La Constitution Civile du Clergé
Le Clergé était le Premier Ordre de l’Etat sous la monarchie.
Pour la distribution des diocèses, des abbayes… que l’on nommait « Bénéfice », le Roi a la haute main dessus. Pour cela, il y a la Feuille des Bénéfices. Le Titulaire de la Feuille des Bénéfices propose au Roi les ecclésiastiques à nommer sur les bénéfices vacants.
Lorsqu’un Bénéfice n’est pas pourvu, les revenus sont gérés par la direction générale des Economats.
Par le contrat de Poissy qui s’était tenu à Saint-Germain en Laye, le Clergé s’engageait à verser une somme d’argent au Trésor royal sur plusieurs années que l’on nomme « don gratuit ». Le montant en était défini lors de l’assemblée générale du Clergé.
S’il acceptait la Constitution civile du Clergé, Louis XVI introduirait, en France, le schisme et la persécution.
Louis XVI est aux prises avec les scrupules de sa conscience ; sa conscience si profondément catholique envisage avec horreur le schisme et la persécution.
Louis XVI va essayer de persuader le Pape, au moins provisoirement, de s’abstenir de condamner la Constitution civile du Clergé.
Les révolutionnaires diront que le Pape Pie VI n’était nullement hostile à al Constitution civile pour séduire les esprits timides et superficiels.
Les Chapitres des Cathédrales, bien que supprimés par l’Assemblée nationale, ne cesseront pas de se réunir, et de célébrer tous les jours l’office canonial jusqu’à ce qu’ils en fussent empêchés.
La grande majorité du Clergé et des fidèles repousseront la constitution civile comme attentatoire à la liberté de l’Eglise.
Un grand nombre de cures resteront vacantes, et continueront d’être administrés par des prêtres insermentés jusqu’en juin 1792.
Pour la distribution des diocèses, des abbayes… que l’on nommait « Bénéfice », le Roi a la haute main dessus. Pour cela, il y a la Feuille des Bénéfices. Le Titulaire de la Feuille des Bénéfices propose au Roi les ecclésiastiques à nommer sur les bénéfices vacants.
Lorsqu’un Bénéfice n’est pas pourvu, les revenus sont gérés par la direction générale des Economats.
Par le contrat de Poissy qui s’était tenu à Saint-Germain en Laye, le Clergé s’engageait à verser une somme d’argent au Trésor royal sur plusieurs années que l’on nomme « don gratuit ». Le montant en était défini lors de l’assemblée générale du Clergé.
S’il acceptait la Constitution civile du Clergé, Louis XVI introduirait, en France, le schisme et la persécution.
Louis XVI est aux prises avec les scrupules de sa conscience ; sa conscience si profondément catholique envisage avec horreur le schisme et la persécution.
Louis XVI va essayer de persuader le Pape, au moins provisoirement, de s’abstenir de condamner la Constitution civile du Clergé.
Les révolutionnaires diront que le Pape Pie VI n’était nullement hostile à al Constitution civile pour séduire les esprits timides et superficiels.
Les Chapitres des Cathédrales, bien que supprimés par l’Assemblée nationale, ne cesseront pas de se réunir, et de célébrer tous les jours l’office canonial jusqu’à ce qu’ils en fussent empêchés.
La grande majorité du Clergé et des fidèles repousseront la constitution civile comme attentatoire à la liberté de l’Eglise.
Un grand nombre de cures resteront vacantes, et continueront d’être administrés par des prêtres insermentés jusqu’en juin 1792.
1789
Lors de la réunion des Etats Généraux, les députés du Clergé, le 19 mai 1789, renonce à tous privilèges fiscaux : 156 contre 72.
Le 19 juin 1789, par 149 voix, les députés du Clergé accepte de rejoindre le Tiers-Etats.
Le 24 juin 1789, la majorité du Clergé, sous la conduite de Mgr Lefranc de Pompignan, archevêque de Vienne, prend séance avec le Tiers Etat.
Le 26 juin 1789, Louis XVI enjoint l’ensemble des députés du Clergé et de la Noblesse à se joindre aux députés du Tiers Etats.
- Juin 1789
Le 19 juin 1789, par 149 voix, les députés du Clergé accepte de rejoindre le Tiers-Etats.
Le 24 juin 1789, la majorité du Clergé, sous la conduite de Mgr Lefranc de Pompignan, archevêque de Vienne, prend séance avec le Tiers Etat.
Le 26 juin 1789, Louis XVI enjoint l’ensemble des députés du Clergé et de la Noblesse à se joindre aux députés du Tiers Etats.
- Août 1790
Mgr de Juigné, archevêque de Paris et député, participe à l’enthousiasme de la nuit du 4 août 1789, et propose la conclusion par un Te Deum dans la chapelle du château.
- 20 août 1790
- 11 octobre 1789
Mgr de Fontanges, archevêque de Toulouse, et Mgr de Talaru, évêque de Coutances, font la même demande. |
- 4 novembre 1789
1790
- 5 février 1790
Tous les possesseurs de bénéfices ou de pensions sur bénéfices, à quelque titre que ce soit, même les chevaliers de Malte, de Saint-Lazare, et autres ordres, et les chanoinesses, les possesseurs de pensions sur les économats, sur le clergé en général, sur le clergé des diocèses, enfin sur les biens ecclésiastiques quelconques, sont tenus, dans le mois après la publication du présent décret, de déclarer, par devant les officiers municipaux de la ville la plus proche des lieux de leur résidence, le nombre et le titre des bénéfices qu’ils possèdent et le lieu de leur situation, ainsi que les pensions dont ils jouissent, soit sur les économats, soit sur le clergé ; sinon, à faute de se faire, ils seront déchus des pensions et bénéfices qu’ils auront omis de déclarer. Les municipalités seront tenues de faire registrer de ces déclarations, et de les envoyer à l’Assemblée nationale. Les ecclésiastiques, membres de l’Assemblée nationale, sont autorisés à remettre leurs déclarations au comité ecclésiastique. Toutes les déclarations seront faites sur papier livre et sans frais.
- 18 mars 1790
- 16 avril 1790
|
- 9 juin 1790
- 10 juillet 1790
Le Pape écrit, le 10 juillet 1790, à Louis XVI sur la constitution civile du clergé. Par l’opposition papale, Louis XVI est placé dans un dilemme entre sa conscience de chrétien et son rôle de Roi constitutionnel.
« A notre très cher fils en Jésus Christ, salut et bénédiction apostolique. Quoique nous soyons bien loin de douter de la ferme e profonde résolution où vous êtes de rester attaché à la religion catholique, apostolique et romaine, au saint*siège contre l’unité, à notre personne, à la foi de vos glorieux ancêtres, nous n’en devons pas moins appréhender que des artifices adroits et un captieux langage surprenant votre amour pour vos peuples, on ne vienne à abuser du désir ardent que vous avez de mettre l’ordre dans votre royaume et d’y ramener la paix et la tranquillité.
Nous, qui représentons Jésus Christ sur la terre, nous à qui il a confié le dépôt de la foi, nous sommes spécialement chargé du devoir non plus de vous rappeler vos obligations envers Dieu et envers vos peuples, car nous ne croyons pas que vous soyez jamais infidèle à votre conscience, ni que vous adoptiez les fausses vues d’une vaine politique ; mais cédant à notre amour paternel de vous déclarer et vous dénoncer de la manière la plus expresse que si vous approuvez les décrets relatifs au clergé, vous entrainez par cela même votre nation entière dans l’erreur, le royaume dans le schisme, et peut être serez-vous la cause d’une cruelle guerre de religion. Nous avons bien employé jusqu’ici toutes les précautions pour éviter qu’on ne nous accusât d’avoir excité aucun mouvement de cette nature, n’opposent que les armes innocentes de la prière auprès de Dieu ; mais si les dangers de la religion continuent, le chef de l’Eglise fera entendre sa voix, elle éclatera, mais sans compromettre jamais les devoirs de la charité…
Votre Majesté a dans son conseil deux archevêques, dont l’un pendant tout le cours de son épiscopat a défendu la religion contre toutes les attaques de l’incrédulité ; l’autre possède une connaissance approfondie des matières de dogme et de discipline. Consultez-les ; prenez avis des nombreux évêques et docteurs de votre royaume qui se sont distingués tant par leur piété que par leur savoir. Vous avez fait de grands sacrifices au bien de votre peuple ; mais s’il était en votre disposition de renoncer même à des droits inhérents à la prérogative royale, vous n’avez pas le droit d’aliéner en rien ni d’abandonner ce qui est dû à Dieu et à l’Eglise, dont vous êtes le fils aîné.
Prenons confiance dans la Providence divine, et par un attachement invisible à la foi de nos pères méritons d’en obtenir le secours dont nous avons besoin. Quant à nos dispositions particulières, nous ne pouvons désormais être sans inquiétude et sans douleur, à moins de savoir la tranquillité et le bonheur de Votre Majesté assurés. C’est dans ce sentiment d’une affection toute paternelle, que nous donnons du fond du cœur à Votre Majesté ainsi qu’à votre auguste famille notre bénédiction apostolique. »
Les deux archevêques dont le Pape parle dans sa lettre n’étaient malheureusement pas à la hauteur de la situation.
Il s’agit de Mgr Lefranc de Pompignan, ancien archevêque de Vienne, titulaire de la Feuille des Bénéfices ; et Mgr Champion de Cicé archevêque de Bordeaux, Garde des Sceaux.
Mais devant les dangers qui menaçaient à la fois l’Eglise et l’Etat, ils perdaient presque la tête de frayeur, et en même temps se berçaient des espérances les moins fondées. Ces conseillers ne convenaient nullement à u monarque faible et irrésolu comme Louis XVI.
« A notre très cher fils en Jésus Christ, salut et bénédiction apostolique. Quoique nous soyons bien loin de douter de la ferme e profonde résolution où vous êtes de rester attaché à la religion catholique, apostolique et romaine, au saint*siège contre l’unité, à notre personne, à la foi de vos glorieux ancêtres, nous n’en devons pas moins appréhender que des artifices adroits et un captieux langage surprenant votre amour pour vos peuples, on ne vienne à abuser du désir ardent que vous avez de mettre l’ordre dans votre royaume et d’y ramener la paix et la tranquillité.
Nous, qui représentons Jésus Christ sur la terre, nous à qui il a confié le dépôt de la foi, nous sommes spécialement chargé du devoir non plus de vous rappeler vos obligations envers Dieu et envers vos peuples, car nous ne croyons pas que vous soyez jamais infidèle à votre conscience, ni que vous adoptiez les fausses vues d’une vaine politique ; mais cédant à notre amour paternel de vous déclarer et vous dénoncer de la manière la plus expresse que si vous approuvez les décrets relatifs au clergé, vous entrainez par cela même votre nation entière dans l’erreur, le royaume dans le schisme, et peut être serez-vous la cause d’une cruelle guerre de religion. Nous avons bien employé jusqu’ici toutes les précautions pour éviter qu’on ne nous accusât d’avoir excité aucun mouvement de cette nature, n’opposent que les armes innocentes de la prière auprès de Dieu ; mais si les dangers de la religion continuent, le chef de l’Eglise fera entendre sa voix, elle éclatera, mais sans compromettre jamais les devoirs de la charité…
Votre Majesté a dans son conseil deux archevêques, dont l’un pendant tout le cours de son épiscopat a défendu la religion contre toutes les attaques de l’incrédulité ; l’autre possède une connaissance approfondie des matières de dogme et de discipline. Consultez-les ; prenez avis des nombreux évêques et docteurs de votre royaume qui se sont distingués tant par leur piété que par leur savoir. Vous avez fait de grands sacrifices au bien de votre peuple ; mais s’il était en votre disposition de renoncer même à des droits inhérents à la prérogative royale, vous n’avez pas le droit d’aliéner en rien ni d’abandonner ce qui est dû à Dieu et à l’Eglise, dont vous êtes le fils aîné.
Prenons confiance dans la Providence divine, et par un attachement invisible à la foi de nos pères méritons d’en obtenir le secours dont nous avons besoin. Quant à nos dispositions particulières, nous ne pouvons désormais être sans inquiétude et sans douleur, à moins de savoir la tranquillité et le bonheur de Votre Majesté assurés. C’est dans ce sentiment d’une affection toute paternelle, que nous donnons du fond du cœur à Votre Majesté ainsi qu’à votre auguste famille notre bénédiction apostolique. »
Les deux archevêques dont le Pape parle dans sa lettre n’étaient malheureusement pas à la hauteur de la situation.
Il s’agit de Mgr Lefranc de Pompignan, ancien archevêque de Vienne, titulaire de la Feuille des Bénéfices ; et Mgr Champion de Cicé archevêque de Bordeaux, Garde des Sceaux.
Mais devant les dangers qui menaçaient à la fois l’Eglise et l’Etat, ils perdaient presque la tête de frayeur, et en même temps se berçaient des espérances les moins fondées. Ces conseillers ne convenaient nullement à u monarque faible et irrésolu comme Louis XVI.
Dans une lettre à Mgr de Puységur, archevêque de Bourges, datée du 10 juillet 1790, comme celle au Roi, le Pape Pie VI lui déclarait que s’il avait gardé le silence jusqu’alors c’était pour ne pas exaspérer les révolutionnaires, mais qu’il n’était plus possible de se taire puisqu’on voulait décidément implanter le schisme en France ; et il invitait l’archevêque à user de tout son crédit auprès du Roi pour le déterminer à ne pas accepter la Constitution civile du Clergé.
Le 10 juillet 1790, le Pape Pie VI écrit aussi à Mgr Lefranc de Pompignan, titulaire de la Feuille des Bénéfices que la Constitution civile du Clergé devait être repoussée à un double point de vue, car elle contenait des erreurs et émanait d’une autorité incompétente, et il l’invitait à encourager Louis XVI à la résistance, parce qu’on ne pouvait jamais dissimuler la vraie doctrine, quand bien même on aurait le secret dessein de la proclamer dans un moment plus favorable.
C’était indiquer assez clairement qu’il désapprouvait le système suivi par Louis XVI.
C’était indiquer assez clairement qu’il désapprouvait le système suivi par Louis XVI.
- 12 juillet 1790
La Constitution civile du Clergé se divise en quatre titres :
- Titre Ier les offices ecclésiastiques
- Titre 2 la nomination aux bénéfices
- Titre 3 les traitements du Clergé. Il sera modifié par la Loi du 24 juillet 1790.
- Titre 4 la résidence.
- 24 juillet 1790
L’article 39 déclare que les évêques et curés conservés ne pourraient toucher leurs appointements, à moins d’avoir au préalable prêté le serment prescrit par la constitution civile.
- 28 juillet 1790
« Je regarde comme un des plus beaux titres celui de fils aîné de l’Eglise, de protecteur des canons, de gardien des Lois, coutumes et libertés de l’église gallicane. »
Puis, il annonce au pape qu’il acceptait la constitution civile. Après avoir beaucoup hésité, Louis XVI se décidait à donner sa sanction, sans pour autant à obtenir l’acceptation du Pape.
« Sa Sainteté sent mieux que personne combien il importe de conserver les nœuds qui unissent la France au Saint-Siège. Elle ne mettra pas en doute que l’intérêt le plus puissant de la religion, dans la situation présente des affaires, ne soit de prévenir une division funeste, qui ne pouvait affliger l’Eglise de France sans déchirer le sein de l’Eglise Universelle ».
En acceptant la constitution civile, au contraire de ce qu’il pensait, Louis XVI rompait les liens qui unissaient la France au Saint-Siège.
- Août 1790
Les instructions, datées du 1er août 1790, du cardinal de Bernis sont rédigées par le Garde des Sceaux, Mgr Champion de Cicé, archevêque de Bordeaux, avec la collaboration de Mgr de Boisgelin de Cucé, archevêque d’Aix, et Mgr Lefranc de Pompignan, archevêque de Viennes et titulaire de la Feuille des Bénéfices.
Le 13 août 1790, le cardinal de Bernis est reçu en audience.
Il déclara d’abord que si le Roi avait sanctionné la constitution civile, c’était uniquement parce qu’il se trouvait dans une situation telle qu’il n’était pas libre de refuser sa sanction à un décret de l’Assemblée nationale. Néanmoins, le Roi désirait que le Pape lui adresse une réponse provisoire sur la constitution civile sans attendre l’avis d’une commission de cardinaux, car il importait qu’il fût fixé promptement. Cette réponse ne pouvait être regardée comme complète que dans le cas où le Saint-Père approuverait provisoirement :
- La nouvelle distribution des métropoles et la création de la métropole de Rennes,
- Les circonscriptions nouvelles, en invitant les évêques lésés par elles à montrer la même condescendance que le Saint-Père,
- Les vicaires épiscopaux substitués par la constitution civile aux chapitres,
- Les évêchés établis par l’Assemblée nationale dans les villes qui n’en avaient jamais eu, et l’élection des évêques suivant le mode fixé par la constitution civile, sans que le Saint-Siège leur expédiât leurs bulles, mais avec le seul consentement du métropolitain ou du plus ancien évêque. Les évêques donneraient provisoirement les dispenses réservées au Saint-Siège.
Il restait à expliquer ce qui était attendu par une approbation provisoire. C’est ce que fit le cardinal de Bernis dans des observations confidentielles.
Les archevêques et les évêques, pendant que Louis XVI effectuait de vaines négociations concernant la constitution civile du Clergé, s’empressait d’éclairer par des lettres pastorales le Clergé et les fidèles sur les dangers qui menaçaient la religion.
- 3 août 1790
- 17 août 1790
- 24 août 1790
- 28 octobre 1790
- 1er novembre 1790
- 15 novembre 1790
- 27 novembre 1790
L’article Ier du décret prévoit que les évêques et les curés conservés en fonction devaient prêter le serment figurant dans les articles 21 et 38 de la constitution civile.
Cette obligation était imposée aux évêques, aux curés non supprimés, vicaires des évêques, supérieurs et directeurs des séminaires, vicaires des curés, professeurs des séminaires et collèges, et tous autres ecclésiastiques fonctionnaires publics.
A peine le décret voté, la majorité de l’Assemblée nationale en réclame l’exécution immédiate. Les députés ecclésiastiques sont sommés aussitôt de prêter le nouveau serment à la Tribune de l’Assemblée nationale.
Lorsque Louis XVI le sanctionne le décret relatif au serment du Clergé, il dit au comte de Fersen « J’aimerai mieux être Roi de Metz que demeurer Roi de France dans une telle position ; mais cela finira bientôt ».
- 30 novembre 1790
- Décembre 1790
- 10 décembre 1790
- 22 décembre 1790
Louis XVI a résisté aux prières, aux larmes de Mesdames Tantes et de sa sœur Mme Elisabeth ; et c’est en vain que la Reine s’est jetée à ses pieds pour l’engager à refuser l’acceptation du décret sur le clergé. Louis XVI a répondu en termes très énergiques à tout cela, et a donné sa sanction.
- 23 décembre 1790
L’Assemblée nationale vote que son président serait chargé de demander au Roi pourquoi le décret du 27 novembre n’était pas encore sanctionné.
Le soir même, le président lit la réponse que le Roi lui avait faite :
« Le décret du 27 novembre, n’étant qu’une suite du décret du mois de juillet, il ne peut rester aucun doute sur mes intentions, mais il m’a paru mériter a plus grande attention dans son exécution. » Après, Louis XVI exprimait son désir de voir s’installer la constitution civile du Clergé sans troubles.
- 27 décembre 1790
Un grand nombre des curés ses confrères et autres ecclésiastiques s’empressent de lui succéder et prête comme lui le serment. Leurs noms sont inscrits dans le procès-verbal de l’Assemblée nationale.
- 28 décembre 1790
« Je jure de veiller avec soin aux fidèles dont la direction l’est confié. Je jure d’être fidèle à la nation, à la Loi et au Roi. Je Jure de maintenir de tout mon pouvoir la constitution française, et notamment les décrets relatifs à la constitution civile du clergé. »
Fin 1790, Louis XVI avait obtenu du Pape Pie VI qu’il différât la condamnation de la constitution civile du Clergé.
1791
Début janvier 1791, avec l’entrée en vigueur de la constitution civile du clergé, Mgr de La Fare, évêque de Nancy émigre à Trèves chez prince-archevêque électeur Clément Wencelas de Saxe, oncle de Louis XVI. Il avait été désigné par Louis XVI pour prononcer le sermon lors de la messe d’ouverture des états généraux le 4 mai 1789.
- 2 janvier 1791
Au soir, Mgr de Bonal, évêque de Clermont, publie le serment restrictif que l’Assemblée nationale avait refusé d’entendre. Beaucoup d’ecclésiastiques l’adoptent/
« Je jure de veiller avec soin sur les fidèles dont la conduite m’a été ou me sera confié par l’Eglise, d’être fidèle à la Nation, à la Loi et au roi, et de maintenir de tout mon pouvoir en ce qui est de l’ordre politique la Constitution décrétée par l’Assemblée nationale et acceptée par le Roi, exceptant formellement les objets qui dépendent essentiellement de l’autorité spirituelle ».
- 4 janvier 1791
A l’exception de Mgr de Talleyrand, évêque d’Autun, de Mgr de Jarente de Sénas d'Orgeval, évêque d’Orléans, du cardinal Loménie de Brienne, archevêque de Sens, et Mgr de La Font de Savines, évêque de Viviers, tous les évêques refusent et la moitié des curés refusent.
Les ecclésiastiques de l’Assemblée nationale sont définitivement mis en demeure de prêter le serment.
Au début de la séance, l’abbé Malartic, qui avait prêté serment la veille, vient faire des restrictions.
Le comte de Mirabeau déclare qu’il était impossible de punir sévèrement le simple fait de refuser le serment. Celui qui refuse le serment est déclaré démissionnaire par la constitution civile du clergé.
La grande majorité des ecclésiastiques députés avaient refusé le serment. Sur 30 évêques présents à l’Assemblée nationale, deux seulement avaient juré.
Sur 135 évêques, quatre seulement prêtent le serment prévu par la constitution civile du clergé :
- Le cardinal de Loménie de Brienne, archevêque de Sens
- Mgr de Talleyrand-Périgord, évêque d’Autun,
- Mgr de Jarente de Sénas d'Orgeval, évêque d’Orléans,
- Mgr Le Fort de Savines, évêque de Viviers.
- Mgr Gobel, évêque in partibus de Lydda suffragant de l’évêque de Bâle pour la partie française de son diocèse,
- Mgr Miroudot, évêque in partibus de Babylone,
- Mgr de Loménie de Brienne, archevêque in partibus de Trajanople.
- 5 janvier 1791
- 9 janvier 1791
M. Bailly, maire de Paris, montre un grand zèle pour la constitution civile du clergé. Il usa de tous les moyens pour déterminer les curés de Paris à prêter le serment.
Mgr de Juigné, archevêque de Paris, ayant émigré depuis octobre 1789, un arrêt municipal appelle à Notre Dame, le dimanche 9 janvier 1791, les vicaires généraux, les supérieurs, directeurs et professeurs des séminaires, les principaux et les professeurs du collège royal, les aumôniers des bataillons, les aumôniers des hôpitaux.
Les six vicaires généraux refusent tous de prêter le serment.
L’abbé Poupart, curé de Saint-Eustache et confesseur du Roi, prête serment à la constitution civile du clergé. Apprenant cela, Louis XVI lui retire sa confiance, et le remplace par l’abbé Lenfant.
La Sorbonne refuse catégoriquement d’adhérer à la constitution civile.
- 13 janvier 1791
- 20 janvier 1791
- 21 janvier 1791
Dans son instruction du 21 janvier 1791, le Pape Pie VI condamne la constitution civile du Clergé.
- 29 janvier 1791
- 24 février 1791
- 27 février 1791
- 10 mars 1791
- 26 mars 1791
Il a consacré neuf évêques pendant la messe, à la suite de laquelle on a chanté le Te Deum. La cérémonie a débuté à 9 heures, et s’est prolongée à 16 heures par la consécration des neuf évêques. Le cardinal de Loménie de Brienne avait refusé de conférer l’institution canonique à Mgr de Gobel, nouvel évêque de Paris. Il allègue que, lié dès sa jeunesse avec Mgr de Juigné, archevêque de Paris, il ne pouvait être envers lui l’exécuteur d’une loi de rigueur. En conséquence, il croit devoir se récuser. C’est sous le même prétexte que Mgr d’Orgeval, évêque d’Orléans a aussi refusé. On renvoie Mgr de Gobel vers Mgr de Talleyrand, évêque d’Autun pour lui donner l’institution canonique. Sur 664 électeurs, Mgr Gobel avait obtenu 500 voix pour être le nouvel archevêque de Paris en remplacement de Mgr de Juigné, émigré. Le soir de son élection, il se présentera au club des Jacobins qui avait fortement contribué à son élection. |
- Avril 1791
L’usage est que le Roi et la Famille Royale ne s’absentent pas pendant la quinzaine de Pâques, et de communier en public. Suite aux événements survenus le 18 avril, Louis XVI s’est introduit par une porte dérobée dans la chapelle des Tuileries pour y recevoir la communion du cardinal de Montmorency-Laval, évêque de Metz, Grand Aumônier de France, auquel le refus de serment interdit les fonctions publiques.
- 3 avril 1791
- 13 avril 1791
Le Pape Pie VI enjoint aux membres du Clergé français qui avaient prêté le serment civique de le rétracter sous 40 jours. Il les suspend de leurs fonctions et déclare criminel ceux qui se refusent à obéir.
Le Pape VI considère le serment de la constitution civile du clergé comme « hérétique schismatique ».
Le cardinal Bernis ayant refusé le serment constitutionnel, et s’étant démis de son poste auprès de Sa Sainteté, le Pape Pie VI a déclaré, à Louis XVI, dans une lettre du 13 avril 1791, qu’il ne recevrait un nouvel envoyé qu’autant qu’il professerait la religion catholique, et se serait abstenu de prêter le serment civique.
- 15 avril 1791
Sa conscience privée ne devait plus être libre ; il fallait qu’il pratique le culte constitutionnel. Il fallait qu’il reçoive la communion d’un prêtre assermenté.
Louis XVI était fermement résolu à ne pas capituler sur ce point, mais l’approche du temps pascal inquiétait sa conscience.
Il craignait les censures de l’Eglise s’il participait aux actes schismatiques.
Pour savoir ce qu’il doit faire pour Pâques et s’éclairer, Louis XVI écrit à Mgr de Bonal, évêque de Clermont :
« Je viens, Monsieur l’Evêque, m’adresser à vous avec confiance, comme à une des personnes du clergé qui a montré constamment le zèle le plus éclairé pour la religion. C’est pour mes pâques que je viens vous consulter : puis-je les faire, et dois-je les faire dans la quinzaine ? Vous connaissez le malheureux cas où je me trouve par l’acceptation des décrets sur le clergé ; j’ai toujours regardé leur acceptation comme un acte forcée, n’ayant jamais hésité, pour ce qui me regarde, à rester toujours uni aux pasteurs catholiques, et étant fermement résolu, si je venais à recouvrer ma puissance, à rétablir le culte catholique. Un prêtre que j’ai vu pense que mes sentiments peuvent suffire et que je peux faires mes Pâques, mais vous êtes plus à la portée de voir ce qu’en pense l’Eglise en général et les circonstances où nous nous trouvons, si d’une part cela ne scandaliserait pas les uns, et de l’autre je vois les novateurs (raison, à la vérité, qui ne peut pas compter dans la balance) parler déjà presque avec menace. Je vous prie de voir sur cela les évêques que vous jugerez à propos et de la discrétion desquels vous serez sûr. Je désire aussi que vous me répondiez avant midi et me renvoyer ma lettre.
Louis »
16 avril 1791
Mgr de Bonal, évêque de Clermont, était embarrassé : les dispositions du Roi étaient excellentes, mais il y aurait eu scandale. Il fallait que le Roi en manifestât publiquement son regret, et une rétractation publique eut produit un éclat aussi dangereux qu’inutile.
Mgr de Bonal, évêque de Clermont répond, ce jour, à la lettre du Roi qu’il avait reçu la veille : qu’il était préférable de ne pas communier puisqu’il ne pouvait se rétracter publiquement « sans de très grands inconvénients. » ; il renvoie avec sa réponse le lettre du Roi comme ce dernier l’avait demandé.
Louis XVI suivra cette proposition.
Le 16 avril 1791, le Pape écrit aux habitants de Strasbourg pour les mettre en garde contre le schisme et félicite le cardinal de Rohan, du zèle qu’il déployait contre les innovations de l’Assemblée nationale.
- 17 avril 1791 - dimanche des Rameaux
Le marquis de La Fayette leur parle et leur dit pour les calmer, qu’ils ne s’y rendent que comme affaire de service et non de culte.
Louis XVI assiste à la messe, des Rameaux, célébrée par le Grand Aumônier de France.
- 19 avril 1791
Profitant des facilités offertes en cette période de fêtes religieuses, et étant passé par son diocèse, et Mgr de Sabran, évêque de Laon et Grand Aumônier de la Reine, émigre et gagne Aix la Chapelle.
- 28 avril 1791
- 1er mai 1791
- 4 mai 1791
- 5 mai 1791
- 7 mai 1791
- 9 mai 1791
Le comte de Montmorin, ministre des affaires étrangères, répond au Nonce que le Roi s’occupait « des moyens pour réprimer ce désordre et prévenir la récidive ».
- 24 mai 1791
- 26 mai 1791
- 29 mai 1791
- 30 mai 1791
Mgr Dugnani laisse M. Quaranlotti pour continuer les relations avec le comte de Montmorin, ministre des affaires étrangères, par l’entremise de M. Hennin, premier commis des affaires étrangères. Mgr Dugnani était Nonce apostolique auprès de la Cour de France depuis le 18 juin 1785, et résidait à l’Hôtel de Broglie, rue Saint-Dominique à Paris. Le comte de Montmorin, ministre des affaires étrangères, conservera longtemps l’illusion que la rupture de relations entre la France et Rome pouvaient être évitées. Malgré le départ du Nonce Dugnani, il ne se décida pas à mettre fin sur le champ à la mission officieuse de M. Bernard, chargé d’affaire à Rome par intérim. |
- 1er août 1791
Toute relation diplomatique, à compter du 1er août 1791, entre la France et le Saint-Siège, est rompue.
- 29 novembre 1791
- 19 décembre 1791
Louis XVI, après avoir lu le mémoire, tout en étant touché, dit alors, à M. Bertrand de Molleville « On peut être bien sûr que je ne sanctionnerais jamais celui-là. Mais l’embarras est de savoir si je dois motiver mon refus, ou le faire pur et simple, suivant la formule ordinaire ; ou si, à raison des circonstances, il n’est pas plus prudent de temporiser ; tâchez de découvrir ce qu’en pense vos collègues ».
Dans le jour suivant, les ministres reconnaissent toute la nécessité indispensable du refus de la sanction. Dans le Conseil suivant, ils proposent unanimement ce parti à Louis XVI, qui l’adopta avec une satisfaction extrême.
Louis XVI appose son veto sur le décret du 29 novembre dernier relatif aux prêtres de prêter le serment civique.
1792
- 8 avril 1792 - dimanche de Pâques
- 27 mai 1792
- 28 mai 1792
- 10 juin 1792
- 19 juillet 1792
- Dimanche 5 août 1792 - dernière messe de Louis XVI et de la Famille Royale au château des Tuileries
Le matin, sur son passage, Louis XVI et la Famille Royale sont accueilli par des cris de « Vive le Roi, vive la Reine » poussées par des amis et par des serviteurs fidèles.
En revanche, lors des Vêpres, en présence du Roi et de la Famille Royale, les musiciens et les chanteurs grossissent volontairement leurs voix, durant du Magnificat, au verset « Deposuit protendes de sede » (il a chassé les puissants de leur trône) ; ils font allusion à la situation dans laquelle se trouve Louis XVI et sa famille.
En réaction, les royalistes, pour se venger, chantent le « Domine saluum fac regem et reginam ».
Louis XVI, accompagné de sa famille, sort, de la chapelle, en proie à la plus vie et à la plus triste émotion.
- 9 août 1792
- Nuit du 9 au 10 août 1792
- Vendredi 10 août 1792
- 14 août 1792
« Je jure d’être fidèle à la nation, et de maintenir la liberté et l’égalité, ou de mourir en la défendant. » nouveau serment adopté par l’Assemblée nationale le 14 août 1792.
Tous les évêques qui ont encore en France, et ceux réfugiés à Constance en Suisse, comme Mgr de Juigné, archevêque de Paris, Mgr de La Luzerne, évêque de Langres, et la majorité du Clergé, tiennent ce serment pour licite.
Mgr de Beaupoil de Saint-Aulaire, évêque de Poitiers ; Mgr de Chilleau, évêque de Châlons sur Saône ; Mgr de la Broue de Vareilles, évêque de Gap ; Mgr de Polignac, évêque de Meaux ; et Mgr de Bovet, évêque de Sisteron ; tous réfugiés à Fribourg en Suisse, ainsi que l’évêque de Lausanne, administrateur de l’archevêché de Besançon, le condamnent.
Mgr de Leyssin, archevêque d’Embrun ; Mgr Pisani de la Gaude, évêque de Vence ; et Mgr de Bonal, évêque de Clermont, réfugiés à Soleure en Suisse, le condamnent également.
Dans beaucoup de diocèses, on refuse de le prêter.
Tous les évêques qui ont encore en France, et ceux réfugiés à Constance en Suisse, comme Mgr de Juigné, archevêque de Paris, Mgr de La Luzerne, évêque de Langres, et la majorité du Clergé, tiennent ce serment pour licite.
Mgr de Beaupoil de Saint-Aulaire, évêque de Poitiers ; Mgr de Chilleau, évêque de Châlons sur Saône ; Mgr de la Broue de Vareilles, évêque de Gap ; Mgr de Polignac, évêque de Meaux ; et Mgr de Bovet, évêque de Sisteron ; tous réfugiés à Fribourg en Suisse, ainsi que l’évêque de Lausanne, administrateur de l’archevêché de Besançon, le condamnent.
Mgr de Leyssin, archevêque d’Embrun ; Mgr Pisani de la Gaude, évêque de Vence ; et Mgr de Bonal, évêque de Clermont, réfugiés à Soleure en Suisse, le condamnent également.
Dans beaucoup de diocèses, on refuse de le prêter.