MARIE ANTOINETTE D'AUTRICHE
Née le 2 novembre 1755 au château de la Hofburg à Vienne (Autriche)
Guillotinée le 16 octobre 1793 place de la révolution à Paris
Guillotinée le 16 octobre 1793 place de la révolution à Paris
L'Archiduchesse Marie Antoinette épouse le 16 mai 1770 le Dauphin Louis Auguste, futur Louis XVI. Ce mariage a pour but de renforcer les liens entre l'Autriche et la France.
Dès son arrivé en France, elle est appelé "l'Autrichienne " par Mme Adélaïde qui se veut dépositaire de l'héritage de de son frère père de Louis XVI. Celui-ci était contre un mariage entre la France et l'Autriche.
A la Cour de Versailles, Marie Antoinette a du mal à s'intégrer dans l'Etiquette définie par Louis XIV et toujours en vigueur sous Louis XV et Louis XVI. Elle va se retirer dans ses appartements intérieurs et au Petit Trianon avec une société choisie : M. le comte d'Artois, la princesse de Lamballe, la duchesse de Polignac, le comte de Vaudreuil, le baron de Besenval, le comte de Fersen... Avec cette société, elle s'adonne à la fête et aux jeux, dépense de fortes sommes en bijoux et toilettes...
La maternité va s'assagir Marie Antoinette, et va passer du temps avec ses enfants alors que cela n'est pas l'usage. L'éducation des Enfants de France est déléguée à la Gouvernante des France puis pour les garçons à un gouverneur.
Mais, elle verra sa dernière fille Sophie Béatrix mourir en bas âge, et dépérir son fils aîné le Dauphin Louis Joseph qui décédera le 4 juin 1789 en pleine réunion des Etats Généraux.
Dans ce dernier été au château de Versailles et au Petit Trianon, elle va voir partir ses familiers les plus en vue.
Dans les journées des 5 et 6 octobre 1789, c'est vers elle que les femmes (et les hommes) de Paris se dirigent dans la nuit, et devra paraître au balcon de la chambre de Parade à l'appel de son nom par la foule qui stationne sur la Cour de marbre.
Dès son arrivé en France, elle est appelé "l'Autrichienne " par Mme Adélaïde qui se veut dépositaire de l'héritage de de son frère père de Louis XVI. Celui-ci était contre un mariage entre la France et l'Autriche.
A la Cour de Versailles, Marie Antoinette a du mal à s'intégrer dans l'Etiquette définie par Louis XIV et toujours en vigueur sous Louis XV et Louis XVI. Elle va se retirer dans ses appartements intérieurs et au Petit Trianon avec une société choisie : M. le comte d'Artois, la princesse de Lamballe, la duchesse de Polignac, le comte de Vaudreuil, le baron de Besenval, le comte de Fersen... Avec cette société, elle s'adonne à la fête et aux jeux, dépense de fortes sommes en bijoux et toilettes...
La maternité va s'assagir Marie Antoinette, et va passer du temps avec ses enfants alors que cela n'est pas l'usage. L'éducation des Enfants de France est déléguée à la Gouvernante des France puis pour les garçons à un gouverneur.
Mais, elle verra sa dernière fille Sophie Béatrix mourir en bas âge, et dépérir son fils aîné le Dauphin Louis Joseph qui décédera le 4 juin 1789 en pleine réunion des Etats Généraux.
Dans ce dernier été au château de Versailles et au Petit Trianon, elle va voir partir ses familiers les plus en vue.
Dans les journées des 5 et 6 octobre 1789, c'est vers elle que les femmes (et les hommes) de Paris se dirigent dans la nuit, et devra paraître au balcon de la chambre de Parade à l'appel de son nom par la foule qui stationne sur la Cour de marbre.
En 1789, la duchesse de Luynes, dame du palais de la Reine, qui avait été favorable aux idées nouvelles, suggère à Marie Antoinette de quitter le pays le temps que la constitution soit achevée et acceptée par le Roi, afin que l’on ne puisse pas la soupçonner de s’y opposer. Marie Antoinette lui répond qu’elle ne quittera ni le Roi ni son fils et qu’elle ferait à l’instant même le sacrifice de sa vie, et qui en abandonnant le Roi, elle ferait seulement un acte de lâcheté.
Marie Antoinette a confiance en sa dame d’honneur, la princesse de Chimay, et l’une de ses dames du palais, la princesse de Tarente. Elle n’hésite pas de parler devant elles de certains sujets concernant la révolution.
Durant son séjour aux Tuileries, Marie Antoinette doit trouver des personnes sures pour porter ses lettres.
Marie Antoinette effectue des travaux d’aiguille, et entreprend un grand travail de tapisseries dont elle distribue, à ses dames, des morceaux à faire.
Entre le 28 juin 1791 et le 10 août 1792, Marie Antoinette envoie, 23 lettres, au comte de Fersen, dont certaines ont chiffrées totalement ou partiellement.
|
Vie de Cour
A compter du 7 octobre 1789, Marie Antoinette reçoit deux fois par semain avant de se rendre à la messe, et dîne, ces jours-là, en public, avec Louis XVI ; les autres jours, il y a réunion pour jouer dans son salon.
Dans son salon, deux fois par semaine, à son jeu de loto, Marie Antoinette admet les dames à qui elle a fait l’honneur d’une invitation.
Les autres jours, elle descend dans l’appartement de la marquise de Tourzel, Gouvernante des Enfants de France, avec ses enfants qui jouent avec Mademoiselle de Tourzel.
Elle joue, quelque fois au tric-trac, avec la princesse de Lamballe.
Dans son salon, deux fois par semaine, à son jeu de loto, Marie Antoinette admet les dames à qui elle a fait l’honneur d’une invitation.
Les autres jours, elle descend dans l’appartement de la marquise de Tourzel, Gouvernante des Enfants de France, avec ses enfants qui jouent avec Mademoiselle de Tourzel.
Elle joue, quelque fois au tric-trac, avec la princesse de Lamballe.
Maison de la Reine
Avec les évènements, la Maison de la Reine est en partie réformée et rapprochée celle du Roi. Cela va procurer une économie de 1 800 000 livres par an. Il est décidé que cette somme sera laissée, à la disposition de Marie Antoinette, pour ses aumônes et ses charités.
En novembre 1791, avec le retour de la princesse de Lamballe, il reste auprès de la Reine : la marquise de La Roche-Aymon, la princesse de Tarente, la vicomtesse de Castellane et la duchesse de Maillé comme dames du palais ; deux secrétaires des commandements Augeard et Beauregard ; Despriès, maître d’hôtel et secrétaire de la surintendante.
1789
A partir du 6 octobre 1789, Marie Antoinette se fait livrer, aux Tuileries, la production (fruits, légumes et lait) du Hameau au Petit Trianon.
Du 7 au 25 octobre 1789, Marie Antoinette occupe l’ancien appartement de la Reine Marie Thérèse, qui est au premier étage et jouxte la galerie de Diane. Il donne sur le jardin, et se compose de 5 pièces.
Dans les premiers temps après l’installation aux Tuileries, Marie Antoinette se promène assez souvent, le matin, dans le jardin.
Marie Antoinette a repris ses habitudes ordinaires, et s’occupe beaucoup de l’éducation de ses enfants.
Marie Antoinette est devenue sérieuse et grave. Ses préoccupations de toilette et d’élégance ne sont plus à l’ordre du jour.
Elle fait de la méditation, des prières, des travaux d’aiguille, des aumônes, des bonnes œuvres dans Paris.
Marie Antoinette effectue des travaux d’aiguille, et entreprend un grand travail de tapisseries dont elle distribue, à ses dames, des morceaux à faire.
Marie Antoinette est devenue sérieuse et grave. Ses préoccupations de toilette et d’élégance ne sont plus à l’ordre du jour.
Elle fait de la méditation, des prières, des travaux d’aiguille, des aumônes, des bonnes œuvres dans Paris.
Marie Antoinette effectue des travaux d’aiguille, et entreprend un grand travail de tapisseries dont elle distribue, à ses dames, des morceaux à faire.
1790
En 1790, le peintre François Dumont représente, dans un décor champêtre qui pourrait être le jardin de Saint-Cloud, Marie Antoinette, Madame Royale et M. le Dauphin.
Au cours de l’année 1790, Marie Antoinette réunit à plusieurs reprises le conseil d’administration de l’Institution de la Charité maternelle.
Après quelques jours de retraite suite à la mort de son frère l’Empereur Joseph II, survenue le 20 février 1790, Marie Antoinette reprend, sa vie ordinaire et reçoit les visites de condoléances. Cela génère un mouvement en sa faveur et une accalmie en sa faveur.
Suite à la mort de son frère, l’Empereur Joseph II, l’Assemblée nationale envoie une députation, ayant à sa tête l’abbé de Montesquiou, pour rendre l’hommage, qui était dû à Marie Antoinette. |
En février 1790, débute l’enquête relative aux évènements du 5 et 6 octobre 1789. A cette occasion, le comité de recherche de l’Assemblée nationale vient entendre Marie Antoinette, et a pour toute réponse de la Reine « Jamais je ne serai la délatrice des sujets du Roi ».
A son tour, en mai 1790, le Châtelet, aussi saisi de cette affaire, demande à la Reine de déposer. des commissaires du Châtelet se rendent dans l’appartement de la Reine, au château des Tuileries, à l’heure qui leur avait été indiquée pour une audience.
Ils venaient voir Marie Antoinette pour l’entendre sur ce qu’elle avait vu et entendu, au château de Versailles, lors de la nuit du 5 et octobre 1789. A cette question, elle leur répond : « J’ai tout vu, j’ai tout entendu ; mais j’ai tout oublié ». Cette phrase annonce la volonté de Louis XVI de voir finir cette procédure.
Néanmoins, elle demande à être présente lors de la déposition du garde du corps, qui avait été laissé mort à la porte de son appartement.
A son tour, en mai 1790, le Châtelet, aussi saisi de cette affaire, demande à la Reine de déposer. des commissaires du Châtelet se rendent dans l’appartement de la Reine, au château des Tuileries, à l’heure qui leur avait été indiquée pour une audience.
Ils venaient voir Marie Antoinette pour l’entendre sur ce qu’elle avait vu et entendu, au château de Versailles, lors de la nuit du 5 et octobre 1789. A cette question, elle leur répond : « J’ai tout vu, j’ai tout entendu ; mais j’ai tout oublié ». Cette phrase annonce la volonté de Louis XVI de voir finir cette procédure.
Néanmoins, elle demande à être présente lors de la déposition du garde du corps, qui avait été laissé mort à la porte de son appartement.
Le 22 mars 1790, malgré le deuil de la Cour pour la mort de son frère, Marie Antoinette achète, chez Mme Eloffe, 12 aunes de ruban à la « nation » : ruban comprend le bleu, le blanc et le rouge.
Le 19 avril 1790, livraison, pour Marie Antoinette, de deux fichus simples en gaze de laine, par Mme Eloffe.
Le 19 avril 1790, livraison, pour Marie Antoinette, de deux fichus simples en gaze de laine, par Mme Eloffe.
Dans une lettre datée du 7 juillet 1790, Marie Antoinette fait part, à son frère l’Empereur Léopold II, de sa rencontre avec le comte de Mirabeau.
Le 10 juillet 1790, Marie Antoinette écrit à la duchesse de Polignac qui est, à cette époque, à Rome.
Dans une lettre du 26 juillet 1790, Marie Antoinette écrit au comte de Mercy-Argenteau, ambassadeur d’Autriche à Paris : « L’extravagance de Turin est à son comble. Il n’est pas même sûr qu’on nous écoute davantage. Mais comme notre sûreté et peut-être notre vie en dépendent, il faut tenter tous les moyens jusqu’à la fin ».
Le mardi 31 août 1790, Mme Eloffe, marchande de modes de la Reine, livre deux bonnets de nuit de taffetas blanc doublé et a élargi les poignets de trois autres douzaines de chemises, et fournit de la toile.
A cette époque, Marie Antoinette avait pris de l’embonpoint, ce qui avait nécessité l’élargissement des poignets de ses chemises.
A cette époque, Marie Antoinette avait pris de l’embonpoint, ce qui avait nécessité l’élargissement des poignets de ses chemises.
M. de Simolin, ministre de Russie depuis 1784, après le départ en septembre 1790, du comte de Mercy-Argenteau, ambassadeur autrichien, l’avait en partie remplacé auprès de Marie Antoinette.
1791
Le 3 février 1791, Marie Antoinette envoie, chez sa sœur la gouvernante des Pays Bas autrichien, à Bruxelles, un lot de bijoux évalué à 1,6 millions de livres. La globalité de ses bijoux vaut, à ce moment-là, 3 000 000 livres.
Le 20 mars 1791, Marie Antoinette écrit une lettre, à l’encre sympathique, à M. le comte d’Artois.
Le 6 mai 1791, Marie Antoinette écrit au comte de Mercy-Argenteau, ambassadeur d’Autriche en France :
« Vous savez que mon option a été, autant que je l’ai pu, la douceur, le temps et l’opinion publique. Mais aujourd’hui, tout est changé. Ou il faut périr ou prendre un pari qui seul nous reste. Nous sommes bien loin de nous aveugler au point de croire que ce parti même n’a pas ses dangers. Mais, s’il faut périr, ce sera au moins avec gloire, en ayant tout fait pour nos devoirs, notre honneur et la religion. »
Le parti dont parlait Marie Antoinette consistait à fuir.
« Vous savez que mon option a été, autant que je l’ai pu, la douceur, le temps et l’opinion publique. Mais aujourd’hui, tout est changé. Ou il faut périr ou prendre un pari qui seul nous reste. Nous sommes bien loin de nous aveugler au point de croire que ce parti même n’a pas ses dangers. Mais, s’il faut périr, ce sera au moins avec gloire, en ayant tout fait pour nos devoirs, notre honneur et la religion. »
Le parti dont parlait Marie Antoinette consistait à fuir.
Le 26 mai 1791, Mme Eloffe, sa marchande de modes, raccommode, pour Marie Antoinette, un volant de mousseline brodée qui était déchirée.
En mai 1791, Marie Antoinette cherche tous les moyens de sortir du château des Tuileries, avec le moins de risque possible. Elle découvre que l’une de ses femmes de chambre a une petite chambre, où une porte donnant sur l’appartement du duc de Villequier, qui a une issue sur la cour royale. Celui-ci ayant émigré, son appartement se trouve donc inoccupé. La chambre de cette femme de chambre étant près de celle de Madame Royale, Marie Antoinette, sous le prétexte d’agrandir l’appartement de sa fille, récupère cette chambre, et reloge la femme de chambre ailleurs.
Pour détourner les soupçons, elle procède à d’autres changements. Sous le même prétexte, la première femme de chambre de Madame Royale est déplacée et installée dans l’appartement de la princesse de Chimay, dame d’honneur de la Reine, qui vient aussi d’émigrée.
Marie Antoinette se procure la clé de la porte qui donne sur la cour royale. Autre avantage, non négligeable, il n’y a pas de sentinelle à cette porte.
Pour détourner les soupçons, elle procède à d’autres changements. Sous le même prétexte, la première femme de chambre de Madame Royale est déplacée et installée dans l’appartement de la princesse de Chimay, dame d’honneur de la Reine, qui vient aussi d’émigrée.
Marie Antoinette se procure la clé de la porte qui donne sur la cour royale. Autre avantage, non négligeable, il n’y a pas de sentinelle à cette porte.
Billet chiffré, du 19 juin 1791, de Marie Antoinette au comte de Mercy-Argenteau
« Tout est décidé : nous partons, lundi 20, à minuit, et rien ne peut plus déranger ce plan, nous exposerions trop ceux qui nous servent dans cette entreprise. Les escortes sont commandées, et tout est prêt pour ce jour. Nous sommes fâchés de ne pas avoir la réponse de l’Empereur, parce qu’elle contient peut-être l’ordre d’adhérer à notre réclamation ; mais rien ne doit vous empêcher, en attendant, sous prétexte de renforcer le cordon, de faire avancer tout de suite huit à dix milles hommes sur Luxembourg. Vous aurez encore de mes nouvelles d’ici-là, si je puis, et si nous étions malheureusement arrêtés en chemin, les précautions sont prises, vous le sauriez sur le champ. »
« Tout est décidé : nous partons, lundi 20, à minuit, et rien ne peut plus déranger ce plan, nous exposerions trop ceux qui nous servent dans cette entreprise. Les escortes sont commandées, et tout est prêt pour ce jour. Nous sommes fâchés de ne pas avoir la réponse de l’Empereur, parce qu’elle contient peut-être l’ordre d’adhérer à notre réclamation ; mais rien ne doit vous empêcher, en attendant, sous prétexte de renforcer le cordon, de faire avancer tout de suite huit à dix milles hommes sur Luxembourg. Vous aurez encore de mes nouvelles d’ici-là, si je puis, et si nous étions malheureusement arrêtés en chemin, les précautions sont prises, vous le sauriez sur le champ. »
Après le retour de Varennes, Marie Antoinette consacrera ses journées à l’éducation de ses enfants et d’Esnestine Lambriquet, placée auprès de sa fille depuis son plus jeune âge. Elle apprend, en plus des leçons classiques, à ses enfants, à se priver d’une partie de la somme allouée à leurs plaisirs pour soulager les malheureux.
Marie Antoinette voit, à 19 heures, ses dames du palais y compris celles qui ont démissionné, et passe le reste à la journée à s’occuper de ses enfants, à lire, à écrire, à jouer au billard avec le Roi…
Les femmes de Marie Antoinette éprouvent de grandes difficultés pour atteindre son appartement. Mme Auguié, femme de chambre de la Reine, continuera, tant bien que mal, son service auprès de Marie Antoinette.
La porte de la chambre de la reine reste ouverte la nuit, quand elle est dans son lit. L’officier de garde se place dans un fauteuil, entre les deux portes, la tête tournée du côté de la Reine. Marie Antoinette obtient que la porte soit fermée quand elle se lève et s’habille. Pour garder un peu d’intimité, elle fait placer le lit de sa première femme de chambre très près du sien : celit roulant et garni de rideaux.
Après quelques semaines de cette captivité imposée, l’Assemblée nationale autorise Marie Antoinette et ses enfants à descendre dans le jardin.
Marie Antoinette voit, à 19 heures, ses dames du palais y compris celles qui ont démissionné, et passe le reste à la journée à s’occuper de ses enfants, à lire, à écrire, à jouer au billard avec le Roi…
Les femmes de Marie Antoinette éprouvent de grandes difficultés pour atteindre son appartement. Mme Auguié, femme de chambre de la Reine, continuera, tant bien que mal, son service auprès de Marie Antoinette.
La porte de la chambre de la reine reste ouverte la nuit, quand elle est dans son lit. L’officier de garde se place dans un fauteuil, entre les deux portes, la tête tournée du côté de la Reine. Marie Antoinette obtient que la porte soit fermée quand elle se lève et s’habille. Pour garder un peu d’intimité, elle fait placer le lit de sa première femme de chambre très près du sien : celit roulant et garni de rideaux.
Après quelques semaines de cette captivité imposée, l’Assemblée nationale autorise Marie Antoinette et ses enfants à descendre dans le jardin.
Après le retour de Varennes, Marie Antoinette fait monter une bague, pour la princesse de Lamballe, contenant une mèche de cheveux blancs, avec l’inscription : « blanchis par le malheur ».
Au retour de Varennes, Marie Antoinette et le député Antoine Barnave, qui avait missionné pour ramener le Roi et qui avait partagé le voyage de retour, auront une correspondance régulière.
Le 27 juin 1791, le comte de Fersen demandait à Marie Antoinette, s’il convenait d’octroyer des pouvoirs à Monsieur, et de le laisser libre de se servir de M. de Calonne ou de lui imposer le baron de Breteuil.
Mercredi 20 juillet 1791 - Marie Antoinette à la princesse de Lamballe
« J’ai eu trop de plaisir, ma chère Lamballe, à recevoir votre lettre, pour ne pas vous répondre sur le champ. Je l’ai lue et relue, et j’ai pleuré d’attendrissement. Je sais bien que vous m’aimez, et je n’avais pas besoin de cette nouvelle preuve. Quel bonheur que d’être aimé pour soi-même ! votre attachement, avec celui de quelques amis, fait ma force. Non, ne le croyez pas, je ne manquerai pas de courage. Je ne vous en dis pas d’avantage, mais mon cœur est à vous jusqu’à mon dernier souffle de vie. Adieu Marie Antoinette » |
Lettre du 29 juillet 1791 de Marie Antoinette à Monsieur
« Enfin, j’ai l’occasion sure pour vous parler de toute mon amitié. Croyez, mon cher frère, que je sens bien vivement votre absence. Depuis longtemps, j’avais pris l’habitude de confier mes peines, de les voir partager par un ami tel que vous, et cette douceur même m’en ravie. Mille remerciements pour vos petits billets pleins d’amitié. Ma santé est bonne, et si le moral n’est pas si affecté, je pourrais me soutenir. J’ai eu bien du plaisir à faire mes compliments au père Varay pour son fils. Adieu, mon bon Monsieur. Je n’ose pas écrire d’avantage. Mille choses pour moi à Madame et au comte. Je vous embrasse come je vous aime, et c’est bien de toute mon âme. » |
Marie Antoinette a été fort sensible au décret qui exclut les Reines de la Régence. Pendant la discussion, on lui porte, tous les quarts d’heures, des nouvelles de l’Assemblée nationale.
Le 1er août 1791, Marie Antoinette écrit au comte de Mercy-Argenteau qui est à Bruxelles :
« L’abbé se dira accrédité par moi pour vous parler. Il est essentiel que vous ayez l’air de l’écouter et d’être prévenu, mais de ne pas vous laissez aller à ses idées. Je suis obligée de garder de grands ménagements avec lui et avec ses amis. Ils m’ont été utiles, et me le sont encore dans ce moment ; mais, quelques bonnes intentions qu’ils montrent, leurs idées sont exagérées, et ne peuvent jamais nous convenir. Je persiste toujours à désirer que les puissances traient avec une force en arrière d’elles, mais je crois, qu’il serait extrêmement dangereux d’avoir l’air de vouloir entrer ! »
L’abbé qui est évoqué dans cette lettre est l’abbé Louis qui se rendait à Bruxelles, porteur de messages que M. Barnave, député de l’Assemblée nationale, avait dictés pour inviter les émigrés à la modération.
« L’abbé se dira accrédité par moi pour vous parler. Il est essentiel que vous ayez l’air de l’écouter et d’être prévenu, mais de ne pas vous laissez aller à ses idées. Je suis obligée de garder de grands ménagements avec lui et avec ses amis. Ils m’ont été utiles, et me le sont encore dans ce moment ; mais, quelques bonnes intentions qu’ils montrent, leurs idées sont exagérées, et ne peuvent jamais nous convenir. Je persiste toujours à désirer que les puissances traient avec une force en arrière d’elles, mais je crois, qu’il serait extrêmement dangereux d’avoir l’air de vouloir entrer ! »
L’abbé qui est évoqué dans cette lettre est l’abbé Louis qui se rendait à Bruxelles, porteur de messages que M. Barnave, député de l’Assemblée nationale, avait dictés pour inviter les émigrés à la modération.
A partir du 9 août 1791, Marie Antoinette ne porte plus que des robes sombres, noires ou brunes et de taffetas de couleur ramoneur.
En juillet et août 1791, Marie Antoinette passe diverses commandes auprès de Mme Eloffe, marchandes de modes.
En juillet et août 1791, Marie Antoinette passe diverses commandes auprès de Mme Eloffe, marchandes de modes.
Le 11 août 1791, Marie Antoinette écrit au comte Esterhazy, pilier de Trianon, et émigré en septembre 1790 :
« Je me porte aussi bien qu’il est possible dans la position affreuse où je suis. Mon cœur est navré de douleur. Je n’ai pas un ami à qui confier mes peines, et encore dois-je être heureuse de les savoir loin. Ils ne seraient qu’exposés ici, sans que je puisse les voir. Mais n’en avoir aucune nouvelle, ne savoir rien de ce qui se passe que par les nouvelles publiques ou les têtes exagérées qui content chacune de leurs histoires, cet état n’est pas supportable.
Vous n’avez pas idée du pays que nous habitons. Tous depuis ceux réprouvés par tout le monde jusqu’à ceux qui prétendent être bien, tous sont détestables, ne pensent être bien, tous sont détestables, ne pensent qu’à eux et ne savent que dire du mal de nous sans juger notre position. Aussi faut-il vivre et faire le bien que pour soi. »
« Je me porte aussi bien qu’il est possible dans la position affreuse où je suis. Mon cœur est navré de douleur. Je n’ai pas un ami à qui confier mes peines, et encore dois-je être heureuse de les savoir loin. Ils ne seraient qu’exposés ici, sans que je puisse les voir. Mais n’en avoir aucune nouvelle, ne savoir rien de ce qui se passe que par les nouvelles publiques ou les têtes exagérées qui content chacune de leurs histoires, cet état n’est pas supportable.
Vous n’avez pas idée du pays que nous habitons. Tous depuis ceux réprouvés par tout le monde jusqu’à ceux qui prétendent être bien, tous sont détestables, ne pensent être bien, tous sont détestables, ne pensent qu’à eux et ne savent que dire du mal de nous sans juger notre position. Aussi faut-il vivre et faire le bien que pour soi. »
Le 1er septembre 1791, Marie Antoinette écrit à la princesse de Lamballe. Elle l’enjoint de ne pas revenir, et lui fait part de la prochaine acceptation de la constitution qu’elle espère amener quelques instants de répits.
Le 4 septembre 1791, Marie Antoinette écrit, à nouveau, à la princesse de Lamballe qui est en Angleterre :
« Non, encore une fois, ne revenez pas, mon cher cœur ; ne vous jetez pas dans la gueule du tigre ! J’ai déjà trop de mes inquiétudes avec mon mari et mes pauvres enfants. »
Lorsqu’elle rédige cette lettre, M. le Dauphin est sur ces genoux. Il trace, sur cette lettre, son nom « Louis ».
« Non, encore une fois, ne revenez pas, mon cher cœur ; ne vous jetez pas dans la gueule du tigre ! J’ai déjà trop de mes inquiétudes avec mon mari et mes pauvres enfants. »
Lorsqu’elle rédige cette lettre, M. le Dauphin est sur ces genoux. Il trace, sur cette lettre, son nom « Louis ».
Le 10 septembre 1791, Mme Eloffe, marchande de modes, raccommode un jupon de mousseline des indes fond blanc à petits bouquets brun appartenant à Marie Antoinette.
Marie Antoinette, dans une lettre datée du 31 octobre 1791, s’épanche auprès d’Axel de Fersen :
« C’est un enfer que notre intérieur, il n’y a pas de moyen d’y rien dire avec les meilleures intentions du monde. Ma belle-sœur est tellement indiscrète, entourée d’intrigants et surtout dominée par ses frères en dehors, qu’il n’y a pas moyen de se parler ou il faudrait querelles tout le jour… »
« C’est un enfer que notre intérieur, il n’y a pas de moyen d’y rien dire avec les meilleures intentions du monde. Ma belle-sœur est tellement indiscrète, entourée d’intrigants et surtout dominée par ses frères en dehors, qu’il n’y a pas moyen de se parler ou il faudrait querelles tout le jour… »
Le 3 décembre 1791, Marie Antoinette écrit à l’Impératrice Catherine II de Russie, pour lui expliquer la situation de la Famille Royale, et les motivations qui ont conduit Louis XVI à accepter la constitution.
Le 7 décembre 1791, Marie Antoinette écrit au comte de Fersen :
« Pour moi, je me soutiens mieux que je ne devais, par la prodigieuse fatigue d’esprit que j’ai sans cesse en sortant par de chez moi ; je n’ai pas un moment à moi, entre les personnes qu’il faut voir, les écritures, et le temps que je suis avec mes enfants. Cette dernière occupation, qui n’est pas la moindre, fait mon seul bonheur… et quand je suis bien triste, je prends mon petit garçon dans mes bras, je l’embrasse de tout mon cœur, et cela me console dans ce moment. » |
Le 15 décembre 1791, Marie Antoinette reçoit, de sa marchande de modes Mme Eloffe, une paire de bracelets en ruban de satin frisé de blonde.
Au cours de mois de décembre 1791, avant de quitter Paris, M. Barnave, ancien député de l’Assemblée nationale constituante, demande à rencontrer une dernière fois Marie Antoinette. Depuis le retour de Varennes, ils avaient entretenu une correspondance secrète ainsi que des rencontres où M Barnave prodiguait des conseils. A la fin de ce dernier entretien, il lui demande d’avoir l’honneur de lui baiser la main. Marie Antoinette lui accorde cette faveur.
|
1792
Au commencement de 1792, Marie Antoinette fait faire son portrait par le peintre et miniaturiste François Dumont. Ce portrait est offert à la duchesse de Fitz-James, qui avait été dame du palais et émigrée à Bruxelles.
En 1792, la société de Marie Antoinette n’est plus aussi peuplée comme auparavant. Il ne reste plus auprès d’elle comme princesses que Mme Elisabeth et la princesse de Lamballe. La duchesse d’Orléans est auprès de son père, et sa belle-sœur, la duchesse de Bourbon n’y paraît presque jamais.
Durant le premier semestre de 1792, Marie Antoinette va, quelques fois, à Saint-Cloud, avec ses enfants, pour prendre l’air.
En mai 1792, on parle de séparer Marie Antoinette de Louis XVI, et de la reléguer au Val de Grâce pour l’empêcher de donner des conseils au Roi.
Pendant quelques jours, elle vécut dans l’inquiétude, et prend des précautions pour ne pas se compromettre ainsi que les personnes qui lui sont attachées. Elle va passer plusieurs nuits, avec Mme Campan, sa première femme de chambre, à trier des papiers que cette dernière va brûler chez elle.
Pendant quelques jours, elle vécut dans l’inquiétude, et prend des précautions pour ne pas se compromettre ainsi que les personnes qui lui sont attachées. Elle va passer plusieurs nuits, avec Mme Campan, sa première femme de chambre, à trier des papiers que cette dernière va brûler chez elle.
Mercredi 20 juin 1792
Outre ses enfants, et la marquise de Tourzel, Gouvernante des Enfants de France, Marie Antoinette est entourée de :
- Marie Thérèse de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe
- La princesse de Tarente, dame du palais de la Reine
- La duchesse de Duras, dame du palais de la Reine démissionnaire
- La duchesse de Maillé, dame du palais de la Reine
- La duchesse de Luynes, dame du palais de la Reine
- La marquise de La Roche-Aymon, dame du palais de la Reine
- La baronne de Mackau, sous-gouvernante des Enfants de France
- La marquise de Soucy, sous-gouvernante des Enfants de France
- La comtesse de Ginestous, dame pour accompagner la princesse de Lamballe
- Le duc de Choiseul
- Le comte d’Haussonville
- Le comte de Montmorin
- Le vicomte de Saint-Priest
- Le marquis de Champcenetz, gouverneur du château des Tuileries
- Baron de Wittinghoff
Pour la période du 5 juillet au 3 août 1792, il y a un mémoire de fournitures pour la Reine d’un montant de 304 livres, au profit de Mme Pompey, marchande de modes. Ces fournitures ont été passées sur ordre de la comtesse d’Ossun, dame d’atours de la Reine.
Ce mémoire ne sera jamais acquitté.
Ce mémoire ne sera jamais acquitté.
Avant le 14 juillet 1792, Marie Antoinette avait demandé à Mme Campan, sa première femme de chambre, en vue de cette cérémonie, de faire fabriquer un plastron pour Louis XVI.
Un soir, de la fin juillet 1792, qu’il y avait, au château des Tuileries, une excellente garde nationale, Marie Antoinette va au petit jardin du prince royal, dont elle revint par la terrasse par la terrasse d’eau. Des fédérés, qui passaient sur le quai, ayant aperçu la Reine, se mirent à tenir de très mauvais propos et à chanter une chanson détestable, en affectant de la regarder sans ôter leur chapeau. Marie Antoinette voulait se retirer, mais les gardes nationaux la supplièrent de n’en rien faire et de leur laisser apprendre à ces fédérés qu’on ne les redoutait pas. Ils se mirent alors à crier « Vive le Roi et la Famille Royale ».
Marie Antoinette reçoit sa dernière commande, en tant que Reine de France, provenant de sa marchande de mode Rose Bertin, le 7 août 1792.
Le 10 août 1792, depuis Bruxelles, le comte de Fersen, sans savoir ce qu’il se passe à Paris, écrit une lettre à Marie Antoinette. Cette lettre est la dernière qu’il écrira et qu’elle ne recevra jamais.
« Bruxelles, ce 10 août 1792
J’ai engagé le baron à faire une démarche auprès de M. Pitt pour engager le Roi d’Angleterre à déclarer qu’il vengera d’une manière éclatante tout attentat contre vos personnes. L’évêque y est allé pour cela. Les dangers, que vous courrez, m’ont fait adopter cette mesure, peut-être inutile ; mais pour un objet aussi intéressant, il faut tout tenter. L’idée est de Mme Sull ; le baron y était contraire, la regardant comme inutile ; mais il l’a adopté ensuite, quand je la lui ai bien détaillée. M. Crawford était prêt à y aller, mais nous avons trouvé ensuite que, comme compatriote, il rencontrerait peut-être des obstacles, et que l’évêque ferait plus d’effets. Mon projet était d’y aller, mais quand on m’a représenté que je pouvais être plus utile ; j’ai abandonné ce projet qui satisfait bien mon cœur. Mon inquiétude pour vous est extrême ; je n’ai pas un moment de tranquillité, et je n’ai de consolation que de voir mes inquiétudes vivement partagées par M.C., qui n’est occupé que de vous et des moyens de vous servir.
C’est toujours le 15 que le duc de Brunswick entre. Le prince Hohenlohe a eu des succès. On le croit devant Landau, et on croit que la place se donnera à lui. Le duc Albert est entré en France avec toutes ses forces ; on croit qu’il a des projets sur Condé ou Maubeuge.
Je regrette bien que vous ne soyez pas sortis de Paris. »
« Bruxelles, ce 10 août 1792
J’ai engagé le baron à faire une démarche auprès de M. Pitt pour engager le Roi d’Angleterre à déclarer qu’il vengera d’une manière éclatante tout attentat contre vos personnes. L’évêque y est allé pour cela. Les dangers, que vous courrez, m’ont fait adopter cette mesure, peut-être inutile ; mais pour un objet aussi intéressant, il faut tout tenter. L’idée est de Mme Sull ; le baron y était contraire, la regardant comme inutile ; mais il l’a adopté ensuite, quand je la lui ai bien détaillée. M. Crawford était prêt à y aller, mais nous avons trouvé ensuite que, comme compatriote, il rencontrerait peut-être des obstacles, et que l’évêque ferait plus d’effets. Mon projet était d’y aller, mais quand on m’a représenté que je pouvais être plus utile ; j’ai abandonné ce projet qui satisfait bien mon cœur. Mon inquiétude pour vous est extrême ; je n’ai pas un moment de tranquillité, et je n’ai de consolation que de voir mes inquiétudes vivement partagées par M.C., qui n’est occupé que de vous et des moyens de vous servir.
C’est toujours le 15 que le duc de Brunswick entre. Le prince Hohenlohe a eu des succès. On le croit devant Landau, et on croit que la place se donnera à lui. Le duc Albert est entré en France avec toutes ses forces ; on croit qu’il a des projets sur Condé ou Maubeuge.
Je regrette bien que vous ne soyez pas sortis de Paris. »
AU TEMPLE
Marie Antoinette offre à la marquise de Tourzel un médaillon d’ambre renfermant une araignée fossilisée, considérée comme un porte-bonheur.
Marie Antoinette fait réciter deux prières à son fils : une pour la princesse de Lamballe et un pour la marquise de Tourzel.
Marie Antoinette fait réciter deux prières à son fils : une pour la princesse de Lamballe et un pour la marquise de Tourzel.