais Royal, comme à son ordinaire. J’ai descendu chez moi dans l’avenue ; et ne vous trouvant pas chez vous, j’ai été vous joindre chez L’e.D., où vos gens m’ont dit que vous étiez : vous savez le reste. Guepray, Aladin, Romain, Mogé, Lebrun, inspecteur du Palais Royal, Roucin, Shée, Clarck m’ont tous parlé au Palais Royal, d’où je ne suis pas sorti, depuis lundi cinq au soir, jusqu’à mardi sept ou sept heures et demie du matin que j’ai monté dans ma poste-chaise pour aller à Versailles, où vous savez aussi bien que moi ce que j’ai fait, où nous ne nous sommes pas quittés.
L. Ph. J. D. »
« Newmarket, ce jeudi 22 avril 1790
Le samedi 3 octobre, je suis parti de Versailles après l’assemblée pour revenir à Paris. Le dimanche 4 octobre, je suis resté à Paris toute la journée ; j’ai sopé à Mouceaux avec sept ou huit personnes ; le lundi 5 octobre, je m’en suis allé à Mouceaux de très bonne heure ; le matin, mon cabriolet a cassé sur le boulevard auprès de la porte Saint-Honoré, et je m’en suis allé à pied, par les Champs Elysées jusqu’à Mouceaux. J’ai été à Passy voir mes enfants ; les deux aînés étaient à Versailles à l’assemblée. Comme on commençait à voir passer beaucoup de monde avec des piques, qui s’en allaient à Versailles, disait-on, je leur ai fait dire par un palefrenier de revenir par Saint-Cloud. J’ai dîné à Mouceaux ; après dîner, je suis revenu au Palais Royal où j’ai soupé et couché.
Le mardi 6 octobre, à 4 ou 5 heures du matin, le nommé Guepray, piqueur, qui était parti de Passy, où il était avec mes enfants, pour aller à Versailles et leur rapporter des nouvelles de ce qui s’était passé, est venu chez moi, m’a fait éveiller pour me dire qu’il croyait que l’on ne laisserait plus passer personne sur le pont de Sèvres et de Saint-Cloud pour aller à Versailles. Comme j’avais le projet de m’y rendre pour l’assemblée, j’ai voulu m’assurer de ce fait, afin de prendre un autre chemin pour y aller, si cela était. J’ai envoyé cherché Shée et Clarck, et j’ai dit à ce dernier de prendre un cabriolet et de s’en aller à Sèvres voir si l’on passait, et de revenir me dire ce qui en était. Il n’a été que jusqu’à Sèvres, et en est revenu sur les sept heures du matin, m’a rapporté qu’il y avait aucune difficulté ; et je suis parti dans mon poste-chaise avec quatre chevaux et deux postillons anglais, sur les sept heures et demie, du Palais Royal, comme à son ordinaire. J’ai descendu chez moi dans l’avenue ; et ne vous trouvant pas chez vous, j’ai été vous joindre chez L’e.D., où vos gens m’ont dit que vous étiez : vous savez le reste. Guepray, Aladin, Romain, Mogé, Lebrun, inspecteur du Palais Royal, Roucin, Shée, Clarck m’ont tous parlé au Palais Royal, d’où je ne suis pas sorti, depuis lundi cinq au soir, jusqu’à mardi sept ou sept heures et demie du matin que j’ai monté dans ma poste-chaise pour aller à Versailles, où vous savez aussi bien que moi ce que j’ai fait, où nous ne nous sommes pas quittés.
L. Ph. J. D. »
Fin avril-début mai 1790, le duc d’Orléans ordonne que l’on ne paie pas les pensions de 1790 à ceux et celles qui les avaient obtenues de lui. On ne sait pas pourquoi il a ordonné cette suspension, mais le duc d’Orléans fait beaucoup de dépenses à Londres.
Revenus accordés par l’Assemblée nationale en 1790
- 1 million de rente apanagère
- 1 million annuel pendant 20 ans affecté aux créanciers.
Le duc d’Orléans profite de l’occasion de la fédération, pour revenir en France, le 11 juillet 1790, sans permission du Roi. Il invoque, qu’en tant que député, cela lui impose le devoir d’assister à la fédération.
Avant de de quitter Londres, le duc d’Orléans envoie un mémoire, pour l’Assemblée nationale, à son chancelier M. de La Touche, aussi député, et lui ordonne de le lire à la tribune. Dans ce mémoire, il expose que son séjour en Angleterre était désormais inutile, et qu’il ne pouvait avoir égard aux représentations que le marquis de La Fayette lui avait signifier, par son aide de camp, pour lui faire entendre que les motifs qui avaient rendu son voyage nécessaire subsisteraient encore, et que sa présence en France servirait de prétexte aux malveillants pour exciter les plus grands troubles.
Le duc d’Orléans prononce un discours et prête le serment civique le 11 juillet 1790.
« Messieurs,
Tandis que d’après la permission que l’assemblée m’avait donnée, et conformément au vœu du Roi, je m’étais absenté pour aller remplir en Angleterre une mission dont sa majesté m’avait chargé auprès de cette cour, vous avez décrété que chacun des représentants de la nation prêterait individuellement le serment civique dont vous aurez réglé la formule. Je me suis empressé alors, messieurs, de vous envoyer mon adhésion à ce serment, et je m’empresse aujourd’hui de le renouveler au milieu de vous. Le jour approche où la France entière va se réunir solennellement pour le même objet, et où toutes les voix ne feront entendre que des sentiments d’amour pour la patrie et pour le Roi ; pour la patrie si chère à des citoyens qui ont recouvré leur liberté ; pour le Roi si digne par ses vertus de régner sur un peuple libre, et d’attacher son nom à la plus grande comme à la plus heureuse époque de la monarchie française. Ce jour, au moins je l’espère ainsi, verra disparaître pour jamais toutes les différents d’opinions et d’intérêts désormais réunis et confondus dans l’opinion et l’intérêt public. Pour moi, messieurs, qui n’ai jamais fait vœu que pour la liberté, je ne suis que désirer et solliciter de vous le plus somptueux examen de mes principes et de ma conduite dans tous les temps.
Je ne puis avoir mérité d’aucun sacrifice, puisque mes vœux particuliers ont toujours prévenu ou suivi vos décrets ; et depuis longtemps, je peux le dire, je portais dans mon cœur le serment que ma bouche va prononcer en ce moment : je jure d’être fidèle à la nation, à la loi, au Roi et de maintenir de tout mon pouvoir la constitution décrétée par l’assemblée nationale et acceptée par le Roi. »
Avant de de quitter Londres, le duc d’Orléans envoie un mémoire, pour l’Assemblée nationale, à son chancelier M. de La Touche, aussi député, et lui ordonne de le lire à la tribune. Dans ce mémoire, il expose que son séjour en Angleterre était désormais inutile, et qu’il ne pouvait avoir égard aux représentations que le marquis de La Fayette lui avait signifier, par son aide de camp, pour lui faire entendre que les motifs qui avaient rendu son voyage nécessaire subsisteraient encore, et que sa présence en France servirait de prétexte aux malveillants pour exciter les plus grands troubles.
Le duc d’Orléans prononce un discours et prête le serment civique le 11 juillet 1790.
« Messieurs,
Tandis que d’après la permission que l’assemblée m’avait donnée, et conformément au vœu du Roi, je m’étais absenté pour aller remplir en Angleterre une mission dont sa majesté m’avait chargé auprès de cette cour, vous avez décrété que chacun des représentants de la nation prêterait individuellement le serment civique dont vous aurez réglé la formule. Je me suis empressé alors, messieurs, de vous envoyer mon adhésion à ce serment, et je m’empresse aujourd’hui de le renouveler au milieu de vous. Le jour approche où la France entière va se réunir solennellement pour le même objet, et où toutes les voix ne feront entendre que des sentiments d’amour pour la patrie et pour le Roi ; pour la patrie si chère à des citoyens qui ont recouvré leur liberté ; pour le Roi si digne par ses vertus de régner sur un peuple libre, et d’attacher son nom à la plus grande comme à la plus heureuse époque de la monarchie française. Ce jour, au moins je l’espère ainsi, verra disparaître pour jamais toutes les différents d’opinions et d’intérêts désormais réunis et confondus dans l’opinion et l’intérêt public. Pour moi, messieurs, qui n’ai jamais fait vœu que pour la liberté, je ne suis que désirer et solliciter de vous le plus somptueux examen de mes principes et de ma conduite dans tous les temps.
Je ne puis avoir mérité d’aucun sacrifice, puisque mes vœux particuliers ont toujours prévenu ou suivi vos décrets ; et depuis longtemps, je peux le dire, je portais dans mon cœur le serment que ma bouche va prononcer en ce moment : je jure d’être fidèle à la nation, à la loi, au Roi et de maintenir de tout mon pouvoir la constitution décrétée par l’assemblée nationale et acceptée par le Roi. »
En septembre 1790, le duc d’Orléans se détermine à vendre les meubles et effets du château de Villers-Cotterêt. Cette vente permettra de mettre un peu d’ordre dans ses finances.
Les bibliothèques des différentes demeures du duc d’Orléans devraient être aussi dispersées.
Les bibliothèques des différentes demeures du duc d’Orléans devraient être aussi dispersées.
En 1791, le duc d’Orléans vend sa collection de tableaux, pour deux millions de livres, au Roi d’Angleterre.
En février 1791, le duc d’Orléans choisit M. Boncerf pour administrateur général de ses domaines et bois.
Le duc d’Orléans rappelle, le 12 mai 1791, la comtesse de Genlis qui avait été contrainte de démissionner de sa charge par la duchesse d’Orléans, le 2 avril 1791. Elle regagne Paris.
La comtesse de Buffon donne, à Paris le 6 septembre 1791, naissance à un fils dont le père est le duc d'Orléans, Ce dernier sera connu sous le nom de "chevalier de Saint-Pol" et prénommé Paul Elie.
Les créanciers du duc d’Orléans, prince français, sont invités à se retrouver, jeudi 24 novembre 1791 à 10 heures précises, en une des salles du Palais Royal, qui leur sera indiqué par le suisse du grand escalier. L’état de l’actif et du passif du prince, et les moyens de libération qu’il propose à ses créanciers, sont imprimés et se distribuent chez Me Brichard, notaire, Me Robin, notaire, et M. Le maire, homme de loi.
La rumeur circule que le duc d’Orléans a vendu sa galerie de tableaux du Palais Royal pour 1 800 000 livres, et qu’il met en vente des meubles issus de ses différentes résidences et des immeubles.
La suppression de son apanage et des droits féodaux a réduit considérablement ses revenus.
La rumeur circule que le duc d’Orléans a vendu sa galerie de tableaux du Palais Royal pour 1 800 000 livres, et qu’il met en vente des meubles issus de ses différentes résidences et des immeubles.
La suppression de son apanage et des droits féodaux a réduit considérablement ses revenus.
Dans le courant de l’année 1792, le duc d’Orléans vend sa collection de tableaux des écoles flamande et hollandaise à un anglais nommé Plade.
Auparavant, il avait vendu à sir Edouard Walkens une autre partie de sa collection de tableau. Cette collection avait été constitué par Philippe II d’Orléans. Le baron de Grimm avait acheté, au nom de l’Impératrice Catherine de Russie, sa collection de pierres gravées, qui étaient au nombre de 1468, au prix de 460 000 frs. |
Le 6 janvier 1792, criblé de dettes, le duc d’Orléans obtient, de ses créanciers, un concordat par lequel il leur abandonne toutes ses propriétés. L’Etat en rachètera une bonne partie pour un montant de 37, 74 millions de livres.
Par un concordat du 9 janvier 1792, le duc d’Orléans cède tous ses biens à ses créanciers.
Les créanciers du duc d’Orléans étaient assemblés au Palais Royal. Ils se tiennent debout et découverts devant le duc d’Orléans. Un d’eux proposent aux autres de se couvrir et de s’asseoir. Tous acceptent, et le duc d’Orléans acquiesce. Il leur dit « Je vous aurais engagé, Messieurs, à en agir ainsi, si vous aviez été chez moi ; mais vous êtes chez vous.
Les créanciers du duc d’Orléans étaient assemblés au Palais Royal. Ils se tiennent debout et découverts devant le duc d’Orléans. Un d’eux proposent aux autres de se couvrir et de s’asseoir. Tous acceptent, et le duc d’Orléans acquiesce. Il leur dit « Je vous aurais engagé, Messieurs, à en agir ainsi, si vous aviez été chez moi ; mais vous êtes chez vous.
Le 10 janvier 1792, le duc d’Orléans vient de faire assemblée tous ses créanciers pour signer entre eux un contrat d’union.
Lettre du duc d’Orléans au ministre de la Marine
« A Paris, le 21 janvier 1792
J’ai reçu, Monsieur, aujourd’hui, la lettre que vous m’avez adressé en date du 18 de ce mois, par laquelle vous m’annoncez que le Roi, en arrêtant, le 16 septembre dernier, la nouvelle formation de la marine, d’après les lois rendues sur son organisation, m’a promu, ce même jour, au grade d’amiral. J’accepte avec reconnaissance. Aussitôt que vous aurez bien voulu me faire parvenir la formule de l’acte authentique qui, me dites-vous, doit justifier mon acceptation, d’après le mode et à l’époque que l’Assemblée nationale s’est réservée de déterminer par un décret, que vous m’annoncez devoir m’être notifié, je m’empresserai de me conformer à l’intention du Roi
J’ai l’honneur d’être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.
LP Joseph »
« A Paris, le 21 janvier 1792
J’ai reçu, Monsieur, aujourd’hui, la lettre que vous m’avez adressé en date du 18 de ce mois, par laquelle vous m’annoncez que le Roi, en arrêtant, le 16 septembre dernier, la nouvelle formation de la marine, d’après les lois rendues sur son organisation, m’a promu, ce même jour, au grade d’amiral. J’accepte avec reconnaissance. Aussitôt que vous aurez bien voulu me faire parvenir la formule de l’acte authentique qui, me dites-vous, doit justifier mon acceptation, d’après le mode et à l’époque que l’Assemblée nationale s’est réservée de déterminer par un décret, que vous m’annoncez devoir m’être notifié, je m’empresserai de me conformer à l’intention du Roi
J’ai l’honneur d’être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.
LP Joseph »
En ce début de 1792, le duc d’Orléans ne suscite plus le même enthousiasme que par le passé. On lui reproche ses manœuvres houleuses, ses calculs personnels, sa participation à de sombres menées. Le triomphe des girondins, et de la rancœur de M. Brissot, le rejette encore plus vers l’oubli.
Depuis qu’il ne siège plus comme député, le duc d’Orléans a vu beaucoup de ses anciens amis se détourner de lui, soit pour des raisons d’ordre privé, soit pour des raisons politiques.
Il est mal vu de fréquenter le Palais Royal. Seuls des amis, comme le duc de Biron, restent dans le cercle bien réduit de la société du duc d’Orléans. Seuls des politiques qui mettent en doutent les intentions des girondins et de M. Brissot, oui qui veulent en finir avec la Royauté, soutiennent l’action du duc d’Orléans et agissent de concert avec lui. |
Par la Loi du 12 mars 1792, qui engage les officiers de marine à rejoindre les ports de guerre, sous peine d’être prévenus d’émigration, le duc d’Orléans se rend à Lorient le 14 mars 1792.
Par la Loi du 12 mars 1792, qui engage les officiers de marine à rejoindre les ports de guerre, sous peine d’être prévenus d’émigration, le duc d’Orléans se rend à Lorient le 14 mars 1792.
Le 21 mai 1792, les affaires financières du duc d’Orléans connaissent, à cette époque, un léger mieux. A ses créanciers et associés, il paie l’année 1791.
Les créanciers de Louis Philippe Joseph, prince français, sont avertis que leur assemblée générale aura lieu le jeudi 31 mai 1792, à 9 heures, en une salle du Palais Royal, par le grand escalier au premier. Les mandataires desdits créanciers y rendront compte de leurs opérations.
Mai 1792
Les créanciers de Louis Philippe Joseph, prince français, dont les hypothèques remontent au-delà de 1706, sont priés de se présenter ou d’envoyer chez M. Le maire, membre du Conseil du prince, pour prendre communication des délibérations faites à leur profit du prix des immeubles vendus jusqu’à ce jour, se concerter avec lui de l’exécution desdits délibérations. Il aura l’honneur de les recevoir les mardis, mercredis et vendredis, l’après-midi, depuis 16 heures jusqu’à 19 heures.
Les créanciers de Louis Philippe Joseph, prince français, dont les hypothèques remontent au-delà de 1706, sont priés de se présenter ou d’envoyer chez M. Le maire, membre du Conseil du prince, pour prendre communication des délibérations faites à leur profit du prix des immeubles vendus jusqu’à ce jour, se concerter avec lui de l’exécution desdits délibérations. Il aura l’honneur de les recevoir les mardis, mercredis et vendredis, l’après-midi, depuis 16 heures jusqu’à 19 heures.
Du fait de la guerre, et après plusieurs démarches auprès du Roi et des ministres, le duc d’Orléans se rend, le 5 juin 1792, avec sa maîtresse la comtesse de Buffon, à l’armée du Nord, où se trouve son fils le duc de Chartres qui sert comme maréchal de camp.
Le 20 juin 1792, le duc d’Orléans est à Courtrai.
Le 2 août 1792, le duc d’Orléans se plaint de ce que le Roi ne veut l’employer ni sur mer ni sur terre. Il envoie à cet effet une protestation à l’Assemblée nationale.
« Le 2 août 1792, l’an IV de la Liberté
Privé de l’espoir de concourir de cette manière à la défense de la Patrie, je désire que l’emploi que j’occupe dans la marine puisse m’en fournir quelque autre moyen. Il me paraît impossible que l’intention de l’Assemblée législative soit qu’il existe des fonctionnaires publics sans fonctions et surtout sans poste. Je demande donc qu’elle veuille décréter que le Ministre de la Marine assigne à tous les officiers de ce département les postes où ils doivent se rendre, puisque l’acte du Corps législatif ordonne à tous les fonctionnaires publics de rendre à leurs postes.
L’amiral L.Ph ;Joseph »
Par ces propos, le duc d’Orléans, ne dénonce plus tel courtisan, tel ministre, mais attaque directement Louis XVI.
L’Assemblée nationale, embarrassé, renvoie la réclamation au comité de la marine.
« Le 2 août 1792, l’an IV de la Liberté
Privé de l’espoir de concourir de cette manière à la défense de la Patrie, je désire que l’emploi que j’occupe dans la marine puisse m’en fournir quelque autre moyen. Il me paraît impossible que l’intention de l’Assemblée législative soit qu’il existe des fonctionnaires publics sans fonctions et surtout sans poste. Je demande donc qu’elle veuille décréter que le Ministre de la Marine assigne à tous les officiers de ce département les postes où ils doivent se rendre, puisque l’acte du Corps législatif ordonne à tous les fonctionnaires publics de rendre à leurs postes.
L’amiral L.Ph ;Joseph »
Par ces propos, le duc d’Orléans, ne dénonce plus tel courtisan, tel ministre, mais attaque directement Louis XVI.
L’Assemblée nationale, embarrassé, renvoie la réclamation au comité de la marine.
Le 10 août 1792, le duc d’Orléans, se tient à l’écart des évènements dans sa résidence parisienne du Palais Royal.
Décret des 14 et 15 septembre 1792 qui autorise Louis Philipe Joseph, prince français, à continuer les aliénations qu’il a été autorisé de faire des lettres patentes du mois d’août 1784.
Le samedi 15 septembre 1792, Louis Philippe Joseph d’Orléans ayant demandé à la commune de Paris un nom de famille qui fut digne de ses principes, le conseil général, assemblé, a pris, l’arrêté suivant :
Sur la demande de Louis Philippe Joseph, prince français, le procureur de la commune entendu, le conseil général arrête :
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Philippe Egalité est élu, le mercredi 19 septembre 1792, député de Paris, à la convention nationale, en dernière position de la liste alors qu’il n’était pas candidat.
Le 7 avril 1793, duc d’Orléans est arrêté au Palais Royal ainsi que son dernier fils le comte de Beaujolais. Ils sont écroués à la prison de l’Abbaye. Tôt le matin, M. Cavagnac, officier de paix, accompagné d’un inspecteur de police, s’était présenté au Palais Royal. Ils présentent à Louis Philippe Joseph Egalité une réquisition signé en vertu d’un décret de la convention nationale pour qu’il les suive à l’Hôtel de Ville de Paris.
Louis Philippe Joseph Egalité va tenter d’invoquer son mandat de député, en faisant une réclamation à la Convention nationale, qui confirmera qu’il est bien compris dans le décret des membres de la famille des Bourbons.
Au soir, il est conduit à l’Abbaye.
Louis Philippe Joseph Egalité va tenter d’invoquer son mandat de député, en faisant une réclamation à la Convention nationale, qui confirmera qu’il est bien compris dans le décret des membres de la famille des Bourbons.
Au soir, il est conduit à l’Abbaye.
Le 14 avril 1793, les créanciers d’Egalité demandent la levée des scellées déposés sur ses biens meubles.
Le 16 avril 1793, les biens de Louis Philippe Joseph Egalité sont placés sous séquestre.
A 3 heures, le 22 avril 1793, Louis Philippe Joseph d’Orléans, le comte de Beaujolais, son fils, la duchesse de Bourbon, sa sœur, et le prince de Conti, arrive à Marseille.
Le 1er mai 1793, il est procédé à la liquidation des dettes de Louis Philippe Joseph d’Orléans et à la levée des scellées apposés sur ses biens.
Le 3 mai 1793, Louis Philippe Joseph d’Orléans est écroué au château de Notre Dame de La Garde.
Le 19 juillet 1793, le concordat passé, en janvier 1792, entre Louis Philippe Joseph d’Orléans et ses créanciers est exécuté.
Décret du 19 juillet 1793 relatif aux créanciers de Louis Philippe Joseph d’Orléans
La convention nationale, après avoir entendu son comité des finances, décrète ce qui suit :
Art. I – Elle annule toutes les poursuites et procédures faites depuis le 1er mai dernier, par aucun créancier particulier de Louis Philippe Joseph d’Orléans, pour se soustraire à l’exécution du concordat intervenu entre lui et ses créanciers, le 9 janvier 1792. Ordonne en conséquence que ledit concordat sera exécuté.
Art. II – Toutes les demandes et contestations nés et à naitre, concernant l’exécution dudit concordat, l’ordre à établir entre lesdits créanciers, le paiement à faire par les adjudications des biens dudit Louis Philippe Joseph d’Orléans seront portées en première instance au tribunal du premier arrondissement de Paris, auquel toute juridiction est attribuée à cet effet.
La convention nationale, après avoir entendu son comité des finances, décrète ce qui suit :
Art. I – Elle annule toutes les poursuites et procédures faites depuis le 1er mai dernier, par aucun créancier particulier de Louis Philippe Joseph d’Orléans, pour se soustraire à l’exécution du concordat intervenu entre lui et ses créanciers, le 9 janvier 1792. Ordonne en conséquence que ledit concordat sera exécuté.
Art. II – Toutes les demandes et contestations nés et à naitre, concernant l’exécution dudit concordat, l’ordre à établir entre lesdits créanciers, le paiement à faire par les adjudications des biens dudit Louis Philippe Joseph d’Orléans seront portées en première instance au tribunal du premier arrondissement de Paris, auquel toute juridiction est attribuée à cet effet.
Le 3 octobre 1793, le député Billaud-Varenne propose « que d’Orléans soit renvoyé au tribunal révolutionnaire avec les autres conspirateurs. » Cette proposition est adoptée.
Le 5 octobre 1793, sur proposition de l’un de ses membres, la Convention nationale décrète que le ci-devant duc d’Orléans sera transféré à Paris.
Le mardi 22 octobre 1793, à 4 heures relevé, en une salle du ci-devant Palais Royal, prenant entrée par le grand escalier, au premier à droite, il sera, à la requête de Louis Philipe Joseph d’Orléans, en présence des mandataires de ses créanciers, procédé à l’amiable, devant notaires à l’adjudication, sauf quinzaine ou sauf le mois :
Il existe des états et plans de ces propriétés.
Les mises seront faites par le ministère d’avoués aux tribunaux de Paris.
S’adresser, pour avoir de plus ambles éclaircissements et avoir connaissance parfaite des clauses et conditions de la vente, à Paris, aux citoyens Lemaire, homme de Loi, cour des Fontaines, rue des Bons Enfants ; Brichard, notaire, rue Saint André des Arts, n°44 ; Robin, notaire, rue Vivienne, n°12 ; Dufouleur, notaire, rue Montmartre, n°265 ; et au bureau d’administration, au ci-devant Palais Royal, au second, par le premier escalier du passage de Valois.
- Des maisons et jardins anglais de Mousseaux situés à Paris, barrière du Roule, faisant maison de ville et de campagne, ayant cours, remises et écuries, serres chaudes de la plus grande beauté, glacière, rivière, rochers, statues, bosquets…
- Des biens, terres et domaines du Raincy et de Livry à 3 lieues de Paris, composés 1° du superbe château du Raincy, avec les bâtiments et jardins anglais, pelouses, prairies naturelles et artificielles, jardins potagers et ferme intérieure, pompe à feu, sources, et rivières anglaises, bois et bosquet en dépendent, formant ensemble une contenance de plus de 600 arpents enclos de murs en bon état ; 2° de plusieurs belles avenues qui aboutissent aux portes du parc ;
- Des maisons et terres labourables situées à Livry ;
- De plusieurs parties de rentes foncières ;
- Et de 850 arpents de bois en plusieurs pièces situées dans le bois de Livry et forêt de Bondy, réglés en coupes de 18 et 25 ans, le revenu, non compris celui dont les châteaux, maisons et parc du Raincy sont susceptibles de 45 à 50 000 livres.
Il existe des états et plans de ces propriétés.
Les mises seront faites par le ministère d’avoués aux tribunaux de Paris.
S’adresser, pour avoir de plus ambles éclaircissements et avoir connaissance parfaite des clauses et conditions de la vente, à Paris, aux citoyens Lemaire, homme de Loi, cour des Fontaines, rue des Bons Enfants ; Brichard, notaire, rue Saint André des Arts, n°44 ; Robin, notaire, rue Vivienne, n°12 ; Dufouleur, notaire, rue Montmartre, n°265 ; et au bureau d’administration, au ci-devant Palais Royal, au second, par le premier escalier du passage de Valois.
Le 23 octobre 1793, Louis Philippe Joseph d’Orléans quitte Marseille pour Paris.
Le 1er novembre 1793, Louis Philippe Joseph d’Orléans arrive, à 5 heures, à Paris, et est écroué à la Conciergerie.
Le 4 novembre 1793, Philippe Egalité, ci-devant duc d’Orléans, est inclus dans le décret qui accuse, de conspiration contre l’unité et l’indivisibilité de la république, contre la liberté et la sureté du peuple français, les députés « girondins ».
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Le 5 novembre 1793, Louis Philippe Joseph d’Orléans comparait devant le tribunal qui siège dans l’ancienne grande chambre du Parlement de Paris. La séance est présidée par l’ancien marquis d’Antonelle, ancien familier du Palais Royal.
Le tribunal criminel révolutionnaire condamne à la peine de mort Louis Philippe Joseph d’Orléans et Pierre Coustard, ci-devant lieutenant des maréchaux de France, député à la Convention nationale, mis hors la Loi, tous les deux comme auteurs et complices de la conspiration qui a existé contre l’unité et l’indivisibilité de la République, la Liberté et la sureté du peuple français.
Le tribunal criminel révolutionnaire condamne à la peine de mort Louis Philippe Joseph d’Orléans et Pierre Coustard, ci-devant lieutenant des maréchaux de France, député à la Convention nationale, mis hors la Loi, tous les deux comme auteurs et complices de la conspiration qui a existé contre l’unité et l’indivisibilité de la République, la Liberté et la sureté du peuple français.
Le 6 novembre 1793, M. Chaumette, procureur de la commune, annonce au conseil général de la commune de Paris que d’Orléans vient de subir la peine due à ses forfaits